Eglise Saint-Laurent

De style flamboyant, l'église fut bâtie au XVI^e siècle, lors de la création de la ville neuve, fondée par Thiébaut II. Le chœur, le transept et la dernière travée de la nef datent de cette époque. Le clocher, primitivement placé à gauche du chœur fut reconstruit par l'architecte Jennesson au XVII^e siècle. Le portail, refait au XVIII^e, abrite un beau retable, un campanile de style baroque, une pietà du XV^e siècle et un Christ montant au calvaire, œuvre de Ligier Richier.

La carte postale ci contre présente l'église Saint Laurent avant la construction du campanile qui surmonte aujourd'hui la tour de l'église (1900).

Henri Lepage

Il ne m'est pas possible de donner ici une notice détaillée sur les nombreux établissements religieux que, possédait la ville de Pont-a-Mousson, et qui y avaient été fondés à différentes époques. Je me bornerai à rappeler les documents qui me paraîtront offrir le plus d'intérêt, en parlant d'abord des paroisses, puis des maisons religieuses qui étaient situées dans la circonscription de chacune d'elles. J'emprunterai la plupart de ces documents à l'Etat du temporel des paroisses (1708) et au Pouillé de 1768. Voici ce que dit, en substance, le premier de ces ouvrages sur l'origine et la formation des cures de Pont-à-Mousson :

« Afin d'augmenter et d’embellir cette ville, les successeurs des comtes de Bar, Henri II et Thihaut Ier, obligèrent les habitants de plusieurs paroisses voisines à venir s'y établir : on en tira ceux de Saint-Laurent-le-Levite (ou le Vieux), de Sainte-Croix-en-Rup, de Tiray (ou Tirey) et de Blénod. Ces paroisses, qui étaient à la campagne, demeurèrent désertes et abandonnées : celle de Tiray forma la paroisse Saint-Martin ; celle de Blénod, la paroisse Saint-Jean ; mais une partie des habitants obtinrent, dans la suite, de retourner dans ce village, et ils y bâtirent une église, qui fut annexe de Saint-Jean ; Sainte-Croix-en-Rup conserva son nom ; Saint-Laurent-le-Lévile devint la paroisse Saint-Laurent. La portion de Pont-a-Mousson, située à droite de la Moselle, fut du diocèse de Metz, et l'autre portion, la plus considérable, à gauche de la Moselle, fut du diocèse de Toul.

« Paroisse Saint-Laurent. Cette paroisse est la première et la principale de Pont-a-Mousson ; elle est d'une grande étendue, ayant dans sa circonscription la collégiale Sainte-Croix, la maison des Antonistes, le couvent de Sainte-Claire et l'hôpital.

« Elle a tiré son origine de la paroisse Saint-Laurent-le-Lévile, qui était anciennement hors de la ville, et qui y a été transférée. Elle est dans la partie de Pont-à-Mousson qui est du diocèse et de l'officialité de Toul, du doyenné de Preny. (En 1782, elle comptait 3,000 communiants.)

« Le patronage de cette paroisse appartient à la cathédrale de Metz.

« A Saint-Lanrent-le-Vieux (ou le Lévite), il ne reste qu'une partie de l'église, où l'on va encore en procession aux Rogations...

« II y a, dans l'église Saint-Laurent, la confrérie de Saint-Sébastien et de Saint-Roch, qui a été établie par différents particuliers.

« La confrérie de la Conception Notre-Dame, autorisée par lettres patentes de Jean, duc de Calabre, le 11 janvier 1464.

« La confrérie des arbalétriers, sous le titre de l'Assomption Notre-Dame, ou de Sainte-Marguerite, autorisée par lettres patentes du même duc Jean, du 24 mars 1450.

« La confrérie des Saints-Suffrages, pour le soulagement des âmes du purgatoire, établie en 1651, agrégée, le 28 avril 1652, à l'archiconfrérie des Saints-Suffrages, de Rome.

« La confrérie de Saint-Nicolas, érigée en 1399, par la dévotion de plusieurs bourgeois, et notamment de Robert, duc de Bar, qui fut un des confrères. Ce prince érigea, pour la desserte de cette confrérie, une chapelle composée de deux chapelains. En 1444, le duc René permit de transférer ces confrérie et chapelles en l'église Sainte-Croix, à l'autel Saint-Maur ; en 1477, elles furent rétablies à Saint-Laurent.

« La confrérie Saint-Crépin et Saint-Crépinian, établie à l'autel Saint-Crépin par le corps des cordonniers. Elle existe de temps immémorial.

« La confrérie Saint-Barthélemy, pour le corps des bouchers, établie à l'autel du même nom.

« Outre ces confréries, il y en a encore plusieurs autres à dévotion: celle de Saint-Genest, pour les joueurs d'instruments; celle de Saint-Simon et Saint-Jude ; celle de Saint-Yves, pour les gens de judicature ; celle de Saint-Côme et Saint-Damien, peur les médecins ; celle des marchands, à l'autel Saint-Michel ; celles de la Présentation Notre-Dame, de Saint-Biaise, des dames de la Charité, de Sainte-Anne, à l'autel Saint-Michel.

« Il y a aussi, dans l'étendue de la paroisse, une confrérie des Pénitents, lesquels ont une église dans laquelle on fait le service tous les dimanches et aux fêtes de Notre-Dame.

« M. Alexandre Rouot, secrétaire-receveur de la Faculté de droit, a déclaré que, depuis environ vingt ans, on est dans l'usage de dire tous les jours, pendant dix mois de l'année, pour celte Faculté, une messe appelée la messe des juristes, lesquels contribuent tous pour ce service.

« Chapelles. Celle de la famille de Lory ; celle de Saint-Claude ; celle de la Trinité et celle du sieur Maillet. Celle dernière est presbytérale et n'est qu'une prestimonie ou desserte, avec obligation d'une messe journalière. (Un titre de 1518 fait mention de la chapelle Donnet Malerien, en l'église Saint-Laurent)

« II y a, dans le cimetière de l'église Saint-Laurent, une chapelle sous l'invocation de saint Didier et de sainte Catherine ; l'entrée de cette chapelle est dans l'église, au collatéral gauche ; elle a été fondée, vers l'an 1615, par Didier Nicolas et Catherine Maujean, sa femme, et augmentée par leurs enfants

Source : Communes de la Meurthe, journal historique des villes, bourgs, villages par Henri Lepage 1853.