photo : Manuel Bazaille
Ancienne église romane, transformée et fortifiée peut être au XVe siècle. La nef et le choeur sont reconstruits en 1783, la tour clocher est exhaussée vers la même époque. Il ne subsiste de l'époque romane que la base de la tour avec un linteau décoré.
L'église d'Onville est moderne ; l'archéologue n'y remarquera que la tour, masse imposante, malheureusement rajeunie a la partie supérieure par le percement de baies sans aucun caractère. Elle est accolée à l'église, sa forme en plan est celle d'un rectangle ; la partie inférieure est construite en pierres de taille. On y distingue la tablette de couronnement d'une porte aujourd'hui maçonnée, encadrée dans une ogive, qui porte le cachet de l'époque romane secondaire de la fin du XIIe siècle, par des ornements formés de pointes de diamant taillées en creux. Cette tour n'avait pas autrefois la pieuse destination qui lui a été assignée de nos jours, elle servait à la défense et faisait l'office de maison-forte dont on voit encore quelques traces de l'enceinte autour de l'église actuelle. Elle est percée de meurtrières et de baies rectangulaires, munies à l'extérieur et a la partie supérieure de deux crochets en pierre destinés a supporter l'axe horizontal d'un volet s'ouvrant en forme de trappe.
Le cartulaire de Gorze, ms. de la bibliothèque de la ville de Metz, contient deux chartes intéressantes relativement a l'histoire de la tour d'Onville ; la première est une charte de vendaige de ladite tour du 29 mars 1400.
« Je Nemmery Badoieha, chevalier fil de messire Jehan Baudoiche .... avons vendu .... à Colin d'Ajoncourt demeurant à Onville .... la tour d'Onville, li baille (porte avancée) et les fosscis si comme ilz se comportent que sunt en la circuiture et environ de la dicte tour et l'alleie que vait en la dicte tour pardever la ville d'0nville, que furent (appartinrent à) le Seigneur Nemmery Baudoiche eschevin et citain de Mets que fuit. »
La seconde est une charte de reprise de la tour d'Onville du 7 août 1400.
«Je Hillewis, femme de Colin d'Ajoncourt qui fuit et fille du prévost Aubertin de Prigney que fuit .... le dénombrement des fies que j'ay repris de mon révérend père en Dieu Monsr. Ferry de Lenoncourt .... abbé du monastère de Gorze, .... la tour d'Onville qui fuit le seigneur de Nemmery Baudoiche chevalier citain de Mets le vaille (baille) et les fossés qui sunt en la circuiture et enuiron de la dicte tour et l'alleie que vait en ladicte tour par dever la ville d'Onville que furent le seigneur Nemmery Baudoiche esehevin et citain de Metz que fuit. »
Il paraît que la sacristie de l'église d'Onville conserve encore quelques anciens ornements ; je n'ai pas eu le loisir de les examiner.
Source : Bulletin monumental par Société française d'archéologie 1854.