moyen

Moyen. En latin Medium ou Modium, on Medianum, ou Arx Media, tout simplement nommé Moïn, même dans les titres latins.

Dans la Notice de la Lorraine, de D. Calmet, on voit que Moyen était le chef-lieu de la châtellenie du même nom, diocèse de Toul, temporel de l'évêque de Metz et que ce village était autrefois célèbre par son château, déjà rainé au moment où l'historien publiait son ouvrage. Les lieux dépendants de cette châtellenie étaient Moyen, le prieuré de Mervaville, dépendant de l'abbaye de Senones, Saint-Clément, Chenevière, la Ronce, la cense de Putaigne sur le ban de Saint-Clément, celle de Boulain sur le ban de Vatiménil et le village de Vatiménil. Il est parlé de Moyen comme dépendant de l'abbaye de Senones, dans un diplôme de l'empereur Henri V de l'an 1111, dans une bulle du pape Calixte II, de l'an 1123, et dans une charte d'Etienne de Bar, évêque de Metz, de l'an 1124.


Moyen, un des villages les plus considérables de l'arrondissement de Lunéville, situé au penchant d'un coteau, sur les rives de la Mortagne, à 6 kil. au S.E. de Gerbéviller, chef-lieu du canton, à 19 au S. de Lunéville, chef-lieu de l'arrondissement, et à 46 au S.E. de Nancy. Popululation : 1197 individus.

Il y a un moulin à grains sur le ban de cette commune. Moyen, appelé autrefois Médium, Medianum, ou Arx-Media, est un lien fort ancien, dont il est parlé dans un diplôme de l'empereur Henri V, au 12e siècle. Il dépendait alors de l'abbaye de Senones ; mais les évéqnes de Metz en firent l'acquisition en 1224. Ils y élevèrent un château en 1444 et en construisirent un autre sur une hauteur voisine de Moyen. Les habitants d'Épinal étaient obligés d'y venir travailler par corvées, et, comme on murmurait hautement, l'évêque appela ce château Qui-qu'en-grogne, pour narguer les habitants. Le château de Moyeu était de forme qnadrangulaire ; il avait une enceinte assez vaste et cinq tours du coté de l'est et du nord : on y voyait de larges fossés, des murailles épaisses et six autres tours énormes qui protégaient la dernière enceinte. Cette forteresse essuya un premier siège en 1634, et elle fut prise par le maréchal de la Force ; mais eu 1636 elle retomba au pouvoir des troupes Lorraines. En 1659, le gouverneur de Nancy, Duhaillier, vint l'attaquer de nouveau, et finit par s'en rendre maître, après avoir tiré plus de 4,000 coups de canon : le château fut démoli peu après, ainsi que la plupart des forteresses du pays.

L'évéque de Metz, Georges de Bade, mourut au château de Moyen en 1484; son corps fut rapporté dans sa ville épiscopale. Le bourg de Moyen dépendait de la généralité de Metz, bailliage de Vic, avec les coutumes de l'évêché, dans le ressort du parlement de Metz : il était le chef-lieu d'une châtellenie qui avait dans sa dépendance Vathiménil, St.-Clément, Laronxe, Chenevières, le prieuré de Mervaville, et les fermes de Putaigne et de Boulain. Quant au spirituel, Moyen était du diocèse de Metz : son patron est St.-Martin, et ce n'est plus aujourd'hui qu'une succursale dans le ressort de Gerbéviller : il y a un burreau de charité : on y voit encore quelques ruines qui annoncent son ancienne splendeur.

Source : Département de la Meurthe par E. Grosse (abbé.) 1836.