photo : Normandie Héritage
L'église de Vains dépendait de la cathédrale d'Avranches comme ne faisant qu'une église. Voilà pourquoi, au commencement du XIIe siècle, Turgis, évêque d'Avranches, donne à son chapitre l'église de Vains, avec trois vavassouries et une masure en cette même paroisse : voilà ce qu'on lit dans le cartulaire de la cathédrale, autrement appelé le Livre-Vert (manuscrit à la bibliothèque publique d'Avranches).
On doit encore considérer que le pays de Vains était du domaine des ducs de Normandie; que l'an 1061, Guillaume , duc de Normandie, donna aux religieux du Mont-Saint-Michel le moulin de Vains et la coutume (Donatio molendini de Vein et coustum. a domino Guillelmo duce Norm); aux religieux de Saint-Etienne de Caen, le prieuré de Saint-Léonard de Vains. On lit relativement à ce dernier bénéfice dans un vieux titre: « Lettre a des généraux des finances de l'an 1487 adressée aux grainetiers et contrôleurs du grenier à sel de Caen pour qu'ils ayent à délivrer aux religieux de Saint-Etienne, six septiers de sel, mesure de Paris, pour leur provision de l'année, à la place d'une certaine quantité de sel blanc qu'ils disaient avoir droit de prendre sur les salines de Saint Lyennard près Avranches (Archives du Calvados) ».
On trouve également dans un gros registre manuscrit contenant le détail des bénéfices de l'ancien diocèse d'Avranches, en l'année 1726 :
Le Gallia Christiana des frères Martbe le dit aussi : Palernus (abrincensis) humains traditur in ecelesia sibi dicata Exolduni apud Bituriges ; et le cartulaire du Mont-Saint-Michel, sur les 1er feuillets.
« Le prieuré de Saint-Léonard est à la présentation des abbés et religieux de Saint-Etienne, de Caen : Gilbert Berard, prêtre de la congrégation de l'Oratoire, résidant à Paris, en est le titulaire. Le revenu de ce prieuré consiste en un fief avec basse justice, ledit fief relevant du Roy, avec droit de pesche et de chasse et autres droits y attachez, rentes seigneuriales en froment, sel, deniers et volailles, toutes lesquelles rentes et redevances appartenantes audit prieuré, sont estimées à la somme de huit cents livres pour l'entretien de la chapelle et lieux dépendants dudit prieuré et pour les gages du chapelain qui acquitte les messes; l'entretien du luminaire et ornements de ladite chapelle, doit être estimé la somme de cent cinquante livres.... reste de net 650. »
Une des plus anciennes prébendes de la cathédrale d'Avranches portait le titre de Saint-Léonard, et ses revenus consistaient: « Dans les rentes seigneuriales et redevances du fief de Saint-Léonard, dont le produit se montait (en 1726) à 299 liv. 1 s. 6 deniers. »
Dans ce compte figurent quelques salines.
La paroisse de Vains avait ses seigneurs sous les ducs de Normandie. On lit dans une charte du Mont-Saint-Michel (Dedi... hoc factum est In cometis Radulfi et baronum suorum Ahrincatensium presentia excepto Radulfi de Veim terrain quam de me tenebat hoc donum hujus terre concedo ego Guillelmus filius Roberti.... Celle charte se trouve aussi dans le cartulaire du Mont-Saint-Michel) : que tous sachent que moi Robert de Ducé, suis venu en ce Mont-Saint-Michel, et qu'aux religieux de ce monastère je donne la terre de Feugères, alleu de mon père : j'excepte celle que Raoul de Vains tenait de moi. Je fais cette donation en la présence du comte Rannulfe et ses barons, de l'Avranchin. Je consens après la mort, de mon père, à ce don, moi Guillaume fils de Robert, avec ma mère Cécile; sont témoins, Robert de Ducé, le comte Rannulfe , Robert Grevesac, Raoul de Vains, Raoul de Brée, Alvered de Macey, Gradalon de Tanis, Turgis de Tanis, Guillaume le Vavasseur, Gislebert fils d'Adam, Hamelin fils d'Adam, Guillaume de Vira, Bertrand de Verdun, Etienne de Eschailli, Rannulfe de Granville, Guillaume fils de Robert de Ducé, Cécile, épouse de Robert, le prêtre Judical, Richard Cardon, Avered de Macé, Guillaume de Boucey, Richard Levelat, Roger Prévôt, Roger de Borrian, Chrespin et Roger de Brafais. Cette charte écrite au commencement du XIIe siècle nous fait connaître les barons de l'Avranchin, parmi lesquels figurait le seigneur de Vains.
L'an 1197 paraît encore un Robert de Vains qui renonce à ce qu'il prétendait sur le moulin du Comte.
Source : Mémoires par Société des antiquaires de Normandie 1844.
Voir aussi Baie du Mont Saint Michel, Les Anciennes Salines avec notre partenaire Normandie Héritage.