Château de Vassy dit aussi Le Logis

Dans le XVIe siècle Brecey passa aux Vassy. A la fin de ce siècle, un d'eux embrassa le calvinisme, épousa Louise de Montgommery, sœur de Gabriel H, le constructeur du château de Ducey, et bâtit le château actuel de Brecey, auquel il adjoignit un prêche. C'est sans doute celui-là que Masseville désigne , lorsqu'il cite un de Brecey parmi les protestants de notre province '. La famille des Vassy, alliée aux Montgommery, l'était aussi aux seigneurs d'Harcourt.

Gabriel-Henri de Vassy-Brecey combattit vaillamment à la bataille de Leuse , où il perdit la vie à la tête de sa brigade , en 1691. Il fit preuve de soixante-quatre quartiers de noblesse, lorsqu'il fut reçu chevalier de Saint-Lazare.

Le château de Brecey et les Vassy sont cités dans la Recherche de Chamillard.

Les armes de Brecey étaient d'hermine au lion de gueule rampant.

Le château de Brecey était aux Vassy à l'époque de la Révolution. A cette époque il fut nationalisé et vendu à un négociant de Granville, M. Campion.

Après la mention de l'ancien château-fort de Brecey , qui n'existe plus, et après l'histoire des seigneurs, se place naturellement la description du château de plaisance des Vassy qui existe encore.

Un Anglais observateur et quelquefois poète, M. le docteur Hairby, a assez bien peint le site du château et l'impression produite par la vue de ce monument, tel que le temps et l'homme l'ont fait.

« Le paysage d'alentour renferme des ondulations étendues, ressemblant à quelques parties de l'Angleterre pour la richesse pittoresque, une rivière que l'on dit abonder en truites et une longue et étroite avenue qui marquait l'approche de la résidence d'un noble, avant que la Laine de l'aristocratie causât la ruine des nobles édifices qui survivent comme des souvenirs de la désolation des familles qui tinrent un haut rang sur la terre. Là où les pas des guerriers résonnaient, où le clairon appelait à la bataille ou à la chasse, l'ignoble coq de fumier reste le seul habitant, et chante comme pour railler l'orgueil et la grandeur de l'homme. »

Le château de Brecey est situé dans la vallée de la Sée sur un terrain plat : sa situation et sa fastueuse architecture révèlent des temps pacifiques et le luxe des grands seigneurs. Des chasses de châtaigniers ou de hêtres conduisent au château dont on aperçoit d'assez loin les girouettes inclinées, les cheminées rouges aux ceintures blanches et les deux pavillons a toit aigu. Un beau lichen dore les murailles. Ce qui frappe d'abord a sa vue, c'est la désolation de ses cours, le délabrement de l'édifice et la mutilation de ses parties. Une des ailes a été détruite, l'autre est mal raccordée, le vaste écusson a été gratté, les fenêtres sont vides ou déshonorées par des planches ou des bottes de foin. L'intérieur inspire encore plus vivement les tristes pensées, parce que les souillures modernes sont mêlées de beaux débris du passé, statues, poutres peintes, plafonds sculptés, trophées d'armes, peintures, consoles armoriées. Le style du château de Brecey est plus simple que celui de Ducey, dont il est le contemporain : c'est le style de la Renaissance altéré par le XVIIe siècle. Il fut bâti vers 1620 par un de Vassy, seigneur de Brecey, qui avait épousé Louise Montgommery, la sœur de Gabriel II, lequel bâtit celui de Ducey vers la même époque.

La disposition générale offre deux façades à fronton infléchi, par derrière, deux pavillons peu saillants et, par devant, une aile en partie refaite et la naissance d'une autre aujourd'hui détruite. La construction est généralement plate et rectangulaire : Les seuls ornements qu'on puisse signaler sont les modifions des corniches, des linteaux sculptés, des prismes encadrés, des plates-bandes et des écussons. L'entrée principale est plus simple que celle du château de Ducey et n'a pas de perron. Les matériaux sont le granit qui forme les reliefs et une brique très-mince qui remplit les fonds et communique à tout l'édifice un air pittoresque et original. Comme à Ducey, les caves sont fort belles : ce sont des voûtes robustes aux arêtes fines et bien filées, sur des parois robustes. On y remarque une salle , peut-être une salle de bains, dont l'élégante cheminée est portée par deux sveltes colonnes doriques monolithiques. La partie la plus grandiose de l'édifice, quoiqu'elle soit dure à l'œil, est l'escalier central carré qui s'élance des caves jusqu'aux combles sur ses quatre piliers carrés, avec des volées alternativement simples et doubles, bordées d'italiennes, les simples portées sur des voûtes à quatre travées peintes en grisaille , et les doubles appuyées au mur. Au rez-de-chaussée sont les salles à manger. Une d'elles naguère encore était toute brillante de peintures éclatantes, de guirlandes pendantes en bois sculpté et de dorures délicates. Ce beau revêtement et ce plafond splendide ont été récemment vendus à une descendante des de Vassy. Au premier étage on distingue surtout la salle des Gardes avec ses beaux trophées antiques, ses poutres revêtues d'arabesques bleu et or, avec des M et des V croisés, ses lambris en grisaille, sa fastueuse cheminée à cariatides et a colonnes, ses statues, entre autres la Force et la Paix. Dans les combles, on peut admirer de belles charpentes. Le château de Brecey, comme celui de Ducey, fort remarquable en lui-même , est surtout précieux comme type dans les développements et les altérations de l'architecture. Il appartient à- cette décadence de la Renaissance dont le Palais du Luxembourg est le modèle, et dont Jacques Debrosse est l'architecte. Sous la régence de Marie de Médicis s'introduisit en France le genre italien qui altéra la Renaissance , ce gracieux compromis entre deux grandes architectures. Le pilastre succéda à la colonne , l'ove à la fenêtre et à la rosace, la corniche aiguë au chapiteau, l'arc en berceau à la voûte semi-circulaire ou ogivale , le relief en bossage remplaça les sculptures, la balustrade à l'italienne remplaça la broderie ouvragée. Une sécheresse régulière succédait à une richesse folle et exubérante. A cette époque, de 1600 à 1620 , s'élevèrent le Luxembourg, la grande Salle des Pas-Perdus, le Val-de-Grace, le portail de Saint-Gervais ; c'était l'époque des Deloime, des Lescot, des Ducerceau, des Debrosse, architectes habiles qui connaissaient la statique et Vignole , mais qui n'avaient pas l'imagination puissante et riche des artistes du passé.

Source : Avranchin monumental et historique, Volume 1 par Edouard Le Héricher en 1845.

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 80917
  • item : Château de Vassy dit aussi Le Logis
  • Localisation :
    • Basse-Normandie
    • Brécey
  • Lieu dit : le Logis
  • Code INSEE commune : 50074
  • Code postal de la commune : 50370
  • Ordre dans la liste : 1
  • Nom commun de la construction :
    • La dénomination principale pour cette construction est : château
  • Etat :
    • Etat courrant du monument : remanié (suceptible à changement)

Dates et époques

  • Périodes de construction : 2 différentes époques marquent l'histoire du lieu.
    • 17e siècle
    • 1er quart 17e siècle
  • Année : 1613
  • Enquête : 1998
  • Date de protection : 2000/09/08 : classé MH
  • Date de versement : 2001/03/13

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • non communiqué
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • Le décor est composé de : 'sculpture'
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Interêt de l'oeuvre : Inscription 05 11 1998 (façades et toitures, escalier avec sa cage) (arrêté) annulée.
  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :2 éléments font l'objet d'une protection dans cette construction :
    • escalier
    • élévation
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers :
    • Autre Information : propriété d'une société privée 1998
  • Détail :
    • Les façades et les toitures
    • l' escalier, avec sa cage (cad. ZM 67) : classement par arrêté du 8 septembre 2000
  • Référence Mérimée : PA50000008

photo : bebert