Eglise Saint-Nicolas

Barfleur était, au moyen-âge, un port important dont il est souvent parlé dans les chartes et les chroniques, il est depuis déchu de son ancien état. Le bassin est creusé naturellement au milieu des roches de granite. L'église offre quelques parties de transition.

Certains disent que l'église actuelle fait suite à une ancienne construction du 11e siècle qui aurait souffert du débarquement des Anglais sous la conduite de Edouard III d'Angleterre et qui malgré les restaurations aurait fini par succomber définitivement suites aux guerres de religion.

Il semble encore, qu'une nouvelle église fut mise en chantier sur son emplacement actuel et que sa construction s'échelonna sur environ deux siècles par tranches successives (1630 début des travaux, cloché fini en 1695, atermoiement et reprise des travaux en 1827). l'abbé Anthouard du y laisser sa fortune personnelle en 1827 pour que le bourg de Barfleur ai enfin l'église qu'on lui connais de nos jours.

L'histoire maritime de la ville étant particulièrement riche d'embarquement et débarquement divers pour ne parler que de cela en laissant (pour l'instant) de côté les naufrages célèbres, il n'est pas aisé de rassembler une description détaillé et un historique précis de cette église. De même, les sources anciennes sont parfois confuses tant le nombre de déclinaisons du nom du lieu est importante comme vous le verrez plus bas concernant son histoire.

La description de Germain Roesz

L’église de Barfleur est toute différente de celles des paroisses voisines. Celles-ci présentent toutes de hauts clochers à deux pentes. St-Nicolas de Barfleur est bâtie à l'extrême pointe d’une presqu’île, sur un éperon rocheux qui domine la mer. L'édifice doit résister aux tempêtes qui l’attaquent de toutes parts : il est large, doté de piliers énormes armés de contreforts. Pas de flèche, mais une tour de granit, basse, massive comme un défi. Au contact de cette église, se blottit un étroit cimetière en forme de balcon circulaire d‘où 1’on découvre un panorama prodigieux : le port semé de bateaux, fermé par deux jetées, le calvaire des marins, les écueils ourlés d’écume, l'anse de la Masse et sa grève, le moulin à vent de Crabec, le phare à l’horizon et puis la mer.

(Germain Roesz)

histoire

Paroisse de Barfleur, (latin Barbofluctus), Invocation de Nicolas, Patronage de l'abbaye de Cherbourg.

On trouve le nom de cette paroisse écrit Barbefleur, Barbeflie, Barbefleet, Barbeflot, Barbefleuve, Barflou.

L'étymologie paraît être bar-fleat, mots scandinaves, qui signifient le cap du petit golfe. L'église fut donnée à l'abbaye de Cherbourg, en 1181, par le duc-roi Henri II, et cette donation fut confirmée en l'an 1200, par Jean-sans-Terre. Cependant, nous trouvons dans le cartulaire du chapitre un acte qui n'est guère compatible avec les précédens :

C'est une donation faite au chapitre par l'évêque Richard, I ou II, des églises de Barfleur et de Gatteville, précisément celles qui furent données à l'abbaye, lors de la consécration de son église.

Nous trouvons encore une charte confirmative, favorable à l'abbaye, et souscrite de l'évêque Vivien, datée de l'an 1199.

Puis une transaction, souscrite du même évêque, passée entre le chapitre et l'Hôtel-Dieu de Barfleur, par laquelle le patronage de Barfleur, Gatteville, Esquetot, le Rosel, fut reconnu commun entre le chapitre et l'Hôtel-Dieu.

Toustain de Billy mentionne, de plus, dans "Histoire des Evêques", (f° 207) un accord fait en 1207 entre le chapitre de Coutances et l'abbé du Voeu de Cherbourg, il fut convenu que les fruits des églises du Rozel, de Gatteville et de Barfleur seraient partagés entre les contractants, qui feraient leur possible pour se défendre mutuellement.

On montre dans la paroisse les restes de l'ermitage de Saint-Romphaire. Masseville parle d'un couvent, qui a du y exister très-anciennement, et qu'il nomme le "Couvent des Sachets". Lors de la visite d'Eudes Rigaud , ce couvent n'était plus représenté que par un seul moine.

C'est ce même monastère que Philippe-le-Bel releva de ses ruines, l'an 1286. On dit que s'étant trouvé en danger sur la mer, Philippe-le-Bel fit voeu de fonder une maison religieuse au lieu où il débarquerait, et qu'étant arrivé sain et sauf à Barfleur, son confesseur, Gilles Colonne, Augustin, qui fut depuis archevêque de Bourges, lui rappela sa promesse, et l'engagea de mettre des Augustins dans le nouveau monastère. Frère Eustache qui fut fait évêque de Coutances dès le commencement de l'année 1282 (on en peut juger par une lettre, datée du mois de mars , qu'il écrivit au roi, pour le prier de retirer ses gardes de l'abbaye du Voeu, et d'en mettre en possession frère Raoul Duclos, canoniquement élu pour abbé) vit alors s'élever une nouvelle maison religieuse, celle de Barfleur.