photo : Dame Liliane
Le ministère de la culture précise que ce logis et la chapelle datent du XVe siècle, il précise de plus, que la chapelle et le bâtiment à droite du logis est remanié en étable au XIXe siècle.
Le Gué-Rousseau, en aval de Thenais, fut un fief, composé d'hébergements, de constructions de toute espèce, de vignes, de terres, de prés. Marguerite Berthelot, donnait l'hébergement de la Berthelotière (1260) ; Jean Valerian faisait don de sa maison à Longue (1267), comme Jean et Maurice Bataille, d'une rente sur des vignes de Longue. On sait que l'Hôtel-Dieu avait dans notre contrée quatorze quartiers de vigne. Les Boissard de la Rigauderie rendaient même aveu à ce fief du Gué-Rousseau, pour le Pavillon et le Grand-Logis des Bobèches, qui y touchaient, au bout du bourg de Longue.
Mais si le Gué-Rousseau, en Longue, et le Racinay, en Mouliherne, étaient des fiefs, ils ne constituaient que les annexes de la viguerie des Fontaines : « Domaine de Fontaine-Bresson. Terre, fief et seigneurie de Fonctaine-Bresson, en Vernantes ; fief et seigneurie du Gué Rousseau, en Longue ; et fief du Racinay, en Mouliherne » Cette viguerie, composée de terres, en Vernantes et Blou, avait son centre sur un affluent du Lathan, le ruisseau de Fontaine-Fièvre ou Lefeuvre dans de vieux titres. Il exista là des constructions importantes et un moulin à eau, le tout vendu avec les terres comme bien national, lors de la Révolution.
On voit, par la charte de Philippe de Ramefort, de 1195, qu'une portion de la terre, villa de Fontibus-Borrel, avait été donnée à l'Hôtel-Dieu par le sénéchal Etienne ; mais c'était un bien propre de la famille de Ramefort, à laquelle cet anglais s'était allié. Les Ramefort figurent dès le siècle précédent, parmi les bienfaiteurs de Fontevrault. Après Philippe de Ramefort, on voit encore sa fille Jacobe (plutôt que Gemme), donner en 1226 deux muids de vin à Saint-Jean, in Ramum fortem. Mais bientôt, cette famille à peu près disparut.
Une charte de Guillaume de Beaumont (non Le Maire) de 1205, apprend que le surplus de la terre des Fontaines, après avoir passé par les mains de divers seigneurs, ou propriétaires hommes libres, vint en celles des Frères, au XIIIe siècle, par le don de Maria de Maillé. On doit ajouter que la terre portait le nom de Borrel, de ces Borellus de Salmuro et Florentia, conjux, dont il est question dans les chartes de Fontevrault, à côté des sires d'Avoir, de Blou et de Ramefort. On constate qu'à la fin du XIIIe siècle (1281) elle s'appela Fons-Berceonis, Fontaine-Bresson ou Berson, du nom du prévôt que l'Hôtel-Dieu établit dans cette juridiction ou viguerie, relevant de Baugé d'après les censifs et les aveux.
Ce changement de désignation est très-explicable. Les seigneurs, surtout les seigneurs ecclésiastiques, se déchargèrent, aux XIIe et XIIIe siècles, de la justice, sur les prévôts ou viguiers, nommés aussi sénéchaux quand ils jugeaient en dernier ressort les affaires ordinaires. Mais ils allèrent plus loin : les justices furent données les unes en fief, les autres à vie, sauf le dernier ressort des jugements féodaux et les cas privilégiés. La viguerie de Fontaine-Bresson est, chez nous, un exemple de cette coutume. Les Fontaines possédaient la haute-justice en 1298 (Archives départementales); et d'après les titres, il y avait : des enquêtes en 1356 sur les droits de haute et basse justice, de l'Hôtel-Dieu dans la paroisse de Longue ; un procès (1460) au même sujet, avec Avoir. Dès 1215, l'Hôtel-Dieu était même en lutte avec le seigneur (dominus) de Parnay, près Vernoil, pour la juridiction féodale : il fut décidé alors, que « villicatio de Fontanis, » donnée « Deo et pauperibus Christi » était « de jure fratrum. »
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