photo : Francis CAHUZAC
Vers 595, saint Lezin succède à Audouin. Sa vie est imprimée dans le Recueil de Bollandus, au 13 février; dans la Monarchie sainte de Modeste de Saint-Amable; et dans le Recueil des vies des saints d'Adrien Baillel.
Plusieurs membres du clergé avaient besoin d'un chef sévère, d'une discipline rigoureuse; les mauvaises mœurs du diacre Théodulfe et celles trop faciles de l'évêque Audouin avaient produit un relâchement qu'il était temps d'arrêter. Le premier soin de Lezin, à son avênement à la chaire épiscopale, fut la réforme des mœurs de son clergé ("Ecclesiastes arguit, increpat, Urget, minatur, pervigilat gregi Sermone, factis, sanctitate, Instruit ipse suos docendo" soit approximativement : Ecclésiaste soutient, réprimandes, presse, menace, discours, regarder le troupeau dans leurs œuvres, et la sainteté, ordonne à son propre enseignement).
Deux corps ont conservé longtemps la mémoire de ce vertueux prélat, la nation d'Anjou et les perreyeurs, ces derniers même célèbrent encore sa fête au 13 février, et nous avons. été témoins en 1830 de la dédicace d'une chapelle nouvellement bâtie en l'honneur de saint Lezin non-loin de l'ancienne, dans la paroisse de Trelazé. M. Montault officiait au milieu de ses chanoines : sans effort d'imagination, il nous fut aisé de reculer de douze siècles et de voir dans notre vénérable évêque, les traits du pieux saint Lezin, dans les chanoines, les clercs et dans les perreyeurs, les ouvriers d'autrefois. Ce reste des anciennes corporations prouve combien elles étaient propres à raviver la foi. Vous, travailleurs qui mettez chaque matin en jeu votre vie, le soir quand au sortir de vos engins et de vos gouffres profonds vous passez près de la chapelle, n'oubliez pas celui que vos pères ont choisi pour patron, n'oubliez pas qu'il veille sur vous et qu'enfin si la mort vous surprend tout à coup il ouvre à vos familles les trésors de la charité, gardez religieusement son sanctuaire.
Source : L'Anjou et ses monuments Par Victor Godard-Faultrier,Cosnier et Lachèse Hawke en 1839.
Entr'autres domaines, l'Hôlel-Dieu d'Angers possédait, au XVe siècle, une métairie nommée Tire-Poche, située paroisse de Trelazé, près de la chapelle Saint-Lezin, et de laquelle dépendaient deux carrières d'ardoises, nommées les Perrières du Grand et du Petit-Boucomu. Elles étaient placées dans la circonscription de la paroisse de Saint-Léonard-lès-Angers et dans la quinte de Brain-sur-l'Authion. La dénomination sous laquelle on les désignait avait été empruntée à un fief voisin, d'abord possédé par des laïques, domini de Bouc Cornu (janvier 1317); puis donné à l'abbaye de Painpotit, en Bretagne (diocèse de Saint-Malo), il en a pris le nom et l'a conservé même après que l'abbé du Louroux eut fait saisir et vendre ce fief aux enchères, en 1584, pour obtenir le remboursement d'une somme de 100 sous tournois.
Source : Société industrielle et agricole d'Angers et du département de Maine-et-Loire 1855.
photo : Francis CAHUZAC