photo : christiansaumur
Dans l'année qui suivit la fondation des Filles de la Visitation à La Flèche, le même ordre s'établit aussi à Saumur.
Une veuve d'Angers, nommée Goyer, procura ce nouvel établissement. Elle avait deux filles religieuses de la Visitation, elle désira s'y consacrer elle même à Dieu et, à cette intention, elle offrit une somme de douze mille francs, qui était toute sa fortune, mais qui, à cette époque, faisait un fonds assez considérable.
Le monastère d'Angers l'accepta et fournit cinq religieuses qui, sous la conduite de la mère Claire-Madelaine de Pierre, personne d'un grand mérite, et fille spirituelle de sainte Chantal, allèrent à Saumur, le 25 juillet 1647, prendre possession de l'hospice qui leur était préparé.
Le maréchal de Brézé, gouverneur de la province d'anjou, fit connaître au corps de ville les intentions du roi relatives à cet établissement, et les lettres patentes qui l'autorisaient.
Cette maison eut beaucoup à souffrir dans ses commencements, pendant la guerre de la Fronde.
Saumur ayant été le théâtre de plusieurs combats, les boulets qui tombaient dans leur enclos, assez rapproché du château, portaient la terreur dans l'âme de ces pauvres filles. Trois fois elles se disposèrent à abandonner leur maison, mais leur supérieure, qui avait un caractère ferme, les rassura toujours et il ne leur arriva aucun mal.
Plus tard, elles bâtirent un monastère dans le lieu où elles s'étaient primitivement établies.
Source : Histoire de l'Église et du Diocèse d'Angers, Volume 2 par Francois Marie Tresvaux du Fraval en 1858.
Le couvent de la Visitation était situé dans le faubourg des Ponts, ses bâtiments, abandonnés depuis plus de vingt ans, tombaient en ruines; mais ils viennent d’être réparés, et forment actuellement de jolies maisons particulières, son église, où l’on voit un petit dôme décoré d’un ordre corinthien, est aujourd’hui celle de la paroisse Saint-Jacques.
Source : Recherches historiques sur la ville de Saumur par Jean-François Bodin en 1814.