photo : jean-loup GAJAC-ORTION
Il est particulièrement difficile de trouver des informations précises concernant ce manoir. Faute de documentation, nous citerons seulement un court extrait d'un ouvrage de Pierre-Louis Augereau publié en 2004 qui nous donne un contexte étymologique et qui nous donne quelques informations sur les légendes locales liées a la Bohalle.
La Bohalle Forme anciennes de ce nom, "Capella de Bohalle" 1612, Chapelle Bouhalle 1616.
En patois angevin, une bohalée ou boualée est une rafale de vent. Verrier & Onillon se posaient donc la question : "Faut-il en rapprocher le nom de La Bohalle. bourg très venté. au bord de la Loire ?". La reponse est non puisque le bourg doit son nom A Jean Bohalle, chancelier de l'église de Tours, qui fut charge en 1453 de l'inspection des levées par le roi René, et qui fut nommé après les inondations de 1457 à gouverneur et ayant administration pour le fait et emparement des levées.
Homme de confiance de la duchesse d'Anjou Jeanne de Laval, Jean Bohalle entreprit en 1481 la construction sur levée d'une chapelle dédiée A Notre-Dame, ainsi qu'un hospice de deux lits désigné sous le nom de Maison Dieu, destiné à recevoir les voyageurs. C'est là l'origine du bourg actuel établi le long de la levée de la Loire. Avant la construction de cette levée, ces terres inondables, et donc inhabitables, étaient connues sous le nom des Pisateries.
Une légende du pays raconte qu'un malfaiteur nommé Jean Bouhalle, et son épouse Catherine Camus, sont à l'origine du village. Comme saint Christophe, Bouhalle était passeur de fleuve : avec sa barque, il faisait traverser la Loire aux voyageurs et pélerins qu'il n'hésitait pas à trucider afin de voler leur argent. Un soir, un homme richement vêtu frappe à sa porte. Malgré l'heure tardive, Bouhalle et sa femme acceptent de l'emmener dans leur barque, comptant bien regagner leur logis les poches lestées d'un bon butin. Au milieu du fleuve, le marinier sort un poignard dont il menace l'inconnu : "Ta fortune contre ma clémence ..." L'étranger ne se fait pas prier et lui tend une bourse bien rebondi dans laquelle le bandit plonge la main. Entre ses doigts. de grosses pièces d'or brillent sous la pale clarté de la pleine lune. C'est à ce moment que s‘accomplit le prodige: bien que vidée de son contenu, l'escarcelle semble toujours aussi pleine. Véritable corne d'abondance, elle est inépuisable : plus le marinier entasse les pièces dans la barque. plus la bourse semble se remplir. Victime de sa cupidité, Jean Bouhalle charge finalement trop sa barque qui finit par sombrer dans les eaux noires, en même temps que son trésor. Engloutis à leur tour, Jean et Catherine sont sur le point de se noyer lorsqu'ils remettent leur vie entre les mains de Dieu, l'implorant de les sauver et demandant pardon pour leurs fautes. Ils sont immédiatement entendus par la miséricorde divine qui leur évite la mort en remettant leur embarcation à flot. Quant au riche voyageur, il a mystérieusement disparu ... Le passeur et son épouse décident alors de changer radicalement de vie, et de consacrer leur existence à aider les miséreux tout en continuant à faire passer le fleuve aux pauvres pèlerins. Ils entament la construction de la chapelle et de l'hôpital autour desquels s'aggloméreront rapidement les chaumières et les maisons qui seront A l'origine du premier village de La Bohalle.
D'après un dicton "Les Daguenais, les Bohallais et les St-Mathurinais sont tous chanvrais" c'est-à-dire qu'ils cultivaient le chanvre dont on faisait des cordages.
Habitants : Les Bohalliens ou Bohallais.
Source : Les secrets des noms de communes et lieux-dits du Maine-et-Loire par Pierre-Louis Augereau publié en 2004.