photo : pierre bastien
Il n'y a rien à voir à « Florac », que 40 kilomètres séparent de Mende. Cette petite ville n'est pas très éloignée des centres desservis par les voies ferrées, mais n'est commodément en relations avec aucun. De bonnes routes y aboutissent, mais toutes franchissent des cols élevés. La seule route à peu près plane est celle qui suit la vallée du Tarn. Or, cette route est encore en lacunes entre le Rosier et Sainte-Enimie, et aucune ligne de chemin de fer n'a été établie jusqu'ici entre les causses de Sauveterre et Méjean.
Le trajet de Mende à Sainte-Enimie se fait en voiture, celui de Sainte Enimie au Rosier ne peut être effectué qu'en barque, et il dure au moins huit heures.
La traversée du causse produit une impression de tristesse qui n'est comparable qu'à celle des hauts plateaux algériens. Mais tout a coup, une coupure apparaît sur le rebord de ce plateau, un abîme s'ouvre sous les pas du touriste : c'est la gorge où coule le Tarn. En face, se dresse l'immense falaise du causse Méjean. Entre ces deux escarpements, une ligne bleuâtre indique le lit du Tarn et, dans la plaine verdoyante qu'il fertilise, quand il ne l'emporte pas, trois villages piquent une tache blanche, charmante dans ce paysage grandiose : Ispagnac, Quézac et Molines.
Ce qu'on pourrait voir à Ispagnac, à Quézac ou à Molines, disparaît absolument devant le spectacle que présente la vallée du Tarn qui s'ouvre entre les deux causses. Il faut pourtant signaler le pont gothique qui réunit les deux villages de Molines et de Quézac. (À la France : sites et monuments. Causses et Ségalas (Aveyron, Lozère, Tarn) édition de 1903)
Le pont de Quézac est originellement construit sous l'influence du pape Urbain V, il fut emporté par une crue du Tarn en 1395. Une chapelle complétait le pont à l'origine.