photo : Gérald Krafft
La montagne de Grèze, qu’on nomme aussi de Saint-Frézal, depuis que cet illustre évêque de Mende s’y réfugia étant persécuté, est grosse, ronde, élevée et séparée de toutes les autres de deux mille pas communs; son sommet est triangulaire et dominé sur la circonférence de quatre ou cinq lieues ; il a une petite plaine de cinq cents pas en quarré. Ce mont a, au pied, douze cents pas de rondeur sa montée est douce et aisée en plusieurs endroits, sur-tout du côté qui regarde le midi; où il y a un village qui porte son nom et est le chef-lieu d’une vicomté appartenant au roi.
Cette montagne était autrefois fortifiée d’un château bâti très solidement sur la terrasse mentionnée, muni de trois tours et d’un donjon, pourvu d'artillerie et d'une citerne profonde creusée dans le roc. Il y avait aussi une belle chapelle ornée d’un clocher ; mais les anglais, qui, dans l'irruption qu’ils avaient faite en quelques provinces de ce royaume, s’en étant saisis, le démolirent presqu'entièrernent lorsqu’ils se retirèrent à leur pays, après la paix de leur roi conclue avec le nôtre. (Source : Mémoires historiques sur le pays de Gévaudan et sur la ville de Mende Par Jean-Baptiste L'Ouvreleul 1825)
Ce saint évêque a gouverné l'église de Mende du temps de Louis le-Débonnaire. Il acheva d'extirper les quelques restes d'idolâtrie qu'il y avait encore dans certains quartiers du Gévaudan. Dans une persécution qu'il eut à subir, il se réfugia sur la montagne de Grèzes. Enfin, après plusieurs années d'un épiscopat pénible et fructueux, il devint la victime de l'avarice d'un neveu, qui lui enleva la vie pour jouir, dit-on, plus tôt de ses richesses. Ce scélérat étant venu chez lui sous prétexte de lui faire une visite, demande où est son oncle. On lui répond qu'il vaque à la prière. Il se fait indiquer le lieu et s'y transporte. Le Saint Pasteur, le voyant approcher, accourt au-devant de lui ; mais son indigne neveu se jette sur lui et lui tranche la tête. La légende ajoute que le saint porta son chef entre les mains jusqu'au lieu de sa sépulture. (Source : Origine et histoire abrégée de l'église de Mende Par Jérôme Charbonnel 1859)
Je n'ai pas trouvé de description correcte de l'architecture de cette église dans les documents du siècle dernier. Je vous donne donc un aperçu de ce que rapporte le ministère de la culture a son sujet. Vous trouverez en fin de description un lien permettant d'en apprendre plus sur l'église.
C'est une petite église à quatre travées et une abside à pans coupés. Des chapelles latérales ont été ajoutées. Le clocher carré surmonté d'une flèche s'élève sur la première chapelle Nord. Le portail Ouest s'ouvre sous trois arcades et semble plus tardif tout comme l'oculus au-dessus. La nef est voûtée en berceau plein cintre et les doubleaux reposent sur des colonnes engagées dont les chapiteaux forment des dessins linéaires pouvant dater du XIIIème siècle. L'abside est voûtée en cul-de-four et éclairée par deux fenêtres assez tardives. Sur la première travée, des chapelles latérales formant transept ont été ajoutées : celle du Nord est couverte d'ogives reposant sur des colonnettes mais celle du Sud est couverte d'arêtes. Sur la deuxième travée, des chapelles latérales ont aussi été construites : celle du Nord est couverte d'une voûte d'ogives mais celle du Sud est en berceau .
Source (pour consulter la totalité de la description) : www.languedoc-roussillon.culture.gouv.fr
photo : Gérald Krafft
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