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La tour est à éperon, ruinée, conserve un rez-de-chaussée aveugle. Le corps de logis attenant, avec un Ierr niveau voûté en berceau, servant autrefois d'écurie et de salle de garde (et probablement de cellier) , est surmonté d'une vaste salle dotée d'une cheminée ménagée dans l'épaisseur du mur sud, desservie par un escalier en vis, le IIIe niveau étant affecté à la défense. La Grosse tour (environ 13 x 16 m) à l'ouest compte 5 niveaux non voûtés coiffés d'un toit en pavillon.
Le château, isolé à l'extrémité d'un éperon de confluence dominant les petites vallées des ruisseaux de Bourbon et de Saysset, est séparé du plateau à l'est par un large fossé. G. Tholin et P. Bénouville, qui ont consacré une monographie au château, puis J. Gardelles, estiment que la construction initiale date du IVe quart du XIIIe siècle, vers 1285-1289, édifiée pour les du Fossat, lignage noble parmi les plus puissants d'Agenais : les constructions, circonscrites dans une enceinte quadrangulaire, paraissent alors se limiter à une tour fortifiée en éperon à l'est, attenante à une salle-basse voûtée. La 1ère mention du castrum date de 1307, dans un document où il est fait état de la résidence seigneuriale ("domo et castro") ; des travaux d'agrandissement ont probablement été effectués vers le tout début du XIVe siècle pour Amanieu III du Fossat, avec notamment l'aménagement d'un corps de logis greffé sur la salle-basse et la construction de l'enceinte extérieure crénelée.
La construction de la tour ouest dite la Grosse tour, accolée au corps de logis, semble immédiatement postérieure à la restitution en 1342 de la forteresse à Amanieu III après sa confiscation par le roi de France. D'ultimes travaux d'agrandissement sont effectués vers la fin du XIVe siècle, portant sur le doublement en profondeur de l'ancien logis (partie sud détruite) . Durant les guerres de Religion, le château servant de camp retranché aux protestants, est assiégé en vain par Monluc en 1575 ; plus que les dégâts occasionnés par le siège (la brèche dans l'enceinte à l'ouest) , il semble que la destruction de la tour à éperon et d'une partie du logis soit le fait de la volonté des protestants de mettre la place hors de défense avant sa restitution aux catholiques. Longtemps abandonné, le château a été partiellement restauré au XIXe siècle (propriété de J. Bourousse de Laffore) et XXe siècle.