montargis

Montargis capitale du Gatinais; aujourd'hui chef-lieu d'arrondissement (Loiret), porte:

Semé de France, à une M couronnée, d'or, brochant sur le semé.

Nous donnons ici les armes de Montargis telles que les a rendues à cette ville l'ordonnance du 25 novembre 1815. Avant la révolution, l'écu était de France, la lettre M se trouvait placée entre les deux fleurs de lis en chef, et les lettres L. F. accostaient celle en pointe. Ce blason fut accordé à Montargis, avec divers privilèges, par une Charte du roi Charles VII, donnée en mai 1430, à Jargeau-sur-Loire, en récompense de la belle conduite qu'avaient tenue les habitants lors du siége de leur ville en 1427. Cette charte donnait à Montargis le surnom de Le Franc, dont les initiales ont aujourd'hui disparu de ses armes.

Quelques auteurs croient que Montargis se nomma d'abord Mons Ansegisi, du nom d'Ansegise, évêque de Sens, qui l'aurait fondé en 876. De ce premier nom se serait ensuite formé, par corruption, celui de Mons Argisus, et enfin, celui que cette ville porte aujourd'hui. Le château, qui pouvait contenir une garnison de six mille hommes, mais dont il ne reste plus que quelques vestiges, fut bâti par Charles V, sur l'emplacement d'une tour élevée par Clovis, dit-on, pour protéger la contrée environnante. Les rois de France tinrent souvent leur cour dans ce château, et c'est là que les reines venaient ordinairement faire leurs couches. Cette circonstance avait fait surnommer Montargis le berceau des rois de France. Bloquée par les Anglais en 1418, la ville fut délivrée par le bâtard d'Orléans; mais, après avoir été en 1427 si vaillamment défendue contre les comtes de Suffolk et de Warwick, par ses habitants, à la tête desquels marchait le brave gouverneur du château, Villards, elle tomba par trahison, en 1431, au pouvoir de l'ennemi, qui fut, il est vrai, forcé de se retirer l'année suivante. Montargis souffrit beaucoup pendant les guerres de religion; brûlé en 1328, puis rebâti, il fut pris en 1585, par le duc de Bourbon.

Source : Armorial national de France par Léon Vaisse, Traversier 1842/1860.