Abbaye

Au milieu d'une riante vallée arrosée par la Tessonne, et boisée d'une manière pittoresque, se trouve un groupe de maisons auprès duquel s'élève le vaste enclos de l'abbaye royale de Bénissons-Dieu, le bâtiment qui servait de résidence aux moines, et l'église y attenante, avec son toit aigu, couvert encore de briques de couleur comme la flèche de son clocher. Les maisons qui forment cette agglomération sont de construction moderne. propres et assez bien bâties : une petite place est ménagée au centre. La route ou grande voie de communication n°4, de Charlieu à la Croix du sud, traverse le village, ce qui y a amené l'établissement de quelques auberges.

A ces quelques maisons, à cette vallée, que de souvenirs se rattachent ! Que d'évènements se sont succédé pendant sept siècles, Aujourd'hui, simple et modeste commune, Bénissons-Dieu a perdu son pouvoir, religieux elle vit du produit de son, agriculture, sans s'inquiéter du passé qui lui a donné naissance.

Le territoire de cette commune, qui est une des sections de celui de la commune de Bricnon, est assez bien cultivé ; ses produits sont beaux et bons. L'industrie Commence à s'y introduire, ce qui probablement amènera une augmentation prochaine dans le chiffre de sa population.

Vers le commencement du XIIe siècle, un homme illustre par son savoir, éminent par ses vertus, fondait, dans la vallée qui nous occupe, une solitude, un lieu de retraite dont l'importance devint grande, dont le pouvoir devint colossal. Bernard, que la cour de Rome a canonisé, fut cet homme illustre. La tradition rapporte que saint Bernard, abbé de Clairvaux, voyageant avec son disciple Albéric, entra dans la vallée de la Tessonne, et qu'il ne pût, en voyant ce site enchanteur, s’empêcher de s'écrier : Benedicamus Déo, fratres. Cette exclamation de l'admiration du saint devint le nom de l'abbaye naissante.

Abbaye de La Benissons Dieu

Bernard, dans son histoire du Forez, décrit ainsi la vallée de Bénissons-Dieu : « Il n'est pas possible de rencontrer un lieu plus approprié à la méditation on est ravi lorsque, des hauteurs d'Ingrande, l'œil plonge sur ce magnifique vallon qu'encadrent de vertes montagnes et qu'arrosent plusieurs ruisseaux qui se rendent dans la Loire. » Il ne reste plus rien d'antique dans l'abbaye de Bénissons-Dieu, mais sa vue rappelle l'homme puissant par le génie et la parole, qui d'un mot émouvait les peuples et jetait l'Occident sur l'Orient.

Il se retira dans cette délicieuse retraite, non en religieux qui renonce à la vie pour ne s'occuper plus que de mystiques pensées, mais en homme sage qui cherche dans la solitude et la paix, le calme nécessaire à une vie agitée.

Mais les désirs et l'exclamation de saint Bernard ne suffirent pas à élever l'abbaye de Bénissons-Dieu ; le comte de Forez, Guy II, lui vint en aide par de nombreuses donations. Plus tard ce comte, après avoir cédé à son fils le gouvernement du Forez, résida à l'abbaye. Cependant, lorsque des affaires importantes réclamaient sa présence, il se rendait a Montbrison et partout où les événements l'exigeaient. Ainsi il assista, en 1209, à Lyon, à une assemblée chargée d'élire le chef de l'armée qui devait combattre les Albigeois. Guy termina sa carrière à Bénissons-Dieu, où ses restes furent enterrés.

Saint Bernard-visita souvent Bénissons-Dieu. Ces visites lui étaient doublement agréables ; il y retrouvait son disciple favori, Albéric, qu'il avait fait nommer premier abbé, et voyait sa fondation s'agrandir et se consolider elle relevait de l'ordre de Clairvaux.

Abbaye de La Benissons Dieu

Vers le commencement du XVIIe siècle, l'abbaye de Bénissons-Dieu avait pour abbé, Claude de Nerestang qui sollicita du roi et du pape la permission de permuter son couvent contre celui de Megemont, dont Françoise de Nerestang était abbesse : cette permission lui fut accordée.

Lorsque l'abbesse Françoise de Nerestang et ses religieuses vinrent prendre possession de Bénissons-Dieu, divers corps de bâtiments et l'église tombaient en ruines. il fallut tout faire reconstruire, et l'architecture du XIIe siècle fit place à celle de la renaissance.

La nouvelle église fut construite en 1640, avec luxe ; les marbres les plus précieux furent employés au revêtement de l'intérieur. Ils furent placés avec art, aussi retrouve-t-on dans l'ensemble le cachet,de l'élégance, qui caractérisa les premières années de cette époque. Le portail seul a conservé quelques restes de l'architecture du XIIe siècle.

On remarque dans cette église, la chapelle de la Vierge, qui est prise en saillie extérieure, côté droit de la grande nef ; l'autel est précédé d'un dôme en forme carrée, d'une architecture gracieuse et enrichi de fresques d'une parfaite conservation. L'autel est d'un beau travail ; l'architecte a utilisé avec talent les marbres de l'Italie. La statue de la Vierge, en marbre blanc, est richement et artistement drapée. Les fresques des bas côtés représentent les principaux évènements de la vie de la Vierge ; au bas de ces peintures, sont des plaques de marbre noir portant le nom de quelques bienfaiteurs de l'abbaye ; on y remarque celui d'Humbert de Aspinellie, qui mourut au commencement du XIVe siècle.

Cette chapelle est nommée chapelle de Nerestang.

Abbaye de La Benissons Dieu

D'après une chronique populaire, il paraîtrait que l'on aurait longtemps conservé, dans le trésor de l'abbaye de Bénissons-Dieu, une ceinture en soie garnie de plaques de cuivre, ayant appartenu à saint Jean l'évangéliste ; il y avait aussi, dit-on, dans les archives, une procédure faite contre un cochon, qui fut pendu pour avoir dévoré un enfant.

Le cloître de Bénissons-Dieu est devenu une propriété particulière. Il serait à désirer qu'il fût utilisé en faveur de quelque institution religieuse. L'église est en assez mauvais état et devrait éveiller la sollicitude du gouvernement. Une quête diocésaine pourrait venir en aide, et l'on conserverait un monument d'un style assez rare en France.

Source : La France par cantons et par communes par Théodore Ogier 1856.

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 69249
  • item : Abbaye
  • Localisation :
    • Rhône-Alpes
    • Loire
    • La Bénisson-Dieu
  • Code INSEE commune : 42016
  • Code postal de la commune : 42720
  • Ordre dans la liste : 1
  • Nom commun de la construction :
    • La dénomination principale pour cette construction est : abbaye
  • Etat :
    • L'état actuel de cette construction ne nous est pas connue.

Dates et époques

  • Périodes de construction :
    • Nous n'avons aucune informlation sur les périodes de constructions de cet édifice.
  • Années :
    • 1140
    • 1190
  • Date de protection : 1840 : classé MH
  • Date de versement : 1993/12/03

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • non communiqué
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • non communiqué
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Interêt de l'oeuvre : 18 04 1914 (J.O.)
  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :
    • Notre base de données ne comprend aucun élément particulier qui fasse l'objet d'une protection.
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers :
    • Autre Information : propriété de la commune 1992
  • Détails : Abbaye (ancienne) : classement par liste de 1840
  • Référence Mérimée : PA00117427

photo : pierre bastien

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