Eglise Saint-Jacques (ancienne)

Clisson, Clissonium ou Clichia, est une petite ville fort ancienne, située à six lieues de Nantes, au confluent de la Moine et de la Sèvre Nantaise ; elle dépendait jadis de la seconde Aquitaine, et, avant la division de la France en Départements, elle était la limite de la Province de Bretagne qui, sur la rive gauche de la Loire, touchait au Poitou et à l'Anjou par le pays que l'on appelait les Marches franches du Poitou et de la Bretagne. Aujourd'hui Clisson est encore à l'extrémité du Département de la Loire-Inférieure, dont Nantes est le chef-lieu, et son territoire forme le point de jonction de ce Département avec celui de la Vendée au Sud, et avec celui de Maine-et-Loire à l'Est.

Le château de Clisson , autrefois très fortifié, bâti sur un roc au bord de la Sèvre et en face de l'embouchure de la Moine, était encore regardé, au dix-septième siècle, comme un des remparts de la Bretagne ; il domine cette cité, et fut le berceau et le principal fief de l'illustre Maison dont il porte le nom. La ville, élevée sur des collines et sur des rochers de granit qui encaissent les deux rivières de la Sèvre et de la Moine, produit, par ses constructions dans le goût des fabriques italiennes, des tableaux pittoresques qui rappellent particulièrement les sites de Tivoli.

Les deux petites rivières qui arrosent ce pays fertile prennent leur source dans deux Départements limitrophes ; la Sèvre commence au-dessus de Châtillon, dans la commune de Beugnon, arrondissement de Niort (Deux-Sèvres), et la Moine, dans la forêt de Vezins, à l'étang de Péronne (Maine-et-Loire). Elles roulent l'une et l'autre à travers des roches de granit qui opposent des obstacles continuels à la rapidité de leur cours. Dans la Moine, ces accidents forment à chaque pas de superbes cascades ; mais dans la Sèvre, qui est beaucoup plus large et plus profonde, la grande différence des niveaux y produit des cataractes d'un effet imposant ; elles animent, par leur bruissement, ce silencieux paysage dont l'aspect agreste donne l'idée des premiers âges de la nature. On ne peut se lasser, en suivant ces rivages sinueux et quelquefois escarpés, d'admirer l'heureuse variété de ces sites et le jeu brillant de ces eaux, dont les nappes transparentes vont avec impétuosité et avec fracas se briser contre des rocs énormes. Tantôt cette rivière traverse en serpentant des prairies émaillées de fleurs ; elle semble alors s'y reposer de ses chutes violentes, et quitter à regret les ombrages délicieux qui couvrent ses rives. Tantôt des chênes antiques élèvent leurs cimes majestueuses sur ses bords, se réfléchissent dans le cristal de ses eaux limpides, et y baignent quelquefois leurs branches entrelacées. A chaque pas des rochers écroulés, d'une proportion colossale, couronnés d'arbres verts, décorés de mousse et de lierre, sont amoncelés et comme suspendus à une hauteur prodigieuse, et le sentiment de crainte que fait naître d'abord cette image du chaos contraste singulièrement avec le plaisir qu'inspirent les riants objets qui les environnent.

Clisson possédait, avant la révolution, une Haute-Justice qui ressortissait au Présidial de Nantes ; elle renfermait cinq églises paroissiales, Notre-Dame (Cette paroisse, qui comprenait dans sa circonscription le château et la partie de la ville entourée de murailles, a été rendue au culte ainsi que l'église de la Trinité), la Trinité, Saint-Gilles, Saint-Jacques, et la Madeleine-du-Temple, qui était une Commanderie de l'Ordre de Malte. Il y avait deux Prieurés, l'un à la Trinité, l'autre à Saint-Jacques, et Notre-Dame avait un Chapitre de Chanoines qui fut fondé, le 5 février 1407, par testament du Connétable de Clisson, qui dota cette Collégiale de sa terre et baronnie de Montfaucon, ne se réservant pour lui et ses successeurs que la collation des prébendes et bénéfices ; il fonda également à Clisson le couvent des Cordeliers, par un codicille en date du 6 du même mois. Il existait aussi un couvent de Bénédictins, appelé le monastère de la Trinité, fondé, en 1105, par des moines Augustins ; mais ces moines ayant été réunis par la suite aux opulents Bénédictins de Vertou, ils cédèrent cette maison à des religieuses de leur ordre, qui la possédèrent jusqu'en 1789, époque de la suppression en France de toutes les communautés religieuses. Un hôpital augmentait encore le nombre des édifices de cette petite ville ; mais, en 1793, l'insurrection Vendéenne ayant fait de cette contrée le théâtre d'une des plus affreuses guerres civiles qui ait jamais ensanglanté la France, Clisson, qui se trouvait au centre de cette guerre, y prit une part très active, perdit beaucoup d'habitants, et fut entièrement réduite en cendres. On évaluait jadis sa population à trois mille individus ; maintenant elle s'élève à peine à douze cents. Son principal commerce consistait alors, comme aujourd'hui, en étoffes communes de laine fabriquées dans les environs, en tannerie, et sur-tout en bestiaux. Un grand nombre de tisserands y fabriquaient aussi de la toile, et en fournissaient les manufactures de Cholet. La grande quantité d'usines établies sur la Sèvre, et le nombre considérable de nobles, de propriétaires, d'ecclésiastiques et de bourgeois qui habitaient ce pays, procuraient du travail et de l'aisance à la classe ouvrière .

Il est assez difficile de dire quelque chose de positif sur l'existence ou l'importance que pouvait avoir Clisson avant le cinquième siècle ; il n'en est fait mention ni parmi les cités de la troisième Lyonnaise, ni dans la notice des Provinces de l'Empire, dressée, suivant Jacques Godefroi, en 427 ou 445, après le Code Théodosien. Cependant Ogée, dans son Dictionnaire historique et géographique de la Bretagne, assure que les Romains ayant trace une route qui allait de Condivicnum ou Condivincum, aujourd'hui Nantes, à Limonum, Poitiers, cette voie antique passait par Clisson, Tiffauges, Mortagne et Bressuire, ce qui prouverait suffisamment l'existence de cette petite ville du temps de la domination romaine dans les Gaules. On remarque d'ailleurs, en comparant les diverses divisions géographiques faites par les Empereurs Auguste et Adrien, que le pays de Clisson devait faire partie de la Gaule Aquitanique, dont il ne fut probablement détaché pour servir de frontière à l'Armorique, et depuis à la Bretagne, que vers le temps où les Visigoths pénétrèrent dans l'Aquitaine.

Source : Voyage pittoresque dans le bocage de la Vendée par Thiènon 1817.

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 70791
  • item : Eglise Saint-Jacques (ancienne)
  • Localisation :
    • Pays de la Loire
    • Loire-Atlantique
    • Clisson
  • Adresse : petite-rue Saint-Jacques
  • Code INSEE commune : 44043
  • Code postal de la commune : 44190
  • Ordre dans la liste : 5
  • Nom commun de la construction :
    • La dénomination principale pour cette construction est : église
  • Etat :
    • L'état actuel de cette construction ne nous est pas connue.

Dates et époques

  • Périodes de construction :
    • La construction date principalement de la période : 12e siècle
  • Date de protection : 1941/08/09 : inscrit MH
  • Date de versement : 1993/11/22

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • non communiqué
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • non communiqué
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :
    • Notre base de données ne comprend aucun élément particulier qui fasse l'objet d'une protection.
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers :
    • Autre Information : propriété d'une personne privée 1992
  • Détails : Eglise Saint-Jacques (ancienne) : inscription par arrêté du 9 août 1941
  • Référence Mérimée : PA00108590

photo : Pascal-Jean Rebillat Photographies

photo : Pascal-Jean Rebillat Photographies