Monument du Général Lecourbe

Le maire de la ville de Belfort donne lecture au conseil municipal d'une lettre qui lui a été adressée par M. Charles Le Courbe, ancien magistrat, neveu et seul héritier du nom du général Lecourbe, dans laquelle il lui fait connaitre:

Que le gouvernement fait ériger à ses frais, sur la place publique de Lons-Le-Saunier, une statue en bronze du général Lecourbe, en mémoire des grands et glorieux services militaires rendus par lui au pays, et dont la ville de Belfort en particulier doit conserver le souvenir; mais que pour faire face aux autres frais d'appropriation et de réparation du piédestal de cette statue qui monteront à quatre ou cinq mille francs, on a ouvert à Lons-le-Saunier une souscription en tête de laquelle se trouvent déjà les noms des principaux membres du conseil général du Jura.

Que dans cet état de choses, il a cru devoir prévenir M. le maire de cette souscription, afin d'offrir aux Belfortains l'occasion de témoigner leur reconnaissance à la mémoire du général Lecourbe.

« Le conseil, après la lecture de cette lettre, déclare saisir avec empressement cette occasion de témoigner à la mémoire du général Lecourbe la reconnaissance de tous les habitants de la ville de Belfort, qu'il a si glorieusement défendue en 1815, et qui a eu la douleur de le voir mourir dans ses murs.

Et sur la demande de M. le maire, il vote à l'unanimité, au nom de la cité reconnaissante, une somme de cinq cents francs qui sera adressée à la commission du monument du général Lecourbe. »

Colmar, 18 avril 1853.

Le préfet du Haut-Rhin, DURCKEIM.

Source : Éloge historique du lieutenant-général Comte Lecourbe, commandant en chef les armées du Rhin et du Jura par Emmanuel Bousson de Mairet en 1854.

Lecourbe

Comte Claude-Joseph Lecourbe, général républicain, né à Lons-le-Saunier en 1760, mort à Belfort, le 23 octobre 1815.

Fils d'un ancien officier d'infanterie, il s'engagea dans le régiment d'Aquitaine. A l'expiration de son congé, il fut nommé, au commencement de la Révolution, commandant d'un bataillon de la garde nationale. A la tête du 7e bataillon du Jura, il partit pour l'armée du Haut-Rhin, où sa bravoure et ses talents militaires le firent bientôt distinguer des autres officiers; il passa successivement aux armées du Rhin, du Nord, de Sambre-et-Meuse, du Danube et d'Helvétie, se signalant partout par des actions d'éclat. Nommé chef de brigade, il soutint a la bataille de Fleurus, avec ses trois bataillons, pendant près de huit heures, l'attaque de dix-huit mille Autrichiens. Devenu général de brigade à l'armée de Rhin-et-Moselle, il montra beaucoup de courage et d'intelligence aux deux sanglantes batailles de Rastadt, au succès desquelles il contribua beaucoup, les 7 et 9 juillet; il se signala encore, le 21 novembre, à la sortie, que Desaix fit à la forteresse de Kehl, où il eut deux chevaux blessés sous lui. En 1799, il commandait l'aile droite de l'armée française en Suisse; au combat de Frunsteremender, il mit en déroute les Autrichiens, auxquels il fit trois mille prisonniers; il contribua aussi beaucoup aux succès de Masséna contre les Russes; et, après avoir d'abord été repoussé par les forces supérieures de Souwarow, il reprit bientôt ses premiers avantages, et força même, avec l'aide de Masséna, le général russe à s'éloigner. Peu de temps après, il apaisa, par sa fermeté, une sédition militaire qui avait éclaté à Zurich. Les soldats se plaignaient du défaut de paye, et les officiers étaient impuissants à rétablir l'ordre. Lecourbe se hasarda seul au milieu des groupes de factieux, leur ordonna de se séparer, et n'ayant pas été obéi, sabra d'abord un soldat, puis un second dès qu'il vit que les mutins refusaient encore de se retirer, et les força enfin à rentrer dans leurs casernes.

Choisi par Moreau pour un de ses lieutenants, dans la campagne d'Allemagne, en 1800, il mérita les plus grands éloges par sa conduite à la bataille d'Hohenlinden. Rendu au repos par la paix, il vivait, sans être employé, dans une campagne aux environs de Paris, lorsque le procès de Moreau lui fournit l'occasion de prouver qu'il était aussi bien généreux ami que brave soldat. Sans calculer les dangers auxquels il s'exposait, il donna à son ancien général les plus grandes marques d'intérêt, accompagna plusieurs fois Mme Moreau au tribunal, et mérita à la fois la disgrâce, l'exil et sa radiation du tableau des généraux. La Restauration le rétablit dans son grade, en 1814 et lui donna le titre de comte. Cependant Lecourbe n'hésita pas, pendant les Cent-Jours, à accepter un commandement dans le Haut-Rhin, oubliant tous ses ressentiments contre Napoléon en face des dangers de la patrie. Son courage et sa loyauté ne furent pas récompensés : il mourut de maladie dans Belfort, où il s'était enfermé.

Source : Dictionnaire de la Révolution française 1789-1799, Volume 2 par Joseph Décembre

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 66406
  • item : Monument du Général Lecourbe
  • Localisation :
    • Franche-Comté
    • Jura
    • Lons-le-Saunier
  • Adresse : place de la République
  • Code INSEE commune : 39300
  • Code postal de la commune : 39000
  • Ordre dans la liste : 75
  • Nom commun de la construction :
    • La dénomination principale pour cette construction est : monument
  • Etat :
    • L'état actuel de cette construction ne nous est pas connue.

Dates et époques

  • Périodes de construction : 2 différentes époques marquent l'histoire du lieu.
    • 19e siècle
    • 1ère moitié 19e siècle
  • Année : 1826
  • Date de protection : 1997/07/15 : inscrit MH
  • Date de versement : 1999/03/30

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • non communiqué
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • Le décor est composé de : 'sculpture'
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :2 éléments font l'objet d'une protection dans cette construction :
    • statue
    • fontaine
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers :
    • Autre Information : propriété de la commune 1997
  • Détails : Monument (cad. AB, non cadastré, domaine public) : inscription par arrêté du 15 juillet 1997
  • Référence Mérimée : PA39000023

photo : Félix Mignerot