Château lieu dit Roches-Tranchelion (les)

La terre des Roches-Tranchelions a été fort importante et successivement elle a appartenu à de hauts personnages. La tradition et l'histoire écrite même rapportent qu'elle fut plusieurs fois visitée par les rois de France, surtout à l'époque où ils séjournaient à Chinon. Alors il y avait un château aux Roches assez tort pour l'époque et très bien situé pour la défense et pour l'agrément du site. Il n'en reste que quelques pans de murs sans formes ni liaisons, qui ne servent plus qu'à consacrer les ravages du temps Près du château des Roches-Tranchelions, on s'arrête étonné devant les tristes ruines d'une admirable chapelle dont le style, l'ordre et les ornements peuvent être comparés à tout ce qui a été fait de mieux à l'époque où elle fut construite (1324).

Au pied du monticule sur lequel cette belle ruine est assise, on trouve encore la maison habitée par plusieurs bénéficiers, sous le titre de chanoines, qui étaient chargés de desservir la chapelle et y faisaient l'office. Au moment de la révolution, il n'y en avait plus qu'un seul sous le titre de doyen. Les seigneurs des Roches avaient le droit de patronage et de nommer les doyens et les chanoines de la chapelle des Roches. Ces seigneurs relevaient principalement du duc de Richelieu à cause de la baronnie de l'ile Bauchard. Ces seigneurs avaient le droit de haute, moyenne et basse justice, grande et petite voirie, et possédaient des fiefs nombreux.

Dans le XVe siècle, la terre des Roches-Tranchelions était la propriété de la famille de La Touche. En 1539, elle fut vendue par Gabriel, comte de Montgomery, et dame Isabeau de La Touche son épouse, à Jacques Ferrant, greffier de la prévôté de Loudou, avec rétention de cinq sous de devoir féodal, payables à la Saint-Michel, et faculté de réméré pendant un an.

Une ancienne tradition répète d'âge en âge que le comte de Montgomery, après le fameux tournoi où il eut le malheur de blesser à mort le roi Henri II, se réfugia au château des Roches-Tranchelions, qui appartenait à son beau-père Lancelot de La Touche. Ce fut ce dernier qui fonda le chapitre desservant la chapelle, peu de temps avant la vente opérée en 1559, année de la mort du roi. Il est présumable que ce fut ce grand accident qui décida Montgomery à cette vente. On lit encore sur les parois internes du mur de l'escalier de la tourelle de la chapelle, parmi beaucoup de noms gravés successivement par de nombreux visiteurs, celui de Montgomery, que l'on croit avoir été poinçonné par lui-même, et celui d'Isabeau de La Touche son épouse. L'identité de ces deux signatures est constatée par celles que porte un titre existant dans les archives du château de Montgoger.

La terre, seigneurie et châtellenie des Roches-Tranchelions, rentra dans la famille de Montgomery, puisque le 16 mai 1666 messire Guy Alphonse ou Aldonse de Durasfert, marquis de Duras, et la princesse Élisabeth de la Tour d'Auvergne, son épouse, firent don et cession à Jacques Henri de Durfert, duc de Duras, pair et maréchal de France, de la terre des Roches, don auquel accédèrent ses frères et particulièrement Louis de Durasfert (lord Duras), baron de Holdemby, comte de Senveshan, capitaine d'une des compagnies des gardes du corps du roi de la Grande-Bretagne. Guy Alphonse ou Aldonce mourut la même année 1666. Le 16 mai 1676, messire Guy de Durasfert, comte et depuis duc de Lorge, maréchal de France, et son épouse Geneviève de Fremont, prêtèrent la somme de 48,000 liv. à Jacques Henri de Durasfert, leur frère, pour rembourser la rente due par lui à son autre frère Louis, lord Duras. Le 8 mars 1683, la terre des Roches-Tranchelions fut vendue par M. Jacques Henri de Durasfert, duc de Duras, pair et maréchal de France, capitaine des gardes du corps du roi, et par sa femme Marguerite de Lévi Ventadour à messire Henry, marquis de Beauveau, comte de Crissé, et par là réunie à la terre de Monlgoger.

Source : L'Artiste 1847.

Détails chronologiques

  • En 1420 le fief des Roches appartenait à Guillaume Ouvoie. Sa fille épousa Guillaume de Tranchelion, seigneur de Palluau qui fit construire le château.
  • En 1441 le roi accorda l'autorisation de renforcer les fortifications.
  • En 1448 Hardouin de La Touche possède le domaine. Il est pannetier du roi Louis XI en 1469 puis sert le roi René d'Anjou et devient maître d'hôtel de la reine de Sicile.
  • Charles VII réunit le Grand conseil au château des Roches-Tranchelion en 1449 et y séjourna en mars 1458 et en avril 1459.
  • Son fils Lancelot devient seigneur des Roches en 1508. Il fit construire la collégiale voisine.
  • La dégradation des lieux est attestée avant la Révolution. Seuls un mur et deux tours figurent au plan cadastral de 1831.

Charles VII, depuis la prise de Fougères, avait fixé sa demeure à Chinon ou à peu de distance de cette ville, attendant le résultat des négociations. Plusieurs actes d'administration civile ou intérieure occupèrent ses soins durant cette période. Enfin, se trouvant le 17 juillet au château des Roches-Tranchelion (Les Roches-Tranchelion, peu éloigné de Rasilly, dans la forêt de Crissay, entre Avon et Saint-Espain (Indre-et-Loire). Les Tranchelion, originaires du Limousin, étaient devenus par mariage seigneurs des Roches en Touraine (cabinet des titres : Tranchelion). Guillaume Tranchelion, qui avait pour hôte le roi Charles VII, figure, comme membre du grand conseil, dans plusieurs actes datés de son château des Roches: " In castro de ruppis Trenchelion, in Turonia ", pendant les mois de juin et juillet 1449), ce prince tint un premier conseil, où il fut unanimement décidé que le roi était délié du contrat des trêves. Charles VII adressa, ce même jour, aux Rouennais un manifeste pour leur rappeler les droits de sa couronne, et le lien qui unissait cette province à la patrie commune. Une haute commission de guerre fut en même temps instituée sous la présidence de Jean d'Orléans, comte de Dunois, lieutenant général du roi en Normandie.

Le 31 juillet 1449, Charles VII tint solennellement, au château des Roches-Tranchelion, une nouvelle assemblée de son conseil royal. Le roi fit en personne l'exposé de la situation, et la guerre fut définitivement résolue. Charles, dans cet intervalle, avait prévenu les bonnes villes, groupé ses levées d'hommes sur une ceinture de frontières qui se resserrait autour de la Normandie. Le duc de Bourgogne, également informé par une ambassade spéciale, approuva la guerre comme conseiller de la couronne. Mais, se réfugiant sous le traité d'Arras, il se dégagea du devoir de ses fiefs qui l'obligeait, en droit, à une assistance armée envers son souverain. Il fit agréer au roi l'attitude neutre qu'il entendait conserver dans cette campagne. Enfin plusieurs vassaux de Bourgogne et de Picardie, tels que le comte de Saint-Paul et autres grands seigneurs ou chevaliers bannerets, désiraient ardemment servir le roi de France dans cette campagne. Le duc de Bourgogne accorda bénignement qu'il en fût ainsi

Source : Histoire de Charles VII, Roi de France et de son époque par Auguste Vallet de Viriville 1865 et Ministère de la culture.

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 63451
  • item : Château lieu dit Roches-Tranchelion (les)
  • Localisation :
    • Centre
    • Indre-et-Loire
    • Avon-les-Roches
  • Lieu dit : Roches-Tranchelion (les)
  • Code INSEE commune : 37012
  • Code postal de la commune : 37220
  • Ordre dans la liste : 3
  • Nom commun de la construction :
    • La dénomination principale pour cette construction est : château
  • Etat :
    • Etat courrant du monument : vestiges (suceptible à changement)

Dates et époques

  • Périodes de construction :
    • La construction date principalement de la période : 15e siècle
  • Enquête : 1992
  • Date de versement : 2007/11/28

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • Cette construction est composée de : moellon
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • non communiqué
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :
    • Notre base de données ne comprend aucun élément particulier qui fasse l'objet d'une protection.
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers :
    • Autre Information : propriété privée
  • Acteurs impliqués dans l'oeuvre : Tranchelion Guillaume (commanditaire) ; Touche de la Guillaume (commanditaire) ; Touche de la Hardouin (commanditaire)
  • Auteurs de l'enquête MH :
    • Toulier Christine
    • Lainé Martine
  • Référence Mérimée : IA37000468

photo : cabri