Chapelle Saint-Yves

En 1358, Eudon Le Bouteiller consacra son manoir et ses dépendances à la fondation d'un hôpital dédié à dieu et à la sainte vierge. Cet hôpital sera placé par la suite sous la protection de saint Yves. D'importantes réparations et des agrandissements seront éffectués aux XVIIe et XVIIIe siècles. Les religieuses hospitalières de la miséricorde de Dieppe furent admises de 1644 à la Révolution. Au milieu du XIXe siècle lors de la construction des quais, l'hôpital sera détruit et seule la chapelle sera conservée. Cet édifice construit en 1494 (daté par travaux historiques) a succédé a une ancienne chapelle du XIVe siècle (dont il pourrait subsister la moitié inférieure de l'appareillage du mur nord de la nef dans les trois travées occidentales) . Actuellement en cours de restauration, la chapelle avait été convertie en salle de stockage et divisée par un plancher. Lors de ces restaurations, a été dégagé l'arcade sud du choeur qui ouvrait sur un choeur conventuel actuellement disparu.

Source : Ministère de la culture.

Le Vieux RENNES - L´Hôpital et la Chapelle Sainte Yves d´après Moulli

Nous ne quitterons pas l'hôpital Saint-Yves sans jeter un coup-d'œil sur sa chapelle, l'un des rares monuments du vieux Rennes qui aient été sauvés de l'incendie en 1720. Cette chapelle est remarquable par le gothique fleuri qui orne ses murs extérieurs, et qui appartient a la meilleure époque du XIVe siècle et de la fin du XIIIe. Cependant, comme l'art est généralement en retard dans la Bretagne de plus de cent années, l'on a jusqu'à ce jour incliné à la regarder comme appartenant tout au plus au XVe siècle. Cette question nous a semblé intéressante à étudier, et les éléments les plus certains pour la résoudre se sont présentés à nous. Deux monuments contemporains de la chapelle Saint-Yves nous offrent encore leur, débris : la chapelle Sainte Anne, foudée en 1340, et la chapelle Bonne-Nouvelle (ancien couvent des Jacobins), fondée en 1368. Or, il doit y avoir tout au moins une présomption archéologique à tirer de leur comparaison avec Saint-Yves.

Voici ce qui résulte de ce triple examen : Le pignon ouest de la chapelle sainte-Aime et le pignon ouest de Saint-Yves sont d'une identité qui frappe au premier coup-d'œil, et leurs deux fenêtres ogivales sont, à cela près de quelques légers détails de construction, tellement pareils que, pour s'apercevoir des différences qu'ils renferment, il nous a fallu étudier l'un une figure exacte de l'autre à la main. D'un autre côté, les ornementations extérieures, ces dais qu'on pourrait appeler des dentelles de pierres, ont leur pendant exact, Badigeonné en rouge, à l'angle nord-ouest de la chapelle sainte Anne. Pour compléter la ressemblance, la double galerie de figures grotesques qui, dans Saint-Yves, forme la corniche intérieure et supporte des poutres d'où semblent s'élancer des gueules armées de dents, apparait, mieux conservée encore, dans l'intérieur de Sainte-Anne. Enfin, la porte bouchée qui existe dans le mur nord de Saint-Yves et la porte principale de Sainte-Anne, y compris les bénitiers qui les accompagnent l'une et l'autre, sont d'une identité qui le cède à peine à celle des pignons. Seuls, en un mot, les meneaux des fenêtres des murs nord, Ni l'un et l'autre édifice, varient de formes et présentent des différences que l'on peut noter. Mais nous ne pouvons mieux exprimer le sentiment qu'on éprouve après ce double examen, qu'en disant qu'il semble, quand ou regarde la chapelle Sainte-Anne avec attention, qu'on voit les ruines de Saint-Yves. Nul doute donc, selon nous, que ces deux édifices n'appartiennent à une même époque et pour ainsi dire à un même ouvrier.

Si de ces deux chapelles, encore intactes pour ainsi dire, on passe à l'étude des débris presque informes de la chapelle Noire-Dame de Bonne-Nouvelle, l'on renforce cette conviction. Ainsi, dans la vieille église des Jacobins, au sommet et à droite de la place où fut le choeur, sont les débris d'un massif qu'on dirait sorti de là main qui sculpta la porte principale de Sainte Anne. Les sujets qui terminent les voûtes, en place des pieds-droits qui manquent, sont entre autres d'une ressemblance frappante, malgré leur mutilation.

St Bonne-Nouvelle se rattache par ce point à Sainte-Anne, les fenêtres encore debout de la chapelle dite du Voeu sont d'une ressemblance parfaite avec les fenêtres nord de Saint Yves.

Ainsi donc Sainte-Anne et Saint Yves sont entre cite d'une architecture complètement identique, en même temps que Bonne-Nouvelle se rattache à l'une et à l'autre. Ainsi, nous croyons inutile d'insister sur une démonstration incontestable, à savoir, que la parité de ces trois chapelles prouve, d'une façon irrécusable, qu'elles ont été construites à la même époque, de même qu'elles sont contemporaines pour leur fondation. Et quand nous déclarons aujourd'hui que les chapelles Saint-Yves, Sainte-Anne et Bonne-Nouvelle sont des œuvres du XIVe siècle, tous les archéologues seront de notre avis.

Maintenant, si l'on étudie le style de Saint-Yves,on est frappé de la bizarrerie qui a présidé à l'œuvre générale. Ainsi, les meneaux des fenêtres sud et nord sont, pour la plupart, des souvenirs du XIIIe siècle, de même que les corniches, chargées d'animaux bizarres et terminées par un sujet de la dernière indécence, rappellent cette période de l'époque romane que signale cette aberration du goût architectural. Les guirlandes de feuilles de vigne, qu'on rencontre dans certaines ornementations, et surtout les dais qui ornent les contreforts, appartiennent a ce qu'on est convenu d'appeler l'ogival primitif, et qui, dans Saint Yves, est en arrière du siècle où cette chapelle fut bâtie. Les accolades à compartiments, terminées par des figures, à l'endroit où commencent les pieds-droits, sont du XIVe siècle, c'est-à-dire portent le cachet de leur époque, celle du style ogival secondaire. Enfin, la fenêtre unique du pignon ouest, dans ses meneaux, que rien n'indique avoir été refaits, présente cette rare particularité qu'elle appartient au XVe siècle , c'est-à-dire qu'elle devance d'environ cinquante ans la date généralement attribuée à l'ogival tertiaire, chose inouïe en Bretagne, où presque toujours l'architecture est en arrière d'au moins cent ans sur les pays qui fournissent les types archéologiques.

En résumé, Saint-Yves appartient au XIIIe, au XIVe et au XVe siècles tout à la fois ; et s'il est parfois en retard de cent ans, parfois aussi il a pris les devants, particularité qui nous eût fait croire à une restauration partielle, si elle n'eût été aussi frappante dans la chapelle Sainte-Anne, qui suit en tous points les irrégularités archéologiques de Saint-Yves.

Saint-Yves servit parfois de lieu de réunion aux grandes assemblées des bourgeois de Rennes. Après 1755, la cathédrale Saint-Pierre ayant été démolie, le culte diocésain fut reporté dans la chapelle Saint-Yves. L'évêque et les chanoines y exercèrent leurs devoirs religieux jusqu'à la révolution.

Aujourd'hui Saint-Yves est régi par un économe, sous la direction de l'administration des hospices, sur laquelle nous donnerons plus bas quelques détails, ainsi que sur la gestion générale des hospices de Rennes.

Source : Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne par Jean Ogée, A. Marteville, Pierre Varin 1845.

photo pour Chapelle Saint-Yves

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 59567
  • item : Chapelle Saint-Yves
  • Localisation :
    • Bretagne
    • Ille-et-Vilaine
    • Rennes
  • Adresse : rue Saint-Yves
  • Code INSEE commune : 35238
  • Code postal de la commune : 35000
  • Ordre dans la liste : 21
  • Nom commun de la construction :
    • La dénomination principale pour cette construction est : chapelle
  • Etat :
    • Etat courrant du monument : restauré (suceptible à changement)

Dates et époques

  • Périodes de construction : 2 différentes époques marquent l'histoire du lieu.
    • 15e siècle
    • 4e quart 15e siècle
  • Année : 1494
  • Enquête : 1993
  • Date de protection : 1945 : classé MH
  • Date de versement : 2003/03/06

Construction, architecture et style

  • Materiaux: 3 types de matériaux composent le gros oeuvre.
    • calcaire
    • pierre de taille
    • pierre
  • Couverture : On remarque 6 types de couverture différents :
    • toit à longs pans
    • noue
    • pignon couvert
    • appentis
    • pignon
    • toit
  • Materiaux (de couverture) :
    • L'élément de couverture principal est ardoise
  • Autre a propos de la couverture :
    • Un mode de couvrement relevé : 'lambris de couvrement'
  • Etages :
    • Etage type : 1 vaisseau
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • Le décor est composé de : 'sculpture'
  • Ornementation : 4 motifs orenementaux on été relevés :
    • animal fantastique
    • blason
    • fleur de lys
    • ornement végétal
  • Typologie : La typologie relevée est composée de 2 éléments :
    • campanile en façade
    • chevet plat
  • Plan :
    • Plan Type 'plan allongé'

Monument et histoire du lieu

  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :
    • Notre base de données ne comprend aucun élément particulier qui fasse l'objet d'une protection.
  • Eléments remarquables : élévation
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers : 2 informations diverses sont disponibles :
    • support type façade
    • support type sablières propriété publique
  • Photo : 792261dedc8405990e24cab49c16f203.jpg
  • Auteur de l'enquête MH : Orain Véronique
  • Référence Mérimée : IA35024928

photo : Lumière du matin

photo : Lumière du matin