Maison dite Greystones

Implantation forte de la villa située en front de mer, orientée à l'est face à la Manche et à la ville de Saint-Malo. Gros oeuvre en granite, encadrements des baies en pierre reconstituée avec technique mise au point par l'entreprise Laford. Conception d'ensemble néo-classique, jardin à la française, bassin, ordonnancement de la façade. Selon son architecte Michel Roux-Spitz, trois éléments articulent la maison : le jardin, l'escalier intérieur et la fresque.

La villa Greystones reprend l'appellation d'une ancienne demeure élevée à cet emplacement pour la famille Michaut vers 1896. Commencée en 1938, elle est achevée en 1950. Dans le salon existait une fresque de Louis Bouquet, en cinq tableaux, représentant le périple imaginaire d'un homme vêtu de blanc dont une explication symbolique, accompagnée de quelques vues, nous est donnée dans l'ouvrage consacré à son architecte Michel Roux-Spitz par Michel Raynaud. Le bassin de Neptune situé au sud de la parcelle renferme deux sculptures de Janniot.

Source : Ministère de la culture.

Terminée après la guerre, la villa Greystones peut apparaître comme un testament architectural dans la brillante carrière de Michel Roux-Sptiz qui l'habitera jusqu'à sa mort en 1957.

Ses biographes insistent d'ailleurs sur le fait que cette maison n'est pas née d'un besoin ni d'une commande, mais d'un désir. « Et quel désir, celui de se fondre dans un paysage violent et tourmenté, traité à la manière forte de Vauban, comme un repaire de corsaires. ». Cette allusion à la forteresse est perceptible surtout en front de mer où de hauts murs maçonnés protègent les assises de la villa. Conçue comme un refuge, elle est à la fois un havre de paix tourné vers le jardin et une citadelle face à la mer.

Le porte à faux du grand salon fait figure de proue et renvoie à l'architecture navale et aux voyages au long cours comme le rappelait également la fresque intérieure peinte par Louis Bouquet dont on ne sait d'ailleurs pas si elle demeure aujourd'hui en partie ou entièrement conservée, puisque l'habitation a fait l'objet de divisions en plusieurs lots à la mort de l'architecte. Ce décor mural peint dans la plus pure tradition académique est décrit et photographié dans ses volumes de réalisations et évoque le périple d'un homme en blanc, peut-être l'architecte lui-même, son départ en bateau, son voyage, puis son débarquement ainsi que sa réconciliation avec les indigènes et le repos salvateur de ce périple initiatique.

Le décor sculpté par Jeanniot, sur le parement extérieur de la fontaine, et au-dessus des baies latérales du rez-de-chaussée reprend ces figures allégoriques et s'inscrit lui aussi dans ce délire métaphorique intellectuel en accord avec le syncrétisme classique, alors en pleine émergence. Cet héritage passéiste, bien qu'il s'inscrive dans une mouvance idéologique, est néanmoins surprenant par la qualité de l'interprétation que Michel Roux Sptiz fait de la grande architecture classique. Les références savantes à l'architecture palladienne (plan centré) et à l'architecture française du Petit Trianon (regroupement subtil des travées, répartition des niveaux: grand étage, étage attique) sont présentes mais complètement réinventées. Les lignes sont épurées et stylisées et forment ainsi une nouvelle esthétique. Les matériaux traditionnels sont combinés avec des procédés techniques nouveaux tels que la pierre reconstituée, des encadrements de fenêtres et de portes, mise au point spécialement pour Michel Roux-Sptiz par l'entreprise Laford.

Plus proche du château que de la villa, cette œuvre de qualité préfigure ainsi le nouveau style de l'architecte. Elle est une rupture ou un changement de cap évident en 1938, dans sa carrière. Il abandonne ici les surfaces blanches et lisses employées dans ses immeubles parisiens, pour une construction en moellons équarris de granite mieux intégrée à la tradition locale. Elle marque également un retour vers un nouveau classicisme architectural par l'ordonnance de sa façade et le dessin très apuré de son jardin et s'inscrit en cela dans la mouvance académique qui se profile aux expositions internationales de Paris de 1925 et de 1937.

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 56140
  • item : Maison dite Greystones
  • Localisation :
    • Bretagne
    • Ille-et-Vilaine
    • Dinard
  • Adresse : 16 boulevard de la Mer
  • Code INSEE commune : 35093
  • Code postal de la commune : 35800
  • Ordre dans la liste : 96
  • Nom commun de la construction :
    • La dénomination principale pour cette construction est : maison
  • Etat :
    • L'état actuel de cette construction ne nous est pas connue.

Dates et époques

  • Périodes de construction : 2 différentes époques marquent l'histoire du lieu.
    • 20e siècle
    • 2e quart 20e siècle
  • Année : 1938
  • Enquête : 1996
  • Date de versement : 1998/11/26

Construction, architecture et style

  • Materiaux: 3 types de matériaux composent le gros oeuvre.
    • moellon
    • ciment
    • granite
  • Couverture :
    • La couverture est de type : terrasse
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages : 2 types d'étages mentionés :
    • 1 étage carré
    • étage de soubassement
  • Escaliers : 6 types d'escaliers différents sont présent sur le site :
    • escalier en vis
    • escalier de distribution extérieur
    • escalier dans-oeuvre
    • escalier en fer-à-cheval
    • escalier en vis avec jour
    • escalier de distribution
  • Décoration de l'édifice : 2 formes de décor sont présentes :
    • peinture
    • sculpture
  • Ornementation : 2 motifs orenementaux on été relevés :
    • humain fabuleux
    • scène profane
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :
    • Notre base de données ne comprend aucun élément particulier qui fasse l'objet d'une protection.
  • Eléments remarquables : mur de soutènement ; escalier ; élévation
  • Parties constituantes : 8 parties constituantes distinctes relevées :
    • terrasse en terre-plein
    • bassin
    • jardin
    • enclos
    • conciergerie
    • fabrique de jardin
    • abri
    • terrasse
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers :
    • Autre Information : quartier de type saint-enogat propriété privée
  • Auteur de l'enquête MH : Orain Véronique
  • Référence Mérimée : IA35000332

photo : Patrice

photo : Patrice