Maison de villégiature balnéaire dite villa de Mortemart, puis dite villa Saint-Germain

La Pointe du Moulinet - vue sur Villa Saint germainVilla de grande dimension construite sur un site stratégique avec vue splendide aux quatre coins cardinaux : à l'est sur l'embouchure de la Rance et la ville de Saint-Servan, au nord sur la ville historique de Saint-Malo, à l'ouest sur la haute mer et la Pointe de la Malouine, et au sud sur la plage de l'Ecluse. Le logis composé d'un étage carré est surmonté d'un étage de comble ou d'un étage en surcroît. Le gros oeuvre est en moellons de granite avec joints en partie en ciment masquant par endroit un appareillage décoratif de brique à assises alternées. Le plan au sol est constitué aujourd'hui de quatre principaux corps de bâtiments avec toiture à longs pans brisés ou en pavillon. Les fenêtres sont à guillotines. Le logement secondaire adossé à la colline, en contrebas du logis principal, est de style chalet avec toiture débordante, aisseliers décoratifs et balcons bois. Le logement de gardien est, quant à lui, de plan massé avec toiture en pavillon. Une statue de la Vierge, en façade nord du logis, reprend le modèle célèbre de Notre-Dame de Boulogne.

La villa Saint-Germain dite primitivement villa de Mortemart a été construite par François de Rochechouart, marquis de Mortemart, sur un emplacement acquis en trois fois en 1868, 1869, et 1874. Elle a été revendue en 1888 avec son mobilier et ses dépendances à Paul Darblay, propriétaire des Grands Moulins de Saint-Germain de Corbeil. Le Logis actuel de grande dimension a été plusieurs fois transformé, construit vers 1870, (1873 année imposition) , il a été agrandit vers 1905 et vers 1911 (années d'imposition) et en 1926. Plus au sud de la parcelle, un logement secondaire pour recevoir les amis a été quant à lui édifié vers 1900 (année d'imposition) . Le logement de gardien situé à proximité ainsi que la chapelle, dont il ne subsiste plus que les fondations et une élévation sont construits vers 1870 (année d'imposition) . A l'est de la pointe du Moulinet, à l'emplacement d'un ancien corps de garde et d'un magasin de poudre, existe encore une batterie érigée en 1861. Elle fut déclassée en 1898 et vendue avec le terrain attenant par adjudication le 22 août 1901. Le portail d'entrée, de la deuxième moitié du 15e siècle, installé en 1930 provient d'un manoir de l'arrière pays.

Source : Ministère dela culture.

D'une occupation militaire à un site privilégié de villégiature La villa Saint-Germain, anciennement appelée villa Mortemart, fait partie des habitations importantes et des plus photographiées de Dinard. Son implantation exceptionnelle sur un site militaire stratégique bien conservé au cœur de la station participe fortement à son attrait. La pointe du Moulinet sur laquelle, elle s'est greffée, est une pointe rocheuse qui enserre la principale plage de Dinard. Elle a entre autre avantage d'être à la fois sur l'embouchure de la Rance et sur la Manche. Ces points de vue multiple sur l'océan et sur la ville historique de Saint-Malo ne sont obstrués par aucune construction et font de cet endroit un lieu privilégié de villégiature.

Dinard - la pointe du moulinet - la villa saint Germain

Lorsque François de Rochechouart, marquis de Mortemart achète les terrains de sa future propriété en l868, la batterie vient récemment d'être reconstruite, elle ne sera mise hors d'usage seulement qu'en 190l. Cet édifice de surveillance militaire proche n'entrave pas ses démarches constructives puisqu'il rachète d'autres terrains en l869 et l874 et fait construire une première villa sur ce site de promontoire, puis des écuries, une chapelle et un logement de gardien. Il vendra, par la suite, l'ensemble de sa propriété ainsi que son mobilier à Paul Darblay de Saint-Germain-le-Corbeil qui en fait l'acquisition en l888. Ses descendants occupent d'ailleurs toujours aujourd'hui, à la saison estivale, cette résidence de villégiature. On doit à cette famille, de nombreux travaux et agrandissements ainsi que la construction vers l900, au sud-ouest de la parcelle d'un logis secondaire pour recevoir les amis dans le style chalet balnéaire, en vogue à cette période.

Les premières cartes postales éditées de la Pointe du Moulinet nous permettent de mieux nous rendre compte de la subtile métamorphose du logis et de la transformation de la végétation littorale en un jardin paysager. La villa ceinturée par un mur de clôture qui épouse les contours de la roche reprenait par endroit les anciens murs de fortifications militaires. L'architecture du logis principal, construit aux alentours des années 1870, était sensiblement différente de celle d'aujourd'hui. La construction, composée de trois volumes imbriqués et décalés ne possédait pas encore la silhouette élancée du château à la française qu'affirment les hautes toitures du pavillon d'angle, aménagé au début du 20e siècle. Au contraire, l'influence stylistique de cette première habitation semblait plutôt tourner vers des modèles d'0utre Manche.

L'articulation savante des différents corps était étudiée pour permettre à chaque pièce de bénéficier d'un point de vue sur l'océan. Ce désir d'être en contact permanent avec la nature environnante est dès l'origine privilégié au détriment de principes plus esthétiques. L'utilisation précoce des bow-windows et des fenêtres à guillotines qui diminuent la prise du vent, ainsi que la proportion initiale du comble brisé sont des indices d'un savoir-faire plus anglo-saxon que local. Les volumes dissociés par des toitures indépendantes étaient articulés autour d'un hall central. Les façades en moellons de granite avec des assises alternées de brique étaient dépourvues d'ostentation superflue, la situation dominante ainsi que les attributs nobiliaires, tels que la chapelle permettaient une reconnaissance sociale suffisamment forte. L'évolution de cette maison de villégiature, à connotation britannique, vers le château de bord de mer à la française s'est faite de façon progressive et les constructions éclectiques environnantes qui se sont élevées par la suite aux abords de la plage de l'Écluse y ont nettement participé. Suite aux modifications successives des toitures, la villa est agrandie, en façade est sur le jardin, d'un corps supplémentaire en l926 contenant un escalier d'apparat rampe sur rampe, tel qu'il était d'usage dans les demeures prestigieuses de la région au XVIIe siècle, et d'un office permettant une communication directe avec la salle à manger. Un portail de la deuxième moitié du XVe siècle, est également mis en place en 1930 à l'entrée de la propriété et en renforce le caractère seigneurial.

Ainsi, la villa Saint-Germain nous apparaît-elle aujourd'hui comme un curieux mélange de styles et d'époques qui font de cette demeure d'été un lieu d'histoire et de prestige. Elle est également, bien que modifiée, un des rares témoins conservés de l'influence architecturale anglaise sur les premières constructions de villégiature à Dinard.

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 56132
  • item : Maison de villégiature balnéaire dite villa de Mortemart, puis dite villa Saint-Germain
  • Localisation :
    • Bretagne
    • Ille-et-Vilaine
    • Dinard
  • Adresse : 2 rue Coppinger
  • Code INSEE commune : 35093
  • Code postal de la commune : 35800
  • Ordre dans la liste : 89
  • Nom commun de la construction :
    • La dénomination principale pour cette construction est : maison
  • Etat :
    • L'état actuel de cette construction ne nous est pas connue.

Dates et époques

  • Périodes de construction : 3 différentes époques marquent l'histoire du lieu.
    • 19e siècle
    • 3e quart 19e siècle
    • 4e quart 19e siècle
  • Années :
    • 1861
    • 1868
    • 1905
    • 1911
    • 1926
  • Enquête : 1996
  • Date de versement : 1998/11/26

Construction, architecture et style

  • Materiaux: 2 types de matériaux composent le gros oeuvre.
    • moellon
    • granite
  • Couverture : On remarque 9 types de couverture différents :
    • toit à longs pans
    • croupe
    • toit en pavillon
    • noue
    • terrasse
    • pignon couvert
    • toit à longs pans brisés
    • pignon
    • toit
  • Materiaux (de couverture) :
    • L'élément de couverture principal est ardoise
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages : 6 types d'étages mentionés :
    • 1 étage carré
    • étage de comble
    • étage de soubassement
    • rez-de-chaussée surélevé
    • rez-de-chaussée
    • étage en surcroit
  • Escaliers : 4 types d'escaliers différents sont présent sur le site :
    • en maçonnerie
    • escalier dans-oeuvre
    • escalier tournant
    • escalier tournant à retours
  • Décoration de l'édifice :
    • non communiqué
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :
    • Notre base de données ne comprend aucun élément particulier qui fasse l'objet d'une protection.
  • Eléments remarquables : portail
  • Parties constituantes : 6 parties constituantes distinctes relevées :
    • parc
    • chapelle
    • maison
    • corps de garde
    • fort
    • par
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers : 2 informations diverses sont disponibles :
    • quartier de type la plage de l'ecluse
    • quartier de type pointe du moulinet propriété privée
  • Acteurs impliqués dans l'oeuvre : Rochechouart François (commanditaire)Darblay Paul (habitant célèbre)
  • Auteur de l'enquête MH : Orain Véronique
  • Référence Mérimée : IA35000311

photo : Patrice