Abbaye de l'Escaladieu

Le ministère de la culture introduit l'histoire de cette abbaye en ces termes :

  • En 1140, installation des Cisterciens.
  • Entre 1350 et 1360, les troubles franco-anglais entraînent une période de déclin pour l'abbaye.
  • L'édifice est brûlé durant les guerres de Religion.
  • Reconstructions et transformations jusqu'au XVIIIe siècle. L'aile des moines et l'église sont percées de larges baies, et le dortoir est aménagé en cellules individuelles.
  • En 1793, l'abbaye est vendue comme bien national.

Tableau historique de Cenac-montcaut

Le monastère de Citeaux fondé, par saint Robert, abbé de Molesme, en 1098, dans la forêt de Citeaux en Bourgogne, avait attiré tout d'abord par sa réputation de sainteté, un si grand concours de solitaires, notamment saint-Bernard avec trente gentils hommes, que quinze ans après sa fondation il éprouvait la nécessité d'écouler le trop plein en fondant des colonnes. Les trois premières années virent s'élever sur cet arbre robuste et florissant les quatre premières filles de Citeaux: la Ferté, Pontigny, Clairvaux, Morimond, qui, à leur tour devinrent mères et fondatrices de plusieurs autres monastères. En 1136,une autre exubérance de population religieuse nécessitait une seconde émigration, et celle-ci poussait ses enfants jusqu'aux extrémités du territoire des Gaules Voyez le vénérable Forton de Vic partir de Citeaux avec quelques uns de ses frères, emportant les bénédictions de l'abbé, et quelques lettres de recommandation. Ils se dirigent au loin, à pied, avec quelques mulets chargés de hardes, d'outils de labourage, de manuscrits, de vases sacrés, de vêtements sacerdotaux ; ils avancent lentement, péniblement à travers cette Gaule du XIIe siècle, couverte de bruyère, de vastes forêts druidiques, au-dessus desquelles les crêtes des montagnes et des coteaux, dressent dans les nues quelques formidables forteresses, sœurs de celles de Mauvezin .... Chaque soir, après leur course de quinze heures, les pieux voyageurs viennent frapper à quelque abbaye de l'ordre de Saint-Benoit, ou demander asile à quelque château, dont ils essayent de ramener le châtelain à la vertu conjugale, à la charité envers les pauvres, à la fraternité envers les serfs, souvent même à la foi chrétienne oubliée Parfois aussi, perdus dans les sentiers tortueux, les pèlerins de la civilisation, dépourvus de boussole topographique, s'égarent dans les bois et passent la nuit sous le feuillage humide, à moins que le tintement d'une cloche, ne vienne à l'heure mélancolique de l'angelus, les rappeler à la grotte ou à la cabane de quelque hermitage ..... Enfin, d'étape en étape, après mains périls supérieurs à ceux d'Ulysse ou des Argonautes, obligés de repousser l'attaque des loups affamés, de traverser les fleuves sur des radeaux, faits à la hâte, de franchir les rivières à gué, ils arrivent dans le château des seigneurs de Bigorre ; ils demandent la cession de quelque vallée bien sauvage, entièrement inculte et inhabitée. Le comte, qui se trouve avoir quelque remord de conscience à soulager, leur indique la vallée du Cap-Adour (haut Adour) aujourd'hui Campan, et c'est là dans les steppes balayées par les avalanches qui devaient plus tard voir s'élever les villages de Sainte-Marie et de Grippe, que la colonie de la civilisation chrétienne, vient planter ses pieux, élever ses baraques de gazon et de paille, comme le castor pose sa hutte, comme l'essaim bâtit sa ruche.

L'aridité du sol, l'abondance des neiges qui le couvre pendant six mois de l'année, souvent à une hauteur de dix pieds, rien ne peut arrêter les travaux des courageux fondateurs ; les murailles de l'église s'élèvent les premières, et quand la maison et le service de Dieu sont convenablement établis, on s'occupe de bâtir le cloître et les cellules ... Mais à peine ce bâtiment était-il ébauché, que Bernard, premier abbé élu, s'effraya du théâtre dépeuplé ouvert à ses instructions religieuses et morales. Des montagnes, encore infranchissables aujourd'hui, le séparaient de l'Espagne, des vallées de Lus et d'Aure. Ses relations ne pouvaient s'étendre que du côté de Bagnères; une seule route ouverte à sa mission religieuse, ne pouvait satisfaire sa noble ardeur ; il pria Béatrix de Bigorre, son épouse, et Pierre de Marsan, de leur céder une vallée moins inaccessible; et les puissants seigneurs leur assignèrent le val de l'Arros, conjointement avec Bernard, abbé de Sarrancolin, qui leur céda les revenus de Pinas, pour augmenter leur première mise de fonds ... L'histoire se tait sur les causes qui appelèrent aux sources de l'Arros le nouvel établissement Cependant les fondateurs n'avaient pas coutume de prendre leurs résolutions au hasard, ils obéissaient ordinairement à quelque motif d'utilité publique ; nous voyons par exemple, en 1298, le comte de Monlezun et l'abbé de Lacazedieu dans le Pardiac, se préoccuper d'une vaste forêt marécageuse, située sur la rivière de l'Osse, et qui servait de repaire à des brigands redoutables. Le seigneur et l'abbé ne trouvèrent d'autres moyens de les débusquer, que de bâtir, dans une clairière de la forêt, un bourg, ou bastide, qu'ils peuplèrent d'habitants assez nombreux, pour pouvoir tenir tête aux brigands. Les pieux fondateurs de l'Escaladieu obéirent-ils à une impulsion de la même nature ? voulurent-ils s'interposer entre les habitants de Bagnères et les routiers de Mauvezin ? nous serions assez portés à le croire, en consultant une page de Froissard. « Sur la rivière de Lisse, nous dit-il, sied une bonne grosse ville fermée, qu'on appelle Bagnères ceux d'icelle ville avaient trop fort temps, car ils étaient guerroyés et harrcés de ceux de Malvoisin, qui sied sur une montagne. » Cet antagonisme étant constaté, les moines de Citeaux, auraient bien pu s'établir dans la forêt de Kersan, sur les bords de l'Arros, pour chercher à s'opposer aux entreprises des routiers de Mauvezin contre la ville de Bagnères. Quoi qu'il en soit, voilà notre Colonie de solitaires arrivant dans le val de l'Arros, avec ses mulets chargés des ustensiles et des meubles grossiers, qui meublaient l'abbaye du Cap-Adour, avec les vaches, les brebis et les chèvres, qui en peuplaient les paccages. Ils posent leurs cabanes, leurs porcs à troupeaux, au plus bas de la vallée, sous les grands chênes séculaires, aux pieds même de Mauvezin; puis prenant la bêche, ils extirpent la lisière de forêt qui ombrageait les bords de l'Arros; ils labourent la terre, forment des prairies et dirigent les eaux du torrent en irrigation Pendant que les agriculteurs pourvoyaient ainsi aux éléments fondamentaux de la subsistance, les artisans creusaient le fossé d'enceinte, bâtissaient le mur de l'enclos, élevaient la chapelle, le cloître et les bâtiments; les abbayes de St-Beroit, les plus rapprochées, envoyaient leurs émissaires visiter les frères de l'Escaladieu, et leur porter des secours pécuniers, nécessités par les dépenses d'un double établissement. Pierre et Béatrix de Bigorre leur firent aussi quelque donation; Raymond de Sarrande, ou Lasserrade, près Plaisance, leur céda la moitié de l'église de Rippa Alla, et le monastère acheva de s'élever splendide, puissant et respecté .....

Depuis la dispersion des enfants de Noé, qui se partagèrent le monde, pour aller avec leur famille défricher les forêts sauvages, combattre les bêtes féroces, au profit de la domination humaine ; nous ne connaissons pas dans l'histoire de plus sublime spectacle que celui des colonies monastiques, se transportant dans les contrées les plus incultes parmi les populations les plus barbares, pour y porter la civilisation et le travail .... Là, et là seulement, est toute l'histoire du défrichement des Gaules, de la création de ses Villes, de la moralisation des Gaulois et des Germains; les lumières et l'activité, qu'une colonie de jésuites apporta récemment aux forêts du Paragay, ont renouvelé presque sous nos yeux, cet exemple frappant de la puissance conquérante de l'esprit monastique.

Mais pendant la fondation de l'Escaladieu, que disait le château, en voyant sa puissance, jusque-là sans émule dans la contrée, amoindrie maintenant par l'autorité sainte du monastère ? Que disait-il en voyant le pays qu'il condamnait à la stérilité, s'ouvrir à la charrue, se peupler de troupeaux et de bergers ?... La crainte et la jalousie fermentèrent dans son âme peut-être, mais cette colère n'osait pas éclater. Par une merveilleuse disposition, que la providence réserve à tous les éléments de civilisation qu'elle veut faire prospérer, la féodalité barbare se sentait saisie d'un tel respect à la vue des hommes de paix, qui s'appuyaient à Dieu, et parlaient en son nom ; l'ignorance brutale se sentait si honteuse en face des prêtres de la science et des mystères ; le vice abruti avait tant à rougir devant la pureté monastique du code de saint Benoit, que la féodalité demeurait pétrifiée, saisie, devant le seuil du monastère; elle n'osait pas se rendre compte du danger qui se préparait pour elle, dans le cloître de l'étude, de la morale et de la liberté ; elle craignait vaguement, mais sans oser se plaindre ..... Il arrivait bien quelquefois, que l'orgueilleux seigneur, mis hors de lui, par les obstacles et les anathèmes que lui opposait l'autorité ecclésiastique, se portait envers les moines, même envers les évêques, à des meurtres barbares. Ainsi, Guillaume, vicomte de Béarn, en 1215, attirait l'évêque de Taragone dans un piège, le perçait de coups, et s'acharnait sur son cadavre, avec un atroce raffinement de cruauté. Vers 1320, l'évêque d'Aire éprouvait le même sort de la part de gentilshommes, qui tous souillés du sang de la victime, trouvaient asile et protection auprès des seigneurs Thibaut de Barbazan, Guilhaume de Montcade, Arnaud de Morlaas, et Thibaut de Tussagnet .... Mais ces actes ne restaient pas impunis : tôt ou tard l'autorité ecclésiastique reprenait le dessus, imposait d'austères pénitences canoniques, et faisait condamner les coupables aux peines sévères des meurtriers ....

Le monastère de Lescaladieu est donc assis et s'étend calme et silencieux dans son vert tapis de gras pâturages. Etudions le rôle qu'il a joué dans l'histoire Pendant que le château repaire de forbans, ou de compagnies franches, est presque constamment assiégé par les Anglais ou les Français, l'abbaye, illustrée par la sévérité de sa règle, et répandant au loin une odeur de vertu, de mortification et de sainteté, poursuit trois missions principales.

  • Elle voit les grands naufrages des vices et des gloires mondaines, venir chercher dans l'expiation le remède contre les remords.
  • Elle fonde de nombreux monastères en France et en Espagne.
  • Enfin elle bâtit des communes dans les forêts, et active ainsi les conquêtes de l'homme sur la nature sauvage.

Nous ne pourrions citer les nombreux chevaliers, qui, après avoir jeté les armes sanglantes, vinrent s'ensevelir dans le travail ingrat du labourage, dans le repentir et l'obéissance. Nous nous contenterons de conduire à Lescaladieu la grande figure historique de Pétronille de Bigorre. Voyez-vous cette étrange comtesse du XIIIe siècle, chargée des rides de la vieillesse et des quolibets que lui ont valu ses cinq maris, pris et changés sous prétexte de parenté, aussi lestement que ceux de la fameuse Jeanne de Naples, la voyez-vous, dégoûtée du mariage par abus, et de l'autorité par fatigue, venir, sous une simple robe de bure, frapper à la porte de Lescaladieu ? Elle est accueillie comme tout pénitent qui paye son entrée en remords ; elle va s'agenouiller à l'Église, et là, faisant son testament sous l'inspiration du Saint Esprit, elle commence par avouer ses dettes, laisse de quoi les acquitter avec un scrupule qui descend jusqu'aux dix-huit sols qu'elle devait encore au cordonnier, Vital Gascon de Tarbes, pour là paire de souliers qu'elle avait envoyée à la reine d'Angleterre ; elle donne enfin ses habits, ses vases d'or et d'argent à l'abbaye, ses joyaux, ses reliquaires, ses anneaux et pierreries à la chapelle, et son corps enfin aux caveaux du cœur. Les affaires ainsi réglées, elle finit ses jours dans l'abbaye, priant pour le repos de l'âme de Gaston, vicomte de Béarn, son premier mari ; pour le repos de rame de Muguez Sanche de Roussillon son second expulsé de sa couche sous prétexte de parenté, pour le repos de l'âme de Guy de Monfort, fils de l'exterminateur des Albigeois, qui se laissa mourir trop tôt, pour le repos de l'âme d'Aymar de Rançon, son quatrième, qui se laissa également mourir en même temps que Muguez-Sanche, lequel avait la satisfaction piquante d'assister au triomphe de tous ses successeurs; elle prie enfin pour le repos spirituel de Boson de Mattas, seigneur de Cognac, son cinquième et dernier mari.

Nous ne doutons pas qu'elle ne blanchit entièrement son âme, sur ces cinq chapitres, sans compter le grand chapitre politique, que tout comte ou vicomtesse avait alors assez chargé à l'endroit des oppressions, des félonies et autres gros péchés capitaux; et elle mourut en 1251, et fut enterrée dans la chapelle, qui devint le Saint-Denis des vicomtes de Bigorre, notamment d'Esquivat petit fils de Pétronille, qui, par son testament fait à Olite en Navarre en 1283, voulut que son corps reposât à Lescaladieu.

Pendant que les religieux donnaient leurs soins à ces longues expiations, à ces nobles sépultures, le grand mouvement civilisateur du Christianisme se continuait sous leur direction, par la fondation de nombreuses abbayes Celles de Bouillas et de Flaran dans le diocèse d'Auch, s'élevèrent, la première vers 1141, la seconde en 1150; mais, les plus célèbres filles de Lescaladieu s'établirent au-delà des Pyrénées Qui ne connaît les monastères de Yergo, de Hittéro et l'ordre de Calatrava....? Calatrava ! peut-on prononcer ce nom et voir ses illustres chevaliers passer dans l'histoire avec l'épée et les capulaire blanc qu'ils portèrent jusqu'à Benoit XIII, sans dire un mot de sa fondation....?

Aux portes de Saint-Gaudens, on montre encore aux voyageurs une maison de la plus modeste apparence, en lui disant : là reçut le jour saint Raymond, fondateur de l'ordre de Calatrava .... A l'origine même de Lescaladieu, parmi tant d'autres athlètes de la foi chrétienne, on remarquait saint Raymond et Durand de Saint-Gaudens ; ils avaient des premiers obéi à l'attraction pieuse qui appelait les plus grands cœurs vers les abbayes. Après une courte initiation à la vie austère, ils furent envoyés en Espagne avec deux colonies de religieux, et fondèrent, Durand l'abbaye de Yergo, saint Raymond celle de Hiltéro. C'était en 1147, la ville de Calatrava, boulevard de l'Andalousie, après avoir été conquise sur les Maures par Alphonse, roi de Castille, venait d'être confiée par lui aux chevaliers du temple ; ceux-ci la conservèrent pendant dix ans. Mais les Al-Mohades s'étant ré-amparés d'Almeira et de Grenade, dont ils massacrèrent les habitants, les templiers de Calatrava, intimidés de ces rapides succès, remirent la place à Sanche III, successeur d'Alphonse Le courageux saint Raymond de Hiltéro, indigné de voir des chevaliers voués à la défende de la religion, abandonner honteusement leur poste, réclama auprès du roi de Castille, l'honneur de défendre Calatrava avec ses frères transformés en soldats. Sanche III accepta ; une foule d'Espagnols de distinction vinrent se ranger sous la nouvelle bannière, et le plus éclatant triomphe couronna la valeur des enfants de Lescaladieu ... Sanche voulut récompenser cet héroïsme chrétien, et donna Calatrava et son territoire à ses défenseurs (1158). Telle fut l'origine de l'ordre religieux et militaire qui a jeté tant d'éclat dans les annales héroïques de la péninsule. Nous ne ferons pas l'histoire de cette congrégation célèbre; mais nous ne pouvons nous défendre d'un sentiment de profonde admiration, en saluant aux sources modestes de l'Arros le berceau de l'ordre religieux et militaire que compta dans ses rangs les plus grandes familles d'Espagne, dont les rois furent les grands maîtres héréditaires, qui vit les chevaliers d'Alcantara et ceux d'Avis de Portugal se soumettre a sa règle (1213-1218) qui fut annexée à la couronne d'Espagne par le Pape Adrien successeur d'Innocent VIII, et qui compta 56 commanderies et 16 prieurés.

Après avoir signalé une gloire si haute, nous devrions terminer l'histoire de l'Escaladieu; cependant il nous reste encore à dire qu'elle ne resta pas en arrière du grand mouvement de fondation de villes qui remplit les annales des abbayes au XIIe et XIIIe siècles. Parmi les communes qui lui doivent leur existence, nous citerons Masseube, dans l'Astarac, que Bonnel, abbé de l'Escaladieu, fonda contre la forêt, que l'abbaye de Sére lui avait cédée, moyennant une faible redevance. Il n'y bâtit d'abord qu'une grange ; mais plusieurs habitants s'étant rapidement groupés autour de ce premier, noyau, Bonnel encouragé par ce succès, traça l'enceinte d'une ville, qu'il céda en paréage à Bernard, comte d'Astarac, avec des coutumes qui furent renouvelées et étendues en 1382.

Nous avons crayonné à grands traits l'histoire de l'Escaladieu et l'histoire si différente de Mauvezin. Ces deux chroniques, où se réfléchit le caractère tout particulier des abbayes et des castels au moyen-âge, viennent se terminer au XIVe siècle pour le castel, en 93 pour l'abbaye ..... Aujourd'hui la réalité ne nous montre qu'un castel en ruines, démantelé, véritable masure sauvage, dont l'aspect saisit l'âme d'une sorte d'effroi. Elle nous montre aussi le squelette d'un monastère, privé de ses pieux religieux, dépouillé de l'âme civilisatrice qui rayonnait au loin, mais du moins encore habité et béni par les paysans d'alentour, qui trouvent chez les successeurs des moines de Citeaux, hospitalité, charité, secours de tous les instants. Le voyageur passant devant l'abbaye se demande si un jour cette chapelle, ces cellules, ne retrouveront pas leurs premiers moines, actifs à la prière, comme aux travaux agricoles et civilisateurs ; pourquoi non ? Les révolutions sociales sont rapides ! A peine la vie commune était-elle anathématisée, détruite par la révolution de 93, que le XIXe siècle essaie de la relever .... Les rêves phalanstériens et communistes se traînent encore dans l'impuissance du matérialisme ; mais qui oserait dire qu'un rayon de foi chrétienne ne daignera pas descendre sur ces folles tentatives, pour les vivifier dans la pureté de la fraternité véritable ! Qui oserait dire qu'un socialisme chrétien ne reconstituera pas le monastère primitif sur la contrefaçon fouriériste ; qui oserait dire qu'après les tâtonnements obscurs et coupables des brochures absurdes et des coups de fusils sacrilèges, ces esprits ardents et désabusés ne se réfugieront pas dans le sanctuaire que l'Église leur rouvrira ? Les monastères furent à toutes époques les asiles des coupables repentants, des orgueilleux humiliés, des faibles opprimés, des rêveurs extravagants, fatigués de leurs chimères Hélas, qu'elle période de l'histoire rendit plus nécessaire l'ouverture de ces refuges ? Combien ces ports de salut, dans lesquels le coupable peut se dérober au monde, empêcheraient-ils aujourd'hui de crimes, de suicides, de tentatives spoliatrices ? ....- Saintes maisons du Seigneur, qui saurait dire combien vous pourriez sauver d'infortunés, victimes de l'orgueil et de l'ambition ?

Voilà les réflexions qui saisissent naturellement le voyageur qui salue le berceau modeste de Calatrava ; mais en levant ses regards sur la ruine féodale, il ne peut que se dire : ici est la mort sans espoir de résurrection, car ici était l'oppression elle crime ; ici régnait l'orgueil et la tyrannie, basés sur l'esclavage, et ces enfants des ténèbres, qui ont opprimé toutes les nations, en descendant tour à tour de Lucifer, d'Ariman et de Schiva, ont été vaincus, dispersés par les lumières de liberté, de vérité et de fraternité, que les enfants du Christ, établis là-bas dans l'abbaye, sont venus répandre.

Cenac-montcaut

Source : L'Université catholique 1849

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 105755
  • item : Abbaye de l'Escaladieu
  • Localisation :
    • Midi-Pyrénées
    • Hautes-Pyrénées
    • Bonnemazon
  • Code INSEE commune : 65096
  • Code postal de la commune : 65130
  • Ordre dans la liste : 1
  • Nom commun de la construction :
    • La dénomination principale pour cette construction est : abbaye
  • Etat :
    • L'état actuel de cette construction ne nous est pas connue.

Dates et époques

  • Périodes de construction : 3 différentes époques marquent l'histoire du lieu.
    • 12e siècle
    • 17e siècle
    • 18e siècle
  • Dates de protection :
    • 1938/03/29 : classé MH
    • 1939/03/07 : classé MH
  • Date de versement : 1993/08/30

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • non communiqué
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • non communiqué
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :4 éléments font l'objet d'une protection dans cette construction :
    • salle
    • sacristie
    • église
    • salle capitulaire
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers :
    • Autre Information : propriété du département 1992
  • Détail :
    • Eglise
    • armarium
    • sacristie
    • salle capitulaire (cad. B 318 à 320) : classement par arrêté du 29 mars 1938
    • Ensemble de l' abbaye, à l' exception des parties classées (cad. B 318 à 320) : classement par arrêté du 7 mars 1939
  • Référence Mérimée : PA00095350

photo : Monique c

photo : Monique c

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photo : Monique c

photo : Monique c

photo : Monique c

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