Maison dite Maison du Maître Tanneur

Les industries du cuir figurent aussi parmi les plus anciennes comme l'atteste la maison du maître tanneur à Eymoutiers, la cité des Pelauds.

A Eymoutiers il y a plusieurs tanneurs, qui préparent des peaux de boeufs et de vaches, en cuirs forts; des vaches en baudriers et des veaux en molleteries , qu'ils corroient eux-mêmes. Ils tirent leurs cuirs des pays montagneux du voisinage, leur tan de Châteauneuf, et la chaux de Sussac. Cette chaux est faite avec une espèce de marbre, dans lequel, outre les pierres calcaires, il se trouve un mélange de particules non calcinables, ensorte qu'elle n'a pas sur les peaux une certaine action, et ne dure pas longtemps dans le pelain, que l'on écrit plain; par corruption. Quelques tanneurs lui préfèrent la chaux de Nazareth, près de Brivet, qui coûte plus cher, parce qu'elle a plus d'action, et que ses effets sont plus durables. Le tan est tiré aussi des environs de Châleauneuf.

Il se fait à Eymouliers un commerce de peaux de chevreaux, qu'on envoie en sec à Grenoble et ailleurs, pour y être préparées et servir à faire des gants. Il y a, outre cela, des marchands ciriers, qui fondent la cire qu'ils tirent des montagnes du voisinage, en forment des pains qu'ils envoient aux fabricans de Limoges; ceux-ci la blanchissent : la cire de ce canton est fort estimée.

source : Dictionnaire universel de la géographie commerçante Par Jacques Peuchet

Le grand nombre de bêtes a cornes qu'on élève dans la Haute-Vienne, joint à la facilité de s'y procurer de belles eaux et de bonnes écorces, y ayoit long-temps favorisé le commerce des cuirs. On y voyoit de nombreuses fabriques, et la profession de tanneur étoit devenue le partage de la plupart des gens d'une classe honnête, qui avoient à se plaindre des rigueurs de la fortune. L'émulation et l'activité qu'ils apportaient dans leurs travaux, leur promettoient des avantages qui trompoient rarement leurs espérances. Non-seulement ils fabriquoient assez de cuirs pour la consommation locale, ils en fournissoient encore une grande quantité à plusieurs villes de France, et en conduisoient aux foires de Jarnac, pour l'approvisionnement des colonies.

Ce genre de commerce commençoit à décliner quelques années avant la révolution, et depuis cette époque il a successivement éprouvé des atteintes qui lui ont fait prendre une marche rétrograde, et qui l'ont diminué des deux tiers. On ne connoît plus, dans le département, que quarante-deux tanneries, dont huit à Limoges, cinq à Saint-Léonard, sept à Eymoutiers, huit à Bellaç, cinq à Saint Yrieix, deux à Rochechouart, et sept à Saint-Junien.

Elles préparent différentes sortes de cuirs, dont voici le délail:

  • Des cuirs forts à la chaux et ensuite au tan. On soumet à ces préparations des peaux de bœufs et de vaches; celles-ci donnent un cuir moins épais, mais d'un meilleur usage. Il seroit à désirer que les tanneurs adoptassent, pour le travail des cuirs forts, les procédés de l'orge ou de la jusèey qui demandent moins de temps que le plain, et dont les résultats sont plus durables et d'une plus grande résistance.
  • Des vaches en baudrier. On en vend la majeure partie en croûte, sans les lisser ainsi qu'on a coutume de le faire dans d autres fabriques. Non - seulement le lissage assouplit les cuirs et les rend plus propres aux divers usages auxquels on les destine, il fait encore pénétrer uniformément la nourriture qu'ils ont reçue. On observe que les cuirs ainsi préparés dans le département de la Haute-Vienne, ne sont pas généralement estimés.
  • Des veaux. On les travaille suivant les manipulations ordinaires de la tannerie et de la corroyerie; on ne les met pas en poudre pendant un temps suffisant, mais seulement dans une espèce de rafaisage qui n'a point de durée fixe. Cela n'empêche pas cependant que le cuir de veau ne soit tout ce qui sort de mieux conditionné des fabriques du Limousin; quoiqu'il soit moins bien corroyé que celui de Tours, il doit lui être préféré sous plusieurs rapports, sur-tout parce que les têtes sont mieux décharnées et baissées.
  • Des peaux de mouton. Après le plain et le travail de rivière; pour les préparations du coudrement, on soumet les unes à l'encuvage du tan, et les autres à celui du redon (coriarîa

source : Statistique générale de la France / haute vienne / 1808

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 142564
  • item : Maison dite Maison du Maître Tanneur
  • Localisation :
    • Limousin
    • Haute-Vienne
    • Eymoutiers
  • Adresse : rue Farges
  • Code INSEE commune : 87064
  • Code postal de la commune : 87120
  • Ordre dans la liste : 52
  • Nom commun de la construction :
    • La dénomination principale pour cette construction est : maison
  • Etat :
    • L'état actuel de cette construction ne nous est pas connue.

Dates et époques

  • Périodes de construction :
    • Nous n'avons aucune informlation sur les périodes de constructions de cet édifice.
  • Dates de protection :
    • 1980/12/31 : classé MH
    • 1980/12/31 : inscrit MH
  • Date de versement : 1993/09/15

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • non communiqué
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • non communiqué
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :
    • Notre base de données ne comprend aucun élément particulier qui fasse l'objet d'une protection.
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers :
    • Autre Information : propriété d'une personne privée 1992
  • Détail :
    • Les façades et toitures
    • l'escalier à balustres en bois avec les portes le desservant aux différents étages
    • les anciens ateliers au rez-de-chaussée
    • le salon des Quatre-Saisons, le petit salon ou chambre bleue, la salle à manger, la grande chambre avec alcôve (ancienne bibliothèque), la cuisine et son office avec leur décor au premier étage
    • la galerie, la chambre du Prévôt, le salon Directoire, la chambre sur la Vienne à l' angle nord-est, la chambre sur cour à l' angle sud-est, le grenier de séchage dans le comble avec leur décor au second étage (cad. AE 106) : classement par arrêté du 31 décembre 1980 - La cour Directoire avec ses murs et portails, le jardin à la française en terrasse avec ses murs (cad. AE 106) : inscription par arrêté du 31 décembre 1980
  • Référence Mérimée : PA00100307

photo : Lumière du matin