Église abbatiale Saint-Chaffre

Vers 680, Calminius, gouverneur d'Auvergne, bâtit un oratoire dédié à Saint-Pierre sur sa propriété du Villard, certainement à l'emplacement de l'actuel Monastier, au nord de l'église. Cet oratoire, ruiné et trop petit, est abandonné. Vulfade, abbé du Monastier de 950 à 982, entreprend une nouvelle construction au sud de l'oratoire.

L'édifice, construit sur de mauvaises fondations, est reconstruit à partir de 1086 et s'achève dans la première moitié du XIIe siècle.

Fin XVe - début XVIe siècle, réfection des voûtes de l'église, construction de la grande tour des cloches, de l'escalier devant l'église et du jubé. La règle primitivement suivie dans le monastère est celle de Saint-Honorat, remplacée ensuite par celle de Saint-Benoît. Le cloître est rebâti vers le milieu du XVIIIe siècle. Quelques restaurations à la fin du XIXe siècle.

Source : Ministére de la culture.

Histoire détaillée

De 660 à 680, le prince Calminius, comte et duc d'Auvergne, fonda un petit ermitage et un petit oratoire en l'honneur des saints Apôtres, sur le penchant de la Moutette, au bord de la Gazeille, affluent de la Colempce, à trois lieues d'Anicium, vers le Mezenc. Le modeste ermitage et le simple oratoire devinrent un vaste monastère de Bénédictins et une véritable église latine ; dans la contrée on appela cet établissement, qui grandissait chaque jour, Calminiacum ou Carmery ; c'était le berceau de la ville du Monastier (Monasterium). Chaffre ou Théofred, deuxième abbé de Carmery, martyrisé par les Sarrasins, fut son patron.

La maison conventuelle, souvent réparée, démolie et reconstruite, n'a conservé aucun caractère, n'offre aucun intérêt. Le dernier cloître est de 1754. Le réfectoire et l'office, la salle capitulaire, celle des exercices et les archives étaient distribués au rez-de-chaussée ; les cellules des religieux occupaient le premier étage ; la lingerie et l'infirmerie étaient reléguées au second. La mairie et la justice de paix ont dressé leur tente dans les parties les moins endommagées.

En 961, Ulfald, dixième abbé, plus tard évêque de Die, bâtit l'église actuelle sur un emplacement autre que celui de l'oratoire latin de Calminius, ruiné par les Sarrasins et restauré, en 804, par Ductran, sixième abbé. De 1074 à 1086, le quinzième abbé, Guillaume III, entreprend de grandes réparations. En 1493, François d'Estaing, quarante-cinquième abbé, rechausse la voûte, construit le choeur, érige le grand clocher, ménage l'escalier extérieur, ajoute de brillantes tapisseries et ce buffet d'orgues que l'on trouve encore beau.

Le dernier restaurateur, Antoine de Senectaire, quarante-huitième abbé, y met le cachet du XVIe siècle. Ce prélat appartient à l'histoire du Velay comme l'évêque guerrier armé de toutes pièces contre les religionnaires cévenols.

L'église est une croix latine bâtie sur un sol incliné ; Une vingtaine de marches extérieures conduisent au portail, dont le seuil est plus bas que le niveau du sanctuaire ; le choeur, à son tour, domine la nef. Des baies fort étroites tamisent la lumière le long des bas-côtés ; une grande fenêtre de la façade complète les jours du monument qui apparaît triste et nu. Le grain de la taille est grossier ; les sculptures sont aussi rares que médiocres, tout en offrant la reproduction de quelques motifs de St-Julien de Brioude et de Notre-Dame du Puy.

La Nef, le choeur, un tombeau, la façade

La Nef de l'église du Monastier a presque trois fois la largeur des bas-côtés ; souvent reprise, elle repose sur des piliers massifs, flanqués de colonnes qui font corps avec eux et s'arrêtent brusquement coupées en consoles ; deux colonnes sont seules complètes. Les reprises fréquentes des arcades leur ont donné un aspect disparate ; ici le plein-cintre, là l'ogive, mais peu correcte ; tout cela porte sa date et se retrouve dans les petits arcs des bas-côtés.

Le Choeur est enceint de piliers moins épais ; leurs nervures, à partir du sol, se marient avec celles de la voûte ; mais il n'a pas d'abside, et, quoique gothique, son style n'est léger que comparativement au reste de l'édifice. La chapelle latérale, dédiée à sainte Véronique et érigée, en 1547, par Antoine de Senectaire, pour être le lieu de sa sépulture et de celle de ses proches destinés à porter la crosse de St-Chaffre, est peu remarquable. Des portraits d'hommes et de femmes, de la famille du fondateur du sacellum, peut-être, font un effet peu harmonique.

L'intérêt des visiteurs se concentre sur le Grand Tombeau De Pierre probablement contemporain de l'église ; c'est un coffre terminé en dos d'âne, attaché au mur latéral du bas-côté du sud par une large bande de fer et appuyé sur deux colonnes byzantines à 1m 65 du sol ; plusieurs de ses faces sont ornées de bas-reliefs ; un des côtés porte Jésus au milieu des saintes Femmes ; au-dessous on voit des rinceaux et un aigle. Peut-être ce tombeau renferme-t-il les restes de saint Chaffre, de saint Eudes, premier abbé, de saint Fortunat et autres, qui y furent, dit un cartulaire (le Livre rouge), transférés par Ulfald.

La Façade a deux étages très-distincts, si distincts qu'ils ne reposent pas sur le même plan ; le premier s'élève en avant-corps à la hauteur de la grande fenêtre ; une petite toiture, en glacis pour l'écoulement des eaux et ornée d'une corniche ouvragée comme à Notre-Dame du Puy et à la chapelle St-Michel, l'isole complètement ; mais la petite toiture couvre les trois arceaux en plein-cintre qui correspondent à l'entrée des trois nefs ; les deux entrées latérales n'ont jamais été ouvertes ; il résulte de vestiges d'inscriptions qu'elles ont servi à des chapelles extérieures qui contenaient des images allégoriques, à en juger par le sens des inscriptions : - Voici l'image de la Prudence. - Voici l'image de la Charité ( Ecce figura Prudcntiae. Ecce figura Caritatis).

L'étage supérieur se trouve forcément en retraite ; l'angle du fronton est trop obtus ; il en résulte un tympan lourd, rendu plus lourd encore par quatre contre-forts disgracieux qui scindent le milieu et obstruent les deux angles.

La grande baie romane qui éclaire l'église semble avoir concentré autour d'elle toutes les beautés du monument. Elle s'ouvre au-dessus du portail ; elle est large, entourée de mosaïques triangulaires gracieusement agencées; deux colonnettes en grès rouge flanquent ses côtés et portent des archivoltes à riches claveaux polychromes. On voit là des vestiges de figures chimériques difficiles à désigner, à cause de leur état de mutilation.

La corniche qui rampe le long du faîte est travaillée avec une délicatesse, un fini extrêmes. Cette façade, un des plus beaux morceaux byzantins du pays, est plus sobre d'ornements mais mieux développée que la petite façade de St-Michel. Elle date probablement de la fin du XIe siècle et doit être l'oeuvre de l'abbé Guillaume III. Sous l'abbé d'Estaing, à la fin du XVe siècle, l'ogive avait, depuis longtemps, détrôné le plein-cintre byzantin.

Source : Guide de l'étranger dans la Haute Loire par Malègue

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 70305
  • item : Église abbatiale Saint-Chaffre
  • Localisation :
    • Auvergne
    • Haute-Loire
    • Le Monastier-sur-Gazeille
  • Code INSEE commune : 43135
  • Code postal de la commune : 43150
  • Ordre dans la liste : 4
  • Nom commun de la construction :
    • La dénomination principale pour cette construction est : église
  • Etat :
    • L'état actuel de cette construction ne nous est pas connue.

Dates et époques

  • Périodes de construction : 4 différentes époques marquent l'histoire du lieu.
    • 11e siècle
    • 15e siècle
    • 16e siècle
    • 20e siècle
  • Date de protection : 1840 : classé MH
  • Date de versement : 1993/08/26

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • non communiqué
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • non communiqué
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Interêt de l'oeuvre : 18 04 1914 (J.O.).
  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :
    • Notre base de données ne comprend aucun élément particulier qui fasse l'objet d'une protection.
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers :
    • Autre Information : propriété de la commune 1992
  • Détails : Eglise abbatiale (ancienne) : classement par liste de 1840
  • Référence Mérimée : PA00092711

photo : pierre bastien

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