Villa gallo-romaine (ruines)

La villa gallo-romaine de montmaurin a été découverte en 1946 par Georges Fouet. Édifiée vers le milieu du I^er siècle de notre ère, elle se serait développée jusqu'aux environs de 350 et aurait été remaniée au cours des III^e et IV^e siècle.

La présence gallo romaine dans ce secteur est toutefois connue bien avant cette découverte comme en atteste le récit qui suit :

Bulletin monumental (1834)

Huit jours après mon excursion à fronsac, je me trouvais à Montmaurin, canton de Boulogne, où je connais plusieurs personnes. Je n'avais pas espéré trouver des antiquités à Montmaurin cependant mes relations avec les habitants m'ont fait découvrir, près de ce village, des ruines de bains romains, les traces d'un vieux château et l'emplacement d'un autre monument romain. Bien certainement, si j'etais passé dans cette locatité sans m'informer auprès des villageois, je n'y aurais su rien trouver. C'est ce qui me fait croire que l'on découvrirait bien plus d'antiquités dans nos communes, si l'on prenait la peine de s'informer auprès des habitants, surtout auprès des vieillards, au risque de rencontrer parfois des déceptions. Beaucoup de ruines, assurément intéressantes, échappent à nos investigations parce qu'elles sont perdues, soit au milieu des bois ou des champs dans les campagnes, soit parmi les maisons dans les villes. On les retrouverait, bien certainement, si l'on pouvait prendre des renseignements auprès des personnes qui connaissent bien les lieux.

Je vous ai parlé de bains romains. A peine étais-je à Montmaurin et savait-on que j'y venais en archéologue, que l'on s'empressa de me citer un couvent de Templier dont les restes se trouvaient au bord de la Save. Je m'y rendis, et je vis des murs dont la hauteur ne dépassait pas 1m33 cent. couvrant un grand espace, formés de moëllons de petit appareil avec chaînes de briques. Je me crus tout d'abord en présence des débris d'un monastère carlovingien, occupé plus tard par les Templiers.

En parcourant ces enceintes avec plus d'attention, je crus découvrir les traces d'une église à chevet circulaire, avec transepts terminés également en hémicycle. Cependant d'innombrables débris de plaques de marbre, des tuiles à rebords, des fragments de sculptures, me firent penser que je pouvais bien avoir sous les yeux un édifice romain.

Cette dernière opinion fût pleinement confirmée quand on m'apprit qu'on avait trouvé dans le cimetière du village, non loin de ces ruines, d'autres débris de murs se croisant à angle droit, avec de nombreux fragments de mosaïques à petits cubes. De plus, je vis dans le village trois chapiteaux imités du corinthien, deux bases attiques et un magnifique fût de colonne parfaitement conservé. Tout cela venait du prétendu couvent

Le soir du même jour j'allai voir d'autres débris romains qu'on m'avait signalés dans un quartier opposé du village. Cette section est bien cultivée; la charrue, dit-on, y rencontre des murs circulaires coupés perpendiculairement par d'autres murs. Cela me fit penser que peut-être il y avait là un théâtre; mais je ne vis pas de traces de murs, je trouvai seulement des briques et des plaques de marbre absolument semblables à celles que j'avais vues le matin.

Par : M. Anthyme Saint-Paul