Eglise Saint-Philippe

Cette église est de fondation romane et date du XIIe siècle. L'édifice est inscrit au titre des monuments historiques depuis 1920. La nef a d'abord été couverte d'un lambris puis de deux coupoles. Dans l'une, des pendentifs ont été commencés comme pour faire une voûte d'arêtes. Le transept et le chevet sont gothiques et bien postérieurs.

Saint-Félix, actuellement Saint-Philippe d’Aiguille

Saint-Philippe avait anciennement une seule nef, aujourd’hui cette église présente la croix latine. Ses transepts et le sanctuaire ajoutés sont attribués au premier président André le Berthon ; mais on se trompe : on lit sur la clef de la voûte du transept nord, 1696, et le Berthon ne fut vicomte de Castillon qu'en 1731. La cause de cette erreur vient de ce que le premier président avait une chapelle dans ce transept, comme seigneur d’Aiguille. Le transept du midi dépendait du château de Montagne dans la même paroisse, dont le marquis de Courbon de Bléna fut le dernier seigneur ; mais ce marquis était parent de la famille le Berthon, et voici comment Amoul de Lassalle de Vaumodoîs se maria à Lucrèce le Berthon, d’où une fille alliée au marquis Ponte de Nieul le Viroul qui aussi n’eut qu’une fille mariée au sieur de Bléna.

Quoi qu'il en soit, ces transepts remontent au delà du XVIIe siècle ; leurs voûtes, à nervures croisées, les feraient prendre pour une œuvre du commencement du treizième siècle, et le millésime 1697 indiquerait plutôt l’époque d‘une réparation que d‘une construction. La nef est de la fin du onzième siècle, elle est aussi voûtée ; ses deux premières travées orientales ont des coupoles grossièrement construites et irrégulières de rondeur à leurs bases. Les colonnes, sur lesquelles retombent les arcs-doubleaux, ont sur leurs chapiteaux des pointes de diamants, des dents de loup et de scie.

La voûte du sanctuaire est conforme à celles des transepts, mais elle est plus hardie et plus ancienne ; elle nous a paru appartenir au douzième siècle. Une preuve que les transepts ont été bâtis après coup, c'est que leurs arcades et celles de la nef, qui leur sont contiguës, ne sont point liées avec elles.

Le clocher carré est au milieu des transepts. La porte ouvre à l‘ouest, ses cintres demi-circulaires n'ont point de décorations remarquables, elle est flanquée de deux petites portes bouchées du même style, et appartient au onzième siècle, comme les ouvertures étroites et longues qui éclairent la nef. Ces ouvertures sont en partie voilées par les nervures de la voûte construite après elles.

Saint-Philippe n’a point d’abside et se termine à l‘orient par un mur droit.

Source : Histoire De Libourne et des autres Villes Et Bourgs De Son Arrondissement par Raymond Guinodie 1845.

Le sieur d'Eguille en Castillon.

Pierre Le Berthon, seigneur d'Aiguille, conseiller au parlement de Bordeaux en 1573, épousa, le 25 novembre 1576, Anne de Hautefort, dame de Brugnac ; il rendit hommage à l'archevêque de Bordeaux, le 7 décembre 1606, de toute la dîme de l'église paroissiale de Saint-Philippe d'Aiguille, en la vicomté de Castillon-sur-Dordogne.

Source : Archives historiques du Département de la Gironde