Château de Rauzan

Ce château n'est pas encore dans un état de ruine tellement avancé qu'il n'offre un coup-d'œil des plus imposants, et que son étude ne permette d'en ressaisir facilement les détails; envisagé dans son ensemble, c'est un des monuments militaires les plus intéressants de nos contrées. Il faisait partie de cette ligne de fortification qui semble longer à quelque distance le cours de la Dordogne : le grand Puch, Curton, Preissac, Rauzan, Pujols, Gensac, tandis que les communautés bourgeoises se sont installées sur le bord même de la rivière : Libourne, Castillon, Sainte-Foy.

Longueur de la cour dans sa plus grande dimension 56 metres, dans sa plus grande largeur 33. Contour fort irrégulier et composé d'un très grand nombre de faces à cause de l'irrégularité du terrain, dont la déclivité tient lieu de fossés, sur une grande partie du périmètre. Au midi, porte ouvrant sur le fossé que l'on franchit sur un pont à trois arches, défendu autrefois par des ouvrages avancés s'élevant du fond du fossé. A droite du pont, tour du donjon s'élevant à une hauteur de 30 mètres environ, couronnée par une terrasse surmontée d'un lanternon. Diamètre extérieur de la tour 8 m. 50 c., diamètre intérieur 5 mètres Dans l’angle intérieur formé par cette tour et le mur d'enceinte, bâtiments d'habitation de diverses époques, ouvertures ogivales, ouvertures à meneaux rectangulaires. Tour polygonale, offrant dans un angle de ces bâtiments, une porte du XV^e siècle, dont les armoiries ont disparu; dans l'inbérieur de cette tour vaste escalier.

Contreforts de diverses dimensions, quelques uns renfermant des réduits ; les uns couronnés de créneaux, un autre d'une guérite crénelée.

Le Château de Rauzan ne nous parait pas antérieur au commencement du XIV^e siècle. Il passa de ses premiers possesseurs dans les mains de Bernard Angevyn, qui reçut au XV^e siècle tant de faveurs des rois d'Angleterre, et bientôt il se trouva dans la maison de Durfort.

Source : Table alphabétique et analytique des matières contenues dans les Comptes par commission des monuments et documents historiques et des bâtiments civils 1851.