photo : Grand Titus
l'église actuelle a été construite de 1896 à 1901 par l'architecte Edouard Bonnore.
L'église de Queyrac, dont le dessin a été présenté à la Société le 11 décembre dernier, est aujourd'hui presque entièrement démolie et le temps n'est pas loin où elle n'existera plus qu'à l'état de souvenir.
Telle qu'on pouvait la voir encore au mois de juin 1896, époque où j'en pris le croquis, elle n'avait plus rien de remarquable, sauf son clocher. La tradition du pays en attribue la fondation à Charlemagne, lorsqu'il allait faire la guerre aux Sarrazins; nous l'enregistrons sans en tirer une part quelconque de la vérité.
L'abside qui datait du XIIIe siècle, contemporaine du clocher, fut détruite au commencement du siècle. Elle se rapprochait de celle de Bégadan, mais avec des proportions moindres. On l'a remplacée par une absicle, romane aussi, mais sans cachet.
Le clocher était percé de deux baies pour les cloches et consistait en un mur très épais regardant à l'ouest, au nord duquel s'accrochait une tourelle contenant l'escalier. En bas, entre deux contreforts carrés, se trouvait la porte principale, qui fut modifiée et remplacée en même temps que l'abside. La grande nef était voûtée primitivement; la voûte fut, au commencement du siècle, remplacée par une charpente en bois. Les bas-côtés, qui communiquent avec la grande nef par des arceaux romans, sont plus récents.
L'église primitive avait-elle des bas-cotés, ou était-elle à une seule nef comme celle de Blaignan ? Les piliers des arceaux n'ont ni chapiteaux, ni moulures, ni sculptures comme en ont ordinairement ceux du XIIe siècle. Ils sont carrés. Ou ne peut dire à quelle époque ils furent faits d'autant plus qu'au-dessus d'eux, ou voit trois fenêtres romanes longues et étroites paraissant fort anciennes et qui donnent à l'église une apparence fortifiée. Lorsque la charpente fut faite, ces fenêtres se trouvèrent prises entre la toiture et la voûte en bois des bas-cotés. Devenues alors inutiles, elles furent murées.
Source : Société archéologique de Bordeaux (1874)