photo : Bernadette
Situé en bordure du plateau lormontais et à l'écart des grandes routes, le château étendait ses jardins à flanc de coteau. De plan barlong, à 1 étage carré et 1 étage de comble, la demeure présentait son élévation principale vers la Garonne ; un long corps de logis à 7 travées en façade dominé par un étroit pavillon central à 1 travée était flanqué à chaque extrémité d'un pavillon transversal à 3 travées de façade. Les élévations latérales présentaient 4 travées en façade. Des lucarnes éclairaient le comble ; des grandes lucarnes à 2 fenêtres prolongeaient les élévations latérales. Un belvédère couvert d'un petit toit à l'impériale exhaussait d'un niveau le pavillon central. Les toitures d'ardoise étaient agrémentées de crêtes et épis de faîtage découpés. L'ensemble était recouvert d'une abondante sculpture ornementale constituée de bossages, balustres et frontons. La construction de cette demeure alliait les façades inspirées du 18e siècle aux toitures influencées par le 17e siècle, synthétisant les différentes aspirations qui guidaient l'édification des maisons de campagne lormontaises au milieu du 19e siècle.
Diverses sources et cartes anciennes mentionnent la maison du parlementaire Raoul, le "ténement du Rouquet" ou le "grand bourdieu de Mr Dufaure de La Jarte" qu'un texte du 17e siècle décrit comme "une maison enceinte de vignes avec jardins clos de buissons épais, cour fermée de murailles et d'offices qui se communiquent à couvert, allée vers une balustrade comme une plate-forme régnant le long de la cime d'un précipice et descente faite en replis avec petits éperons entaillés dans le rocher conduisant à un cellier assis sur un quai". Des plans représentent la demeure au 18e siècle : les bâtiments forment une cour ouverte à l'est ; des jardins s'étendent vers la Garonne. Un dessin du début du 19e siècle montre de hauts murs et une tour ; on sait qu'une chapelle avait été adjointe. Comme de nombreuses maisons de campagne en territoire lormontais, la maison était entièrement reconstruite au milieu du 19e siècle, prenant le nom de château Beaufils mais la chapelle fut démolie et le jardin rapidement défiguré par l'implantation du chemin de fer. La demeure et les carrières environnantes furent détruites au milieu du 20e siècle par l'activité d'une cimenterie voisine (étudiée).
Source : Ministère de la culture.
photo : Bernadette