photo : J. Rey
L'origine du castrum de Alegrio demeure inconnue. La première mention du castrum de Alegrio apparaît en 1163 lorsque les seigneurs de Ferreyroles rendirent hommage à Bernard Pelet seigneur d'Alès.
Le château d'Allègre est donc reconnu depuis le XIIe siècle, et comme vue ci dessus, l'acte le plus ancien retrouvé et étudié est l'acte où figurent Bemard de Fereyrolles et ses frères. Ces derniers y rendant hommage à Bemard Pelet, baron d'Alès, pour ce qu'ils détiennent au château.
Il faut attendre 1211, et un parchemin du roi Philippe Auguste scellé de cire, qui confirme que diverses possessions du château, parmi lesquelles des terres appartenant au seigneur de Fereyrolles, sont tenues par un grand seigneur ecclésiastique : l'évêque d'Uzes. Le château y apparait sous la dénomination : « castrum de Allegrio diocesis Uticensis ». Plusieurs familles seigneuriales se partageront alors le domaine d’Allègre sous la suzeraineté de cet évêque.
Au XIVe siècle plusieurs vassaux se partagent la forteresse d'Allègre. on peut y voir :
C'est à la suite de multiples partages et alliances que le château d'Allègre est divisé entre diverses maisons seigneuriales formant ainsi une coseigneurie. Quelques exemples de partages et d'alliances: on trouve dans les chartes des Archives Départementales du Gard qu'il y a eu partage par rapport au château d'Allègre et de ses terres au détriment de Raymond de Barjac le vieux et en faveur de Raymond de Barjac le jeune. Aigline d'Allègre, demoiselle, s'unit à Alzias de Hauvillars originaire du Vivarais. Alianère du Pont, femme du noble Raymond de Béziers est codame du château d'AIIègre.
Les chartes conservées de cette période témoignent d'une vie sociale active des chevaliers. Il se crée un véritable village de chevaliers et l'aspect du village présente une cohabitation de tours des maisons des nobles.
C'est à cet état de fait que l'on doit l'observation faite par le ministère de la culture qui mentione un « Plan général comprenant plusieurs donjons. »
Le château a eu à affronter les vicissitudes trop classiques de ces époques reculées. On peu noter en particulier vers le milieu du XIVe siècle que le château et les habitants traversent une période noire, car la famine, les guerres et la peste déciment les deux tiers de la population. Les mercenaires rançonnent, saccagent, tuent et brûlent les récoltes. Les paysans exaspérés se révoltent. Au XVe siècle la décadence du pouvoir des seigneurs d'Allègre doit avoir progressé, car deux siècles plus tard le château est déjà tombé en ruine. Mais à la fin du XVIIIe siècle, les Princes de Conti, héritiers des biens de la maison de Budos, inféodisent le château d'Allègre, qui est alloué au Vicomte Bérard de Montalet.
De nos jours le château d’Allègre offre toujours l'image imposant d'un castrum. On voit un donjon carré percé d'archères, des restes d'enceintes et de logis. Il y a en plus des restes d'un village fortifié. Les pierres du château restent des témoins de neuf siècles d'histoire et d'architecture médiévale. C'est donc à juste titre que le château d'Allègre fut classé monument historique en 1997. Une association très active et méritante s'attache a mettre en valuer le site du château et y font parfois des découvertes interessantes.
Source : extrait de Le château, à la croisée des voies, à la croisée des temps publié par Jean-Marc Pastré