Cloître de Locmaria

L'ancienne abbaye de bénédictines présentait une église orientée, bordée au Sud par l'ancien cloître et les bâtiments conventuels. Seule l'église subsiste aujourd'hui avec quelques vestiges de l'ancien cloître ou ancienne salle capitulaire. Les bâtiments conventuels ont tous été reconstruits.

Nous croyons pouvoir attribuer, avec certitude, au commencement du XIe siècle la nef de l'église de Loc-Maria, près Quimper. Nous allons en faire ressortir la preuve.

On lit dans un acte du Caftulaire de l'église de Quimper, que l'épouse d'Alain Caguard avait enlevé à l'évêque Orscand le lieu de Sainte-Marie « locum Saticlae Mariae », qui lui appartenait auparavant, pour se venger de ce que l'épouse dudit évêque avait dédaigné de se lever, pour lui faire honneur, à son entrée dans l'église de Saint-Chorentin. Nous apprenons de Lobineau et de Morice que le monastère de Loc-Maria, près Quimper, fut fondé par Alain Cagnard pour sa fille Hodierne et par conséquent entre les années 1013 et 1040.

La nef tout entière, sauf quelques reprises dans son enveloppe extérieure, appartient aux constructions d'Alain Cagnard. Les arcades de cette nef sont en plein cintre, à archivolte unie, et supportées par des massifs carrés, recreusés sur leurs angles de manière à détacher sur chaque face une sorte de pilastre. Au lieu de chapiteau un simple tailloir les termine ; encore ne couronne-t-il point le pilier sur tout son pourtour, mais il le garnit seulement aux angles, où le recreusement, d'où résultent les pilastres dont nous avons parlé, a permis de le tailler à même la masse prismatique du pilier. Les pilastres eux-mêmes n'ont donc pas de corniche, et prolongent ainsi jusqu'à leur extrémité supérieure la surface plane et verticale du massif. La colonne placée a l'intersection de la nef et du transept nord, qui est d'une grosseur prodigieuse, appartient évidemment à une réparation qui a été exécutée en sous-oeuvre, pour arrêter quelque mouvement alarmant qui se manifestait dans les murs de la tour. Elle date d'une époque relativement moderne, des dernières années du XVe ou du commencement du XVIe siècle, croyons-nous, époque où l'on reconstruisit le choeur dont les fenêtres sont flamboyantes.

Quant au transept, dans son entier (car le bras méridional n'a point été supprimé, comme le dit M. Mérimée, mais seulement séparé du carré central par un mur de refend), il présente un caractère et un style très-différents de celui de la nef. Les arcades de la croisée hautes, ouvertes et de proportions hardies, présentent une double archivolte, et contrastent singulièrement avec les arcades basses, étroites, à archivolte simple, qui séparent la nef des collatéraux. La surface des murs du transept est ornée de colonnes élancées surmontées de chapiteaux, qui ne font pas un moindre contraste aux rudes piliers de la nef, et a leurs tailloirs incomplets. Trois de ces colonnes tapissent intérieurement le milieu et les angles du mur du croisillon septentrional ; elles reçoivent les retombées d'une double arcature sous laquelle s'ouvrent des fenêtres romanes, qui ont été en partie remaniées et défigurées au XVe siècle. Toutes ces colonnes sont couronnées par des chapiteaux sculptés et variés, qui nous ont rappelé ceux du carré central de l'église St-Sauveur de Redon.

Selon nous le transept, dans sa presque totalité, appartient, ainsi que la tour centrale, à la première moitié du XIIe siècle.

Une porte ornée de colonnes portant des chapiteaux, et une fenêtre géminée qu'on voit dans la partie inférieure d'un bâtiment qui, prolongeant le transept méridional, bordait l'ancien cloître, actuellement détruit, doivent être du même temps.

L'extérieur de l'église offre, dans quelques endroits du mur septentrional et dans les parties élevées du mur méridional de la nef, un mode de construction qui rappelle beaucoup le petit appareil romain, tandis que d'autres endroits des mêmes murs sont construits en appareil irrégulier, comme celui qui fut le plus ordinairement employé dans les édifices du moyen âge. Les parties appareillées appartiennent, selon nous, au XIIe siècle, les autres sont des réparations postérieures. Ce qui a contribué à rendre si frappante la ressemblance des premières avec le petit appareil romain, c'est peut-être que les ouvriers trouvèrent sous leurs mains en abondance les pierres cubiques qu'ils ont employées. On sait, en effet, que les débris romains jonchent le sol aux alentours de l'église de Locmaria.

Source : Essai sur l'histoire de l'architecture religieux en Bretagne aux 11e et 12e par Charles de La Monneraye.

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 169638
  • item : Cloître de Locmaria
  • Localisation :
    • Bretagne
    • finistere
    • quimper
  • Adresse : 29000 quimper
  • Lieu dit : Dans le village
  • Code INSEE commune : 29232
  • Code postal de la commune : 29000
  • Ordre dans la liste : 0
  • Nom commun de la construction :
    • non communiqué
  • Etat :
    • L'état actuel de cette construction ne nous est pas connue.

Dates et époques

  • Périodes de construction :
    • Nous n'avons aucune informlation sur les périodes de constructions de cet édifice.

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • non communiqué
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • non communiqué
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :
    • Notre base de données ne comprend aucun élément particulier qui fasse l'objet d'une protection.
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers :
    • non communiqué

photo : Pascal-Jean Rebillat Photographies

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