Cathédrale Saint-Corentin

C'est en 1239 que l'évêque Rainaud prit la décision de remplacer sa vieille cathédrale romane par un édifice au goût du jour, de style gothique. Le choeur, commencé dès 1240, est consacré en 1287, mais n'est achevé qu'en 1410. La démolition de la nef romane permet alors de reprendre les travaux, en commençant par la façade occidentale en 1424. La construction se poursuit tout au long du siècle, pour finir par le transept, achevé au début du XVIe siècle. Les flèches ne furent réalisées qu'après le classement de la cathédrale.

Source : Ministère de la culture.

Description détaillée

La cathédrale Saint-Corentin occupe l'emplacement de deux temples du XIe siècle, dont l'un contenait la chaire épiscopale et dont l'autre était érigé en l'honneur de la Vierge. La basilique actuelle fut commencée, suivant M. de Blois, en 1239, par l’évêque Rainaud ; il ne reste des constructions de cette époque que la chapelle absidale de Notre-Dame de la Victoire.

Continuée par Alain Morel, l'un des successeurs de Rainaud, puis par l’évêque Thébaut de Malestroit, par Gatien de Monceaux, par Bertrand de Rosmadec, etc., l'église actuelle n'a été complètement terminée que depuis quelques années. Le chœur fut achevé vers 1410. Le grand portail et les deux tours qui forment la façade occidentale furent commencés le 26 juillet 1424.

Les murs de la nef, les transepts et les collatéraux furent élevés vers le même temps. le transept N. est dû au cardinal Alain de Coëtivy, mort à Rome en 1477. La construction des flèches (75 metres) a été terminée il y a quelques années, sous l'habile direction de M. Bigot, architecte du département, à l'aide d'une souscription d'un sou par an et par tête pendant cinq ans, dite le sou de saint Corentin, souscription qui a produit 154 437 fr.

L'église de Saint-Corentin a 92 mètres de longueur, 15 mètres 70 cent. de largeur, 20 mètres 20 cent, de hauteur sous voûte.

Le principal portail s'ouvre entre les deux tours, dans un massif percé de deux fenêtres flamboyantes superposées. L'ogive de son archivolte offre un triple rang de figures d'anges, sculptées avec art. Au-dessus du portail se détachent, sur des cartouches, des devises héraldiques; en supériorité celle du duc Jean V : Malo au riche duc ; à gauche, celles des maisons de Ploeuc : En l'âme, et du Quélennec : En Dieu m'attends ; à droite, celle de la maison de Névet : Pérag ? (Pourquoi ?) L'amortissement du gable est surmonté d'une statue équestre du roi Grallon, dans tout l'appareil de la souveraineté, couronne en tète, sceptre en main, manteau royal sur les épaules.

Parmi les riches détails du portail Sud, à l'entrée de l'évêché, on remarque, sur le tympan, l'image sculptée de Notre-Dame encensée par des anges, et, sur des cartouches, les devises : A ma vie, appartenant à la maison de Bretagne ; A l'aventure portée par les seigneurs de Botigneau; et En Dieu m'attends, adoptée par les seigneurs du Quélennec. La cour de L'évêché masque à la vue le reste de la façade latérale Sud; pour bien juger de l'ensemble de la cathédrale, il faut se placer à l'angle du haut de la place Saint-Corentin, d'où l'on embrasse à la fois les façades occidentale et septentrionale.

L'intérieur, bien restauré par M. Bigot, un peu trop gratté, et remeublé dans le style de l'architecture, se compose d'une nef et de deux collatéraux d'inégale grandeur.

Quimper Cathédrale, nef prise du choeur

La nef principale, avec ses colonnes cylindriques sans chapiteaux (les deux premières seulement de chaque côté), ses larges travées, son triforium à contre-courbure et ses fenêtres flamboyantes, présente le caractère du XVe siècle. Sa belle ordonnance est un peu gâtée par la déviation symbolique de son axe. Les transepts et le carré central, dont la clef de voûte porte les armes d'Anne de Bretagne, entourées de la cordelière, datent de la même époque. Le choeur, plus ancien, est entouré d'arcades ogivales reposant sur des piliers cantonnés de faisceaux de colonnettes. Les corbeilles des chapiteaux, chargées de ceps de vigne, de guirlandes légères et de fleurs variées ; le triforium se déroulant au-dessus d'une frise en une double galerie superposée ; les meneaux des fenêtres, à trèfles et à quatre-feuilles, annoncent une œuvre du XIVe siècle. Les chapelles du pourtour sont de différentes époques; plusieurs étaient privatives à des familles puissantes du pays, qui y avaient des enfeux. L'un de ces enfeux renferme le monument funéraire de Mgr Graveran, mort en 1855.

Les seules fenêtres qui aient conservé des vitraux offrent, dans les panneaux inférieurs, des personnages de grande dimension, agenouillés, présentés par leurs patrons : ce sont des évêques, des chanoines, des chevaliers et des dames. Les armoiries peintes sur la cotte d'armes des hommes et sur les robes des femmes font connaître les donateurs.

Parmi tes statues que contient l'église Saint-Corentin, nous en signalerons deux en marbre blanc, la Vierge à la chaise et Sainte Anne, œuvres remarquables d'un sculpteur breton, Buors de Lesneven. Une autre statue fort ancienne, qui provient du couvent de Saint-François, représente le bienheureux Jean Discalcéat (le déchaussé), qui était Cordelier à Quimper au XIVe siècle, et que les fidèles invoquent dans les épidémies et pour retrouver les objets perdus. Albert le Grand rapporte de ce saint « qu'il ne vouloit purger et nettoyer ses habits de la vermine qui s'y engendroit, et ne se trouvoit jamais avec les autres frères à la secotte ; voire si quelque bestion domestique, gris ou noir, se promenoit en son habit, il le remettoit en sa manche ou en son capuchon. »

Une autre image ancienne, conservée au haut du choeur, est le crucifix des trois gouttes de sang. Un pèlerin de Quimper, partant pour la Terre sainte, avait confié de l'argent à son compère, raconte une ancienne légende. A son retour, il réclame le dépôt, mais le compère nie avoir jamais rien reçu et offre d'en témoigner par serment devant le crucifix de l'église Saint-Corentin. Au moment de lever la main, il donne son bâton à tenir à son créancier et jure qu'il n'a rien à lui. Le bâton était creux et renfermait l'argent. Mais à peine le malheureux avait-il juré, que le bâton se rompt et l'argent se répand sur le pavé. En même temps, les pieds du crucifix, attachés par un seul clou, se séparent et il en tombe sur l'autel trois gouttes de sang. Ces gouttes furent précieusement recueillies. On célèbre, sous le vocable d'Effusio sanguinis ex imagine crucifixi, une fête religieuse en souvenir de ce miracle.

Le tombeau de Mgr Graveran, mort en 1855, est de M. Amédée Ménard. Derrière le choeur, deux obélisques en marbre noir indiquent les sépultures de deux autres évêques, MM. de Coêtlogon, mort en 1706, et de Ploeuc du Timeur, mort en 1739.

Un magnifique autel, exécuté d'après les dessins et sous la direction de M.Bœswillwald, et qui a figuré à l'Exposition universelle de 1867, doit être placé prochainement dans le choeur. Cet autel, entièrement en bronze doré, a 3m15 de longueur sur 1m35 de largeur. Il se compose du tombeau et de l'autel proprement dit qui le surmonte. Le tombeau est formé d'une série d'arcades trilobées reposant sur des colonnettes jumelles. Les tympans compris dans les angles des arcades sont ornés d'émaux et de branches de rosiers. Le fond de ces arcades est occupé par un pied de vigne qui, partant du milieu de chacune des faces du tombeau, étend ses sarments, chargés de feuilles et de raisins, d'une extrémité à l'autre de la face. Partant du même sol, des épis de blé, qui passent derrière la vigne, montent dans les lobes des arcades.

La table d'autel, en saillie sur le tombeau qu'elle recouvre, est soutenue par des traverses ornées d'émaux et de pierreries. Vingt supports, reliés entre eux par une frise formée d'un double rang de petites voussures et tous ornés d'émaux, soutiennent ces traverses et s'appuient sur autant de colonnes octogonales décorées de feuilles et couronnées de chapiteaux.

Le tabernacle placé sur la table d'autel est flanqué de douze arcades, dont six à droite, six à gauche, contenant les figures en relief des douze Apôtres, qui tiennent en leurs mains les instruments de leur martyre. Tous se tournent vers le centre du tabernacle occupé par le Christ assis et bénissant. Le nimbe du Christ se détache sur un fond d'émaux rayonnants. Une croix à doubles branches, de plus de 2m. de hauteur, couronne le tabernacle. Sur le pied de cette croix les quatre Évangélistes assis écrivent leurs évangiles. Ils tournent leurs têtes vers les figures symboliques, le lion, le taureau, l'aigle et l'ange, qui, placés au sommet du pied, semblent leur dicter les Évangiles. Les bras inférieurs de la croix se relient à la base au moyen d'une végétation en bronze doré repoussé, et portent les statuettes de la Vierge et de saint Jean, pleurant aux pieds du crucifié.

Le retable de l'autel sert de gradin pour six chandeliers.

Cet autel est abrité sous un ciborium en bois, peint et doré, dont les quatre piliers, établis aux quatre angles du marche-pied de l'autel et reliés entre eux par quatre grandes arcades, servent de supports à quatre anges, aux ailes déployées, montrant les instruments de la Passion.

L'orfèvrerie a été exécutée dans les ateliers de M. Poussielgue-Rusand, et la sculpture sur bois du ciborium, dans ceux de M. Corbon. M. Geoffroy Dechaume, statuaire de la Sainte-Chapelle, a fait les modèles des figurines du tabernacle, du retable et des anges du ciborium, ainsi que ceux de la croix et des chandeliers.

Source : Itinéraire général de la France: Bretagne par Adolphe Joanne 1867.

Quimper Corentin, Corisopitum, Cornubio, Cornugallia, Corisopitum-Corio-Solitarum. Ville épiscopale de France en Bretagne, appelée autrefois Cornouailles, sous la métropole de Tours. Saint Corentin est reconnu pour le premier Évêque de Quimper, mais on n'est pas d'accord sur le temps où cet Évêque vécut ; les uns prétendent qu'il fut ordonné par Saint Martin de Tours, d'autres pensent qu'il ne vint en Bretagne que sous le règne de Dagobert, vers l'an 630. L’Évêque de Quimper est Comte de Cornouailles. Ce diocèse renferme cent soixante-treize paroisses et quatre-vingt-dix annexes. Le Chapitre de la cathédrale, Saint Corentin, est composé de quatre dignités et de seize canonicats.Le grand archidiaconné, première dignité, les autres dignités et canonicats à la collation du Pape et de l’Évêque, selon l'alternative des mois. Églises collégiales, Rostrenen , Carhaix.

Source : Dictionnaire Raisonné Du Gouvernement Des Lois, Des Usages par Antoine Etienne Nicolas Fantin des Odoards 1788.

Voir aussi notre page sur les cathédrales.

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 44831
  • item : Cathédrale Saint-Corentin
  • Localisation :
    • Bretagne
    • Finistère
    • Quimper
  • Adresse : BL 114
  • Code INSEE commune : 29232
  • Code postal de la commune : 29000
  • Ordre dans la liste : 9
  • Nom commun de la construction :
    • La dénomination principale pour cette construction est : cathédrale
  • Etat :
    • L'état actuel de cette construction ne nous est pas connue.

Dates et époques

  • Périodes de construction : 4 différentes époques marquent l'histoire du lieu.
    • 13e siècle
    • 14e siècle
    • 15e siècle
    • 19e siècle
  • Années :
    • 1240
    • 1410
    • 1424
  • Date de protection : 1862 : classé MH
  • Date de versement : 1993/08/24

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • non communiqué
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • non communiqué
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Interêt de l'oeuvre : 18 04 1914 (J.O.).
  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :
    • Notre base de données ne comprend aucun élément particulier qui fasse l'objet d'une protection.
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers :
    • Autre Information : propriété de l'etat 1992
  • Détails : Cathédrale : classement par liste de 1862
  • Référence Mérimée : PA00090326

photo : Lumière du matin

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photo : Pascal-Jean Rebillat Photographies

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