photo : joel.herbez
Le phare de Saint-Mathieu est à près de cinq lieues dans le S. E. du phare d'Ouessant. Leurs feux seront vus en même temps dans un grand nombre de positions différentes; mais comme, dans quelques-unes, on pourrait n'apercevoir que le feu de Saint-Mathieu, il a fallu donner à ce dernier une apparence qui empêchât non-seulement de le confondre avec celui d'Ouessant, mais encore avec celui de l'île de Sein : or, comme celui-ci sera à courtes éclipses, on a cru que l'autre devait être un feu tournant ordinaire à éclipses fréquentes, et l'on a proposé d'y établir, en conséquence, un appareil du deuxième ordre composé de Seize demi-lentilles.
Les feux des phares d'Ouessant et de Saint-Mathieu sont entretenus aux frais du ministère de la marine : ils consistent dans des lampes d'Argand munies de grands réflecteurs paraboliques. La commission , en raison de l'importance de ces phares et de leur utilité pour la sûreté des vaisseaux de Sa Majesté , a l'honneur de représenter à M. le directeur général qu'il serait à désirer que le système proposé par elle pour éclairer les côtes de France, et qui est développé dans ce mémoire, fût communiqué à S. Exc. le ministre de fa marine et des colonies, et que Son Excellence fût invitée à faire remplacer, quand elle le jugerait convenable, les miroirs paraboliques servant actuellement à l'éclairage de ces deux phares, par les appareils lenticulaires dont on vient de parler.
source : Annales maritimes et coloniales, Volume 11 en 1826.
Le ministère de la culture précise de nos jours que :
Mis en service en 1835, ce phare est l'un des tous premiers établissements de signalisation construits dans le cadre du premier réseau d'éclairage des côtes françaises mis en place au début du 19e siècle.
Il s'inscrit dans la continuité de divers feux établis successivement depuis le 15e siècle sur l'abbaye de Saint-Mathieu.
L'ouvrage tronconique sur base circulaire, a conservé sa distribution d'origine. Sa construction a utilisé, en partie, les pierres de l'église abbatiale de l'abbaye.