Eglise rue de l'Eglise

Locquirec, le Calvaire et l´ÉgliseQuoique l'une des plus petites communes du département, Locquirec possède sa petite histoire, beaucoup plus curieuse et plus complète que celle de la plupart des localités voisines. Sous les Romains, il y avait à la pointe nord-est, à quelques pas seulement du bourg actuel, une position ou camp d'observation ; peut-être la ville de garnison, appelée dans la notice de l'empire Menutias, occupait-elle cet emplacement : on sait en effet que le Douron, qui vient y déboucher, portait dans l'antiquité le nom de Menuvius flumen. Les vestiges de cette époque sont encore nombreux à Locquirec : des briques romaines, des morceaux de ciment en profusion ; diverses sépultures découvertes, il y a peu d'années, à la Palue, avec deux squelettes, quelques armes, un rouleau de monnaies antiques, dont l'une, portant pour légende Lexobiensis civitas, donne quelque probabilité à l'existence longtemps problématique de cette cité sur les rives du Léguer. Un voyageur tout récent (M. de la Pylaie) a retrouvé des ruines et a même pu dessiner sur les lieux la place de cette ancienne métropole enfouie à Coz-Yaudet (cinq kilomètres en aval de Lannion).

Vers l'an 540, Guevroc ou Guirec, anachorète breton, débarqua sur les côtes nord de l'Armorique et y fonda deux monastères qui ont conservé son nom : l'un à Perros-Guirec, l'autre à Locquirec ; il courut prêcher le Léonais, et revint mourir à son monastère. Ce monastère était situé à l'est du bourg, dans une pièce de terre qui porte encore aujourd'hui le nom traditionnel de Park-ar-Gouent : la clôture, entre ce champ et un verger attenant, est une maçonnerie sèche, où se trouvent quantité de débris de construction romaine. Sans doute le saint ermite avait mis à contribution, pour l'édification du couvent, les ruines d'un édifice antérieur. On ne sait rien de l'histoire subséquente du monastère de Locquirec : il paraît qu'il fut ruiné par les Northmans, comme presque tous ceux qui s'élevaient avant le neuvième siècle sur la côte septentrionale. A cette époque où la juridiction civile et celle de l'église se confondaient, Locquirec était une trêve (succursale) de Lanmeur, et dépendait comme elle de l'archevéché de Dol.

Au moyen âge, peu de fiefs : Castel-Brechou, Keraudren, Leninger ; près de ce dernier existait une corderie, caquinerie ou léproserie : la frairie entière était exempte de la dîme que payait le reste de la trêve. L'abbesse de Saint-Georges de Plougasnou possédait une haute justice au chef-lieu.

A la révolution, Locquirec devint commune, et M. Y. Mahé fut investi des fonctions municipales qu'il exerce depuis sans interruption. Quelques différends élevés entre le district et la commune au sujet de l'anniversaire du 21 janvier, et par suite d'une dénonciation du citoyen **** agent municipal de Plouégat-Guerrand, n'eurent que peu de suite : le citoyen Mahé, obligé momentanément de se soustraire à l'orage, reprit les fonctions municipales après trois ans d'interrègne. En août 1790, sur la crainte plus ou moins fondée d'un embarquement d'émigrés à Locquirec, soixante hommes de la garde nationale de Morlaix se rendirent dans cette localité, et brisèrent, avant de s'en retourner, les armoiries de l'abbesse de Saint-Georges qui décoraient l'entrée du cimetière.

En août 1804, un convoi français, escorté par quelques navires de guerre et chassé par les Anglais, se réfugia sous les batteries de Locquirec. L'ennemi l'y poursuivit : une chaloupe canonnière et une frégate commandée par M. Legueguen, abandonnées des autres navires, soutinrent vaillamment l'attaque, et, secondées par le feu croisé des deux batteries du château et de Toulenhéry, forcèrent l'ennemi à prendre le large. Le convoi gagna, la nuit suivante, un port plus assuré.

Source : Collections de pièces inédites ou peu connues concernant l'histoire de l'ancienne province de Bretagne par Le Maout.

Locquirec, Intérieur de l'église, retable du Maitre Autel.

L'église

Eglise du XIIe siècle avec clocher de 1691, à l'intérieur aux voûtes, reste de peintures ; vieilles statues, retable sculpté (Source : Bretagne, les routes les plus fréquentées par P. Joanne).

Image de Saint Mélar en bas-relief dans le maître-autel de Locquirec (Les vies des saints de la Bretagne Armorique par missire Julien Nicole).

La nef est du XIIIe siècle. A la façade sud, le portail et les fenêtres sont en ogive.

Ce que nous devons remarquer spécialement dans l'extérieur de l'église de Locquirec c'est le clocher 1634 dont la structure solide offre de la résistance au vent de mer, et se ressent du style des clochers trégorois ; puis l'abside, 1658, avec ses gables et ses pinacles en lanternon. A l'intérieur, notons le maître-autel remanié vers 1880 on y faisant entrer ses éléments de sculpture ancienne qui lui donnent une valeur très appréciable : au dessus du tabernacle le Crucifiement.

Le retable du maître autel porte en haut relief des scènes de la Passion d'une exécution très archaïque et ayant le caractère du XVe siècle.

Dans les deux côtés du retable, Notre-Seigneur conduit par les bourreaux, le couronnement d'épines, portement de croix, groupe des saintes-femmes, la Véronique et la Sainte-Vierge ; bourreaux, soldats, cavaliers, déposition de la croix, mise au sépulcre ; tous ces sujets ont une physionomie remarquable et rappellent la facture flamande.

A gauche de la descente de Croix existaient naguère deux cavaliers romains, volés vers 1906, par des touristes pilleurs d'églises. Dans les panneaux du tombeau de l'autel on a appliqué des personnages méplats en bas-relief : saint Claude, saint Jean-Baptiste, saint Jacques, saint Mélar, un saint évêque, saint Nieodème.

Au transept Sud, un retable à colonnes XVIIe siècle encadre un beau tableau du Rosaire, dû au peintre Cléran. Au dessous, ange portant la tunique du Sauveur.

L'autel latéral de droite a un tableau de la Cène, l'image du Bon Pasteur sur la porte du tabernacle, et une statue de saint Eloi. Des anges placés aux encoignures du transept portent des instruments de la Passion : l'échelle, la lance, la colonne et la croix.

Statues en vénération ; les deux saints patrons : saint Guévroc et saint Jacques. — Sainte-Vierge gothique, entourée d'un arbre de Jessé et encadrée de deux valets portant six bas-reliefs : Annonciation, Visitation, Nativité, Adoration des Mages, Présentation et Fuite en Égypte, Statue de saint Jean Baptiste, saint Eloi, Notre-Dame de Pitié, autre petite Notre-Dame de Pitié, en albâtre, saint Yves assis, dans le genre de celui de Lanmeur. Dans le lambris en bois, peintures d'anges musiciens, signées : CLERAN FECIT, 1712.

En 1679, il est question d'autels du saint Rosaire et plus bas de sainte Anne, à gauche de la nef ; de saint Sébastien, et de saint Pierre, à droite.

Source : Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie par Eglise catholique, Diocèse (Quimper) 1911-1940.

photo pour Eglise rue de l'Eglise

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 43531
  • item : Eglise rue de l'Eglise
  • Localisation :
    • Bretagne
    • Finistère
    • Locquirec
  • Adresse : rue de l'Eglise
  • Code INSEE commune : 29133
  • Code postal de la commune : 29241
  • Ordre dans la liste : 2
  • Nom commun de la construction :
    • La dénomination principale pour cette construction est : église
  • Etat :
    • L'état actuel de cette construction ne nous est pas connue.

Dates et époques

  • Périodes de construction :
    • La construction date principalement de la période : 17e siècle
  • Date de protection : 1914/03/27 : classé MH
  • Date de versement : 1993/08/24

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • non communiqué
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • non communiqué
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :
    • Notre base de données ne comprend aucun élément particulier qui fasse l'objet d'une protection.
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers :
    • Autre Information : propriété de la commune 1992
  • Photo : 10e0d7058e3fe2850d1c34c6e2ba0f72.jpg
  • Détails : Eglise : classement par arrêté du 27 mars 1914
  • Référence Mérimée : PA00090073

photo : pierre bastien

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