photo : Legars stéphane
Depuis 1865, nous entretenons, à l'île de Sein, une station de canot de sauvetage. A trois reprises différentes, cette station, qui ne disposait jusqu'ici que d'un canot à voiles et à l'aviron, a dû être déplacée par suite des difficultés du lancement.
Pour mettre en service un grand canot à deux moteurs, il était indispensable d'entreprendre de longs et coûteux travaux. La Société Centrale n'a pas hésité à aménager deux cales avec voie ferrée et aiguillage afin de permettre le lancement en des points différents selon l'heure de la marée.
A mer haute, le lancement se fait sur la cale qui est dans l'axe de la maison-abri ; à ce moment, le môle de Men Brial assure une certaine protection. A mer basse, le lancement se fait sur la cale de 120 mètres de long qui s'avance jusqu'aux petits fonds, en un point où la mer à cette heure de marée est brisée par les roches se trouvant à l'entrée du port. Une simple manœuvre d'aiguillage permet de faire descendre le canot sur l'une ou l'autre cale.
La cale de basse mer ayant nécessairement une partie en courbe, le canot est porté sur un chariot à boggies afin d'éviter les déraillements. Un treuil à moteur très robuste assure la rapidité des manœuvres. Un groupe électrogène placé dans l'abri donne la lumière électrique tant à l'intérieur qu'à l'extérieur.
L'ensemble de l'installation est maintenant tout à fait au point ; le canot à deux moteurs Vice-Amiral-Touchard est prêt à intervenir avec la plus extrême rapidité. Il a déjà rendu un signalé service en sauvant, le 3 octobre dernier, 27 naufragés d'un vapeur échoué au milieu des roches.
Source : Annales du sauvetage maritime 1931.