photo : Legars stéphane
Moulin portant l'inscription : JP M DM 19 mai (?) 1877 (source : Ministère de la culture)
texte rédigé par H. Le Carguet pour le BSAF de 1893. Le Braou de l’Ile-de-Sein (mot d’origine inconnue), c’est la meule gauloise avec un levier. L’armature est la même : un pivot et une plaque.
Mais, dans le Braou, ces objets sont en fer, et disposés en sens inverse. Ainsi, c’est la meule inférieure qui porte le pivot, ar meul, et la meule volante, la croix, ar groas. La meule supérieure, seule, est percée d’un trou pour laisser passer le blé ; la meule dormante porte, sur le côté, une rainure par laquelle tombe la farine.Le levier a son point d’appui au plafond, dans un trou fait à une planche qui relie deux poutres. L’extrémité inférieure, près de laquelle se pose la main pour actionner la machine, est armée d’une pointe en fer qui entre dans le bord de la meule tournante (NdW :Notez qu'il n'y avais, a l'époque pas de chevaux ou de bœufs sur l'ile pour actionner un moulin).
Comme la meule gauloise, le Braou repose sur une construction en pierres. Les pierres qui composent les Braou viennent toutes des kiste-stone de l’Efvran, tumulus sur lequel est bâtie la croix de l’île.
Autrefois, avant la construction du moulin à vent de l’Ile-de-Sein, vers 1875, il y avait un de ces Braou, dans chaque maison et, le premier ouvrage de la ménagère était, après la prière du matin, de moudre la provision de farine nécessaire au pain de la journée. En 1825, on essaya, à l’Ile-de-Sein, la culture du maïs qui réussit bien. Mais on y renonça bientôt, les Braou ne pouvant pas moudre ce grain.
A l’Ile-de-Sein, le mot Braou s’emploie aussi au figuré. On appelle eur Vraou, une femme bavarde, ou une femme de mauvaise vie, selon qu’on fait allusion à la meule supérieure qui tourne toujours, ou à la meule inférieure girante. Dans le Cap, c’est une fillette qui ne reste pas tranquille.
Le maire, Jean Pascal Milliner demanda au Préfet l’autorisation de construire un moulin à vent. Il fut inauguré le 19 mars 1877, par son propriétaire au nom prédestiné (Milliner=moulin). Ce moulin réduisit au chômage presque tous ces vénérables et pittoresques Braou (meules voir ci dessus), dont plusieurs finiront comme ancrages fixes pour les bateaux. On voit ici sur la photo le moulin avec ses pales et, devant, le calvaire du Nifran, souvent photographié pour des cartes postales, et où s’asseyaient des sénanes.
Les murs du moulin existent toujours, en ruines.
Source : Documentation communale.