photo : alain viviane
A l'extrémité orientale de l'île, on découvre les restes de l'antique chapelle Sainte-Anne, elle est aujourd'hui ruinée et ensablée jusqu'à 3 mètres, ou plus, de hauteur; de la nef et des transepts, il ne reste plus que les murs et les piliers nus et sans toiture. Le choeur seul a été l'objet de mesures de conservation, sans doute par tradition et par égard pour d'anciennes pratiques de dévotion. Au pied de l'autel on remarque une dalle tumulaire sur laquelle se lit en caractères du 13e siècle, tracés largement et sans égard pour l'alignement, le nom de "Laurens de Béga{rd?)" les deux dernières lettres seules restent douteuses, tant à cause de l'usure de la pierre que du peu d'espace laissé disponible au lapicide.
Parmi les noms de lieux auquel on peut songer, et entre lesquels il est difficile de choisir, nous avons :
Je laisse aux archéologues de la localité le soin d'établir l'identité du défunt, qui devait être un personnage d'une certaine importance. En effet, on sait que c'est au 13e siècle seulement que se généralisa l'usage d'enterrer les clercs et même les laïques de murque sous le pavé des églises, et que l'enfeu ou fosse sépulcrale du seigneur, du patron ou du fondateur de l'église paroissiale était habituellement au pied du maître-autel. Le laconisme de l'épitaphe donne à penser que le défunt était un ecclésiastique, circonstance qui me fait préférer la lecture Bigard.
Fac-similé de l'inscription de la chapelle Sainte-Anne de l'Ile de Batz.
Pour la lire, il faut se placer le dos tourné a l'autel, sur sa marche, contrairement à l'usage d'orienter ces dalles de manière qu'on les lise en faisant face à l'autel.
source : Revue archéologique, Volume 21, Janvier a Juin 1870.
Le ministère de la culture précise que cette chapelle était autrefois l'église paroissiale de l'île, et qu'elle a été abandonnée lors du transfert du village vers le centre de l'île.
Un dés-ensablement réalisé au 19e siècle aura entraîné la chute d'une grande partie des arcades de la nef et de plusieurs piles.
L'édifice en lui même pourrait dater à la fin de l'époque carolingienne, vraisemblablement après le départ des Normands.
Il se présente sous la forme d'un plan en croix latine.
A l'ouest il s'ouvre sur une porte en plein cintre, sans décor. Deux contreforts contrebutaient la poussée des arcades de la nef. Trois arcades plein cintre circonscrivent le carré du transept. Les bras de ce dernier sont flanqués, à l'est, d'une absidiole en cul de four éclairée par une baie. Après l'arc triomphal, le choeur présente une partie droite précédant un cul de four.
Un unique pilier du bras nord du transept présente, au niveau du bandeau du taillant, des motifs géométriques.
photo : alain viviane
photo : alain viviane
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