photo : Lumière du matin
Concarneau, petit port de mer sur l'Océan, chef-lieu de canton. Cette ville ancienne fut longtemps une place forte ; ses anciennes fortifications, tombant de vétusté, la reine Anne les fit relever et augmenter. Concarneau fut pris en 1373, par Duguetclin, et en 1579, par les ligueurs ; il est situé sur une petite île, ceint de murailles et flanqué de tours. La ville proprement dite est petite, le faubourg est plus considérable. Le port est parsemé de rochers qui en rendent d'accès difficile ; il peut contenir environ 300 barques, et dans les grandes marées il reçoit quelques navires (Source : France pittoresque par Abel Hugo 1835).
Les premières fortifications de la ville close de Concarneau ont été créées pour protéger le monastère dépendant de l'abbaye de Landévennec qui s'y était établi au VIIe siècle. D'abord érigées en bois, elles furent progressivement maçonnées, puis complètement reprises au cours du XVe siècle pour les adapter à l'artillerie. Quelques modifications y furent apportées au cours du XVIIe siècle : création du ravelin et de la demi-lune au cours de la première moitié du siècle, puis, sous Vauban, adaptation des fortifications aux progrès de l'artillerie, en décoiffant les tours pour y installer des plate-formes d'artillerie. Les remparts actuels sont pratiquement restés dans l'état où ils étaient à cette époque (Source : ministère de la culture).
Concarneau est une ville remarquable par sa position, isolée sur un ilot, au fond d'une baie qui communiqué à celle de la Forêt. Ce point, jadis un des plus forts de la Bretagne, pourrait encore être utilement fortifié, car les remparts actuels ne sont pas à la hauteur de la science moderne. Ces remparts sont du reste d'une grande épaisseur, et l'un des bastions est attribué à la reine Anne. La citerne est aussi une construction fort curieuse. Cambry fait observer que presque partout ces fortifications ont été faites avec un ciment ou mastic très fréquent dans le Finistère, et que l'on retrouve à Brest dans les fondations de l'ancienne machine à mater. Ce ciment est composé, selon le même auteur, de granit pilé, chaux vive et quelque blancs d'oeufs (Source : Dictionnaire historique et géographique de Bretagne par Ogée 1843).
Du Guesclin fut ensuite assiéger Concarneau. Cette ville, située sur la côte méridionale de la Cornouailles, au fond de la baie de la Forêt, était très bien remparée (Les fortifications de Concarneau sont encore aujourd'hui telles qu'elles étaient du temps de Du Guesclin, moins le donjon, très belle tour hexagone qui a été abattue de nos jours. La duchesse Anne de Bretagne fit faire quelques réparations à ces fortifications). Elle est assise sur un plateau rocailleux, que la mer environne de toutes parts quand la marée est haute, mais auquel on pouvait alors arriver à pied sec au moment du reflux. Le connétable, ayant bien reconnu l'assiette et la force de cette place, prit, pour lui faire donner l'assaut, le moment de la marée basse qui en rendait l'accès plus facile. Les Français se présentèrent valeureusement à l'escalade ; mais la garnison anglaise leur résista avec une valeur égale et les repoussa plusieurs fois, malgré l'exemple et les efforts du duc de Bourbon, du maréchal de Blainville, des comtes d'Alençon et du Perche, du vicomte de Rohan, des sires de Beaumanoir et de Beaumont, qui se montraient toujours les premiers sur les échelles. Du Guesclin, voyant qu'ils ne pouvaient parvenir à gagner le parapet, recourut à ses travailleurs. Il en avait toujours une troupe considérable avec lui ; ce corps de sapeurs était particulièrement commandé et dirigé par Alain Taillecol, surnommé l'Abbé de Malepaye, hardi chevalier qui avait été l'un des chefs des grandes compagnies et s'était depuis constamment attaché au service du connétable. Malgré les efforts des assiégés, ses sapeurs s'attachèrent à la muraille et travaillèrent avec tant d'ardeur qu'ils y eurent bientôt pratiqué une large brèche. Le duc de Bourbon s'y jeta le premier avec le chevalier qui portait son étendard ; mais au même instant celui-ci reçut tant de coups à la fois qu'il tomba expirant aux pieds de son maître. Tous ceux qui étaient à l'escalade, abandonnant les échelles, vinrent se présenter à la brèche où le plus sanglant combat s'engagea de main à main. Cependant les Anglais commençaient à plier et la ville était sur le point d'être emportée lorsque le retour de la marée montante força les assiégeants à se retirer et à laisser ainsi l'action indécise, en remettant l'accomplissement au lendemain. Mais, pendant la nuit, les Anglais, après une mûre délibération, voyant bien qu'ils ne pourraient résister à un second assaut, se décidèrent à capituler. Ils envoyèrent un héraut d'armes à Du Guesclin pour lui faire part de leur détermination et lui soumettre les articles de la capitulation, qui leur furent accordés tels qu'ils les désiraient, c'est-à-dire qu'ils sortirent vie et bagues sauves avec la liberté de se retirer à Brest.
Cette prise de Concarneau porta un coup terrible au parti anglais en Bretagne.
Source : Histoire de Bertrand Du Guesclin par Christophe-Paulin de La Poix Fréminville (chevalier de) 1841.
photo : Lumière du matin
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photo : Pascal-Jean Rebillat Photographies
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