Chapelle de Perguet

Perguet, sous l'invocation de la Vierge, jadis sous celle de saint Thomas est une commune formée de l'ancienne paroisse de ce nom, aujourd'hui succursale. Avant le Concordat, l'église de Perguet était au bourg actuel, et sous l'invocation de sainte Brigite. Aujourd'hui cette église n'est plus qu'une chapelle, dont la fête patronale a lieu le jour Saint-Laurent.

La chapelle dite de Benodet (Tête de l'Odet, rivière) est devenue l'église paroissiale de la commune de Perguet. C'est un monument très ancien, et qui fut fondé eu 1241 par Eudon de Fouesnant ( Alb. de Morlaix ). Ses murs, de plus de quatre pieds d'épaisseur, flanqués de lourds contreforts, et percés de voûtes à plein-cintre, dénotent bien son origine. On vient en pèlerinage à cette église, en l'honneur de Notre-Dame-de-Benodet. Les marins, leurs femmes et leurs enfants y font fréquemment des voeux et des offrandes. Certaines reliques, conservées aussi en ce lieu, ont dans le pays la réputation de guérir les maladies de cerveau.

Aucune terre seigneuriale n'existait en cette commune ; mais elle relevait du fief de Bodinio, appartenant aujourd'hui à la maison de Penfeuntenio, dont le nom n'a été traduit en celui de Cheffontaine. Bodinio , qui est en ruines, était dans la paroisse de Clohars ; à côté on a levé , à la fin du siècle dernier, une nouvelle habitation, qui est un des plus beaux châteaux de la Bretagne, et que possède aujourd'hui M. de Lannascol.

Source : Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne par Jean Ogée 1853.

A moitié route de Fouesnant se trouve la Chapelle de Perguet qui était autrefois l'église paroissiale dont dépendait Bénodet. Il faut s'arrêter pour l'examiner un peu c'est un de nos rares monuments romans extérieurement on peut reconnaitre ce style dans le côté Nord, où il est fort bien indiqué par le petit appareil de la maçonnerie et surtout par les petites fenêtres hautes, taillées en meurtrières. Ce caractère apparait moins dans la façade Ouest quant au côté Midi. il a été complètement remanié par l'adjonction d'un joli ossuaire, un porche et un transept au XVIe siècle. Le petit clocher central doit être de la même époque et on peut y lire cette inscription

1393 - D:IAN:RISTEX:CVR - CARADEC

Dans le cimetière est une croix de granit, avec la statue de Saint Laurent adossée au fût. Tout cela forme un ensemble pittoresque avec les grands arbres qui encadrent et surtout un vieil if tout tordu et tout bossué, âgé au moins de trois ou quatre siècles.

En pénétrant à l'intérieur de l'église. on trouve une architecture réellement saisissante dans les arcades de la nef et l'arc triomphal formant l'entrée du choeur. Les trois travées du Nord sont imposantes et correctes, mais rustiques, avec leurs piles carrées dépourvues de tailloirs, leurs arcades à claveaux serrés et réguliers au côté Midi on trouve le même tracé, mais sur les piles prennent naissance des colonnettes à base et chapiteaux sculptés, et de ces chapiteaux partent des arcs formerets encadrant fort élégamment les petites baies percées dans le mur. On pourra remarquer, dans le bas-côté Nord, un petit foyer pratiqué au XVIe siècle tout près des anciens fonts baptismaux.

Dans la maîtresse-vitre on voit un crucifiement avec une Sainte-Face et les armes suivantes :

  1. De sable et l'aigle éployée d'argent, qui est Fouesnant ;
  2. D'azur au griffon d'argent.

Donner un coup d'oeil aux vieilles statues et à un tableau de la Sainte-Famille.

Source : En vélo autour de Quimper par J.-M. Abgrall 1910.

Nous croyons devoir joindre à cet article une note fort intéressante, que nous adressa en 1841 M. D., maire de Perguet :

Us et coutumes

Perguet ne se distingue nullement des autres communes du canton, qui lui même ressemble à beaucoup d'autres du département sous le rapport des usages et moeurs. Toutefois, la rareté de ses relations avec la ville, à cause des mauvais chemins, a probablement contribué à soustraire plus qu'ailleurs les anciens usages aux altérations qu'amènent le temps, et surtout la fréquentation des villes.

Cinquante années de révolutions, pendant lesquelles Perguet a vu revenir bon nombre des enfants qu'il a fournis à l'armée, n'ont guère changé le costume, qui rappelle plus qu'aucun autre de la Bretagne celui des ducs et duchesses de cette province, tels que leurs tombeaux et cénotaphes les représentent Cependant les grègues plissées n'apparaissent plus qu'aux jours de cérémonies, et sont remplacées par le pantalon, plus décent, infiniment plus commode, mais moins élégant, moins original. Ce sont les soldats de retour qui l'ont introduit. Les femmes ont aussi substitué à l'ancienne coiffe, relevée sur la tête en plateaux, ou bien dont les barbes retombent sur la poitrine, une coiffe ressemblant a certaines coiffes de religieuses, qui les garantissent parfaitement des intempéries et conservent la blancheur de leur teint, dont elles sont assez fières. Comme les grègues, ces coiffes ne se présentent que dans les grands jours, quand, par exemple, les jeunes mariées changent leurs corsets de velours noir contre des corsets rouges, garnis de dentelles d'or, ainsi que le bas des jupons, et ornés de petites glaces sur la poitrine. Leurs tabliers, jadis d'une même étoffe, sont maintenant en indiennes omnicolore.

Le goût de la boisson est resté ce qu'il était, c'est-à-dire très-répandu, ainsi que celui du tabac. Bien que l'ivrognerie soit réputée vice par l'opinion générale, ce n'est qu'en tant qu'elle distrait du travail, des affaires, et amène la ruine des familles ; mais l'ivresse en elle-même, pourvu qu'elle n'occasionne pas de dépenses, ne porte nul préjudice à la réputation. Même un prêtre qui aurait l'habitude de ne quitter la table qu'un peu échauffé n'en serait ni moins estimé, ni moins respecté ; taudis que, si l'on soupçonnait sa chasteté, il serait vilipendé.

Des anciens usages du pays, le plus remarquable est une sorte de droit d'ainesse : il a traversé sans déchet une longue révolution qui a tout emporté avec elle, et il s'exerce toujours, sans que ses victimes s'en permettent une plainte. Dès que le fils ainé contracte un mariage, son père et sa mère, n'auraient encore que quarante ans, se démettent en sa faveur de tous leurs biens, meubles, etc., se réservant à peine leurs vêtements, un chétif mobilier et des aliments jusqu'à la fin de leurs jours. De chefs de famille exerçant l'autorité, ils passent à la condition de valets. L'acte de démission stipule, outre celle réserve, des quoteparts pour les frères et soeurs, payables en argent à l'époque de leur établissement. En attendant, Ils vivent chez l'aîné en qualité de domestiques. Celui-ci pourvoit à leurs besoins sans leur payer d'intérêts pour leurs quoteparts. Cet usage a conservé dans le pays un certain nombre de familles aisées, tenant à leur origine, à leurs alliances, et gardant plus intact un certain dépôt d'honorables sentiments. Il a retardé jusqu'à présent le morcellement des corps d'exploitation si fatal à l'agriculture. A la vérité, les cadets, qui épousent des filles non propriétaires, et n'apportant comme eux que quelques écus, finissent par augmenter le nombre des simples journaliers et prolétaires. L'aine est toujours favorisé par l'estimation des meubles et immeubles faite dans le contrat de démission. Toutefois, avant qu'il n'ait acquitté ses obligations, à l'aide de la dot de sa femme d'abord, et ensuite par les fruits de son travail et de ses économies, il arrive souvent que le moment de la démission vient aussi pour lui, léguant à son successeur les dettes dont il est encore grevé. Tout ce système, reposant en quelque sorte sur le domaine congéable, disparaîtra incessamment avec lui, et c'est pour ce motif que nous avons cru intéressant de le consigner ici

Bientôt les fermes, possédées par les habitants des villes, remplaceront les domaines ; et les anciens domaniers, subissant l'égalité des partages, ne seront plus que de petits fermiers trop mal aisés pour bien garnir leurs exploitations ; la grande concurrence résultant de l'augmentation de la population devant renchérir les fermages. Nous pensons que nos campagnes perdront à ce changement en moralité et en véritables richesses.

Source : Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne par Jean Ogée 1853.

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 42499
  • item : Chapelle de Perguet
  • Localisation :
    • Bretagne
    • Finistère
    • Bénodet
  • Lieu dit : Perguet
  • Code INSEE commune : 29006
  • Code postal de la commune : 29950
  • Ordre dans la liste : 1
  • Nom commun de la construction :
    • La dénomination principale pour cette construction est : chapelle
  • Etat :
    • L'état actuel de cette construction ne nous est pas connue.

Dates et époques

  • Périodes de construction : 3 différentes époques marquent l'histoire du lieu.
    • 12e siècle
    • 16e siècle
    • 4e quart 16e siècle
  • Année : 1595
  • Type d'enregistrement : site inscrit
  • Date de protection : 1916/04/18 : classé MH
  • Date de versement : 1993/08/24

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • non communiqué
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • non communiqué
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Interêt de l'oeuvre : Abords : site inscrit 09 05 1931 (arrêté).
  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :
    • Notre base de données ne comprend aucun élément particulier qui fasse l'objet d'une protection.
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers :
    • Autre Information : propriété de la commune 1992
  • Détails : Chapelle de Perguet : classement par arrêté du 18 avril 1916
  • Référence Mérimée : PA00089830

photo : Pascal-Jean Rebillat Photographies

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