photo : Laurent
Morainville a pour limites Lieuray, Jouveaux, Fresnes, Bailleul, Saint-Jean-d'Asnières, Saint-Sylvestre et Epaignes. Ses hameaux sont: à l'est, le Trembley et l'Église; au sud, la Rue-Huguenot; au sud-ouest, les Hautes - Terres , la Cannerie, la Croisette; à l'ouest, le Saussay et Fernel; au nord, le Breuil.
C'est à Morainville, non loin de l'église, que l'ancien chemin de Lisieux à Houen, cité comme pouvant être une voie romaine, se divise en deux branches. Au bord de celle qui se dirige vers la chapelle de Lieuray, dans la masure de M. Giot, il existe des vestiges de constructions antiques, et l'on trouve, dans les champs voisins, une immense quantité de fragments de tuiles à rebord, disséminés sur une étendue de labour de 5 hectares au moins.
Les premiers seigneurs de cette paroisse n'ont point laissé de souvenirs. Dans la deuxième moitié du douzième siècle, je trouve un Guillaume de Morainville , employé comme témoin dans une charte faite en faveur de Préaux, par Henri du Neubourg. C'est peut-être lui qu'un Catalogue d'antiques familles désigne par ces mots:
« Guillaume de Morainville , escuyer, sieur d'Amblie , confisqué l'an 1205. »
La même liste mentionne Robert de Morainville, sieur du lieu. Plus tard, nous trouvons à Morainville, des seigneurs du nom de Ségrie. Louis de Ségrie ne laissa qu'une héritière, Guillemette de Ségrie, qui épousa, vers 1430, Robert de Dreux, fils de Gauvain de Dreux et de Jeanne d'Esneval. Jacques de Dreux , seigneur de Berville et Saint-Pierre-du-Chastel, quatrième fils de Robert de Dreux, continua la ligne des Dreux de Morainville. Jean de Dreux, seigneur de Morainville, Mauny, Saint-Ouen, et gouverneur du Perche, fut tué au siége de Verneuil, en 1590.
Il y avait plusieurs fiefs assez importants à Moraiuville: Mortiers, Ma1chères, Ruqueville, Fernel, le Saussay, les Hautes-Terres, le Breuil. L'abbaye de Cormeilles en possédait aussi un auprès de l'église. Il était au nombre des biens de l'abbaye réservés à l'abbé commendataire.
L'église de Morainville, dédiée à saint Ouen, est très ancienne. Son clocher roman est remarquable par l'absence de tout ornement. On prétend que cette église était celle d'un prieuré relevant de Cormeilles, et que le temple paroissial existait primitivement au hameau de la Croisette, près du trou Souffleux. Quoi qu'il en soit , les religieux de Cormeilles nommaient à la cure de Morainville, et recueillaient les deux tiers de la dime. Cette commune possède une assemblée de la Trinite.
Source : "Essai historique sur l'arrondissement de Pont Audemer" Par Alfred Canel page 400