Sainte Opportune la Campagne, arrondissement de Bernai, canton de Beaumont-le-Roger.
Patr. Ste Opportune. — Prés, le seigneur.
Voie romaine, tendant d'Evreux à Brionne.
Cette commune est appelée « Sancta Opportuna in Campania» dans plusieurs actes du commencement du XIVe siècle, relatif au patronage de l'abbaye de Préaux.
En 1250, Gilbert de Bigards, chevalier, donna à l'abbaye du Bec dix-sept boisseaux de froment de rente (mesure de Neubourg), à prendre sur Geoffroi de Rondette, « en la paroisse de Sainte-Opportune de la Champaigne. »
On trouve sur le territoire de cette commune une enceinte environnée de larges fossés, connue sous le nom de Tiron. Une tour paraît avoir été élevée en cet endroit.
Sainte-Opportune-la-Campagne, SaintLéger-le-Gautier et le Plessis-Mahiet ont été réunis en 1846 sous le nom du PlessisSainte-Opportune.
Dépendances :
M. le comte de Barrey recommande à l'attention de la Société l'église du Plessis-Mahiet à raison de trois autels provenant de l'abbaye du Bec , et de boiseries très-remarquables qu'elle possède. M. l'abbé Garcin a bien voulu adresser à M. Bordeaux, pour le procès-verbal, une notice sur ces objets, notice dont voici l'analyse:
« Le maître-autel du Plessis-Mahiet, à présent le Plessis-Sainte-Opportune est semi-circulaire, entouré de huit colonnes torses, avec les statues des quatre évangélistes; le tabernacle , isolé, est décoré de colonnettes et de belles sculptures; au-dessus de l'exposition qui surmonte le tabernacle, deux anges tiennent une couronne. Une galerie à jour richement décorée, relie les colonnes de l'hémicycle, et ce somptueux ensemble se termine en forme de dome avec des urnes, des ligures d'anges, etc. Le tout produit un effet très-majestueux.
« L'autel de la vierge, et celui de Saint-Sébastien, sont dans le même goût. Tous trois sont exécutés en bois de chêne, qui a gardé sa couleur naturelle. Les chapiteaux des colonnes, les têtes de chérubins ailés qui décorent les faces des piédestaux, et surtout les guirlandes de fleurs et de fruits avec les festons mêlés à cet ensemble d'architecture, sont sculptés avec une grande adresse et arrangés d'une façon ingénieuse.
« Les stalles sont aussi fort remarquables. Le dossier en est très-élevé. Les accoudoirs sont décorés de têtes humaines et même de personnages entiers. Différents panneaux sont décorés d'attributs; sur d'autres on a sculpté divers écussons armoriés qui mériteraient d'être examinés.
« Enfin, sous le lutrin, une pierre tombale porte la date de 1698. — Les deux cloches remontent seulement à l'année 1756. — Dans le cimetière, on voit un if qui n'a pas moins de huit pieds de circonférence. »
Source : Congrès archéologique de France par Société française d'archéologie 1857.
