Ancienne Cathédrale Saint-Sacerdos

(...) C'est donc un objet digne de quelque curiosité, de remonter à la première et faible source de tant de maux; ce fut le droit que le roi de France prétendait avoir, de faire construire une Bastide dans la paroisse de Saint-Sacerdos. Examinons d'abord le fondement de cette prétention.

Le pape Eugène III, confirmant en 1153 les possessions du monastère de Sarlat, comptait au nombre de ces possessions l'Église de Saint-Sacerdos et ses dépendances. La paroisse Saint-Sacerdos faisait donc dès-lors partie du temporel du monastère de Sarlat. En 1289, l'Abbé et les Religieux de ce monastère donnèrent au roi de France leur temporel en pariage ; l'acte en est conservé au trésor des Chartes. Le roi de France était donc co-seigneur du territoire de Saint-Sacerdos avec les moines de Sarlat. Or, le monastère de Sarlat n'avait aucune possession dans la mouvance du roi d'Angleterre ; le roi de France avait donc, à tous égards, le droit de faire construire une Bastide à Saint-Sacerdos.

A la vérité, un Arrêt avait jugé autrefois le contraire; mais on était revenu contre cet Arrêt, et il avait depuis été décidé que les prétentions du roi de France sur Saint-Sacerdos étaient fondées, parce que l'abbé de Sarlat tenait tout de ce Prince, et rien du roi d'Angleterre. Ce sont les propres termes d'une lettre des ambassadeurs d'Angleterre au Roi leur maître, écrite durant la querelle, et dont j'aurai loccasion de parler par la, suite.

Source : Histoire de l'Académie royale des inscriptions et belles lettres, Volume 41 1780.

SARLAT, en latin Sarlatum, ville de France et capitale du Bas-Perigord, avec évêché suffragant de Bourdeaux. II y avoit une ancienne abbaye de l'ordre de saint Benoît, dédiée à Dieu sous l'invocation de saint Sacerdos, nommé vulgairement Sadroc ou Sardoc, évêque de Limoges : Jean XXII. l'érigea en cathédrale en 1317, et l'année suivante il en nomma Raimond de Roquecor, premier évêque.

Sarlat est située entre la Dordogne et la Vezere, à trois quarts de lieu de la première vers le midi, et à trois lieues de l'autre vers le nord. Elle a présidial, et senechaussée du ressort du parlement de Bourdeaux, et élection de la généralité et du ressort de la cour des aydes de la même ville. Elle n'est pas forte par sa situation, étant commandée par plusieurs montagnes, d'où il est aisé de, la battre ; néanmoins elle a soutenu plusieurs sièges depuis moins de deux siècles.

  • En 1562, le marquis de Duras l'attaqua pour les Huguenots; mais les habitants se défendirent vigoureusement et Duras ayant appris que les troupes du roi commandées par Montluc et Burie s'approchaient, se retira vers la Saintonge.
  • En 1574. le capitaine Vivans gentilhomme du voisinage, et Huguenot, surprit cette ville le 22 Février par le moyen de plusieurs gentilshommes qui s'y étaient retirés sous prétexte d'y passer l'hiver et le carnaval.Ces impies rançonnèrent la bourgeoisie, massacrèrent plusieurs personnes considérables dans leurs maisons, et entre autres, Pons et Pierre de Silagnac, le premier archidiacre, le second chantre de la cathédrale : ils pillèrent aussi les églises, et suivant leur coutume ils brûlèrent les reliques, et surtout le corps de saint Sacerdos, patron de la cathédrale.
  • En 1587, après la bataille de Coutras, le vicomte de Turenne, avec une partie de l'armée du roi de Navarre, (Henri, depuis roi de France IV. du nom) assiégea Sarlat inutilement durant trois semaines, et fut contraint de se retirer le 14 Décembre, quoique la ville n'eût pour toute défense que ses propres habitants, et deux gentilshommes qualifiés du voisinage, savoir le capitaine Jayac, de l'ancienne maison de Carbonnieres, et la Mothe-Fenelon, de la maison de Salagnac.
  • En 1652, l'armée des princes, commandée par le comte de Marchin, assiégea Sarlat, et la prit par capitulation
  • Le 1 Janvier 1655. les habitants furent désarmés, et leurs armes confiées à la garde d'Antoine de Costes de Maurival, dont on a parlé à l'arr. COSTES (Antoine de) Celui-ci, qui avait exhorté la bourgeoisie à ne point capituler, la ranima peu après: il arrêta lui-même Chavagnac qui commandait dans Sarlat pour les princes, et la ville fut remise sous l'obeissance du roi. dès le 23 Mars 1653.

Plusieurs de nos rois ont reconnu là fidélité de cette ville par les beaux privilèges qu'ils lui ont accordés, et par la concession d'un chef cousu des armes de France à cette de la ville, qui font une salamandre couronnée d'or en champ de gueules. Le plus singulier de ses privilèges, est l'autorité accordée aux quatre consuls qui sont co-seigneurs de la ville avec l'evêque, et seuls juges du criminel et de la police, d'imposer la taille et contribution pour la ville et banlieue pour subvenir aux besoins publics, sans nouvelle permission du roi. Ce privilège leur fut accordé par Philippe IV. dit le Bel, le président Boyer, décision 60. observe qu'ils n'en peuvent user que du consentement des vingt-quatre conseillers de ville. II n'est pas inutile de remarquer qu'avant que les reliques de Saint Sacerdos fussent transférées à Sarlat, ce qui arriva selon MM. de Sainte Marthe sous le règne de Charlemagne, l'église était sous le titre de saint Sauveur; et qu'elle a été bâtie sur les ruines d'un temple de faux dieux, dont on a conservé le portail, au haut duquel on voit encore les trois parques. Le chapitre de cette cathédrale, auquel on a uni celui de saint Avit, au commencement du XVIIIe siécle, est composé d'un doyen, d'un archidiacre , d'un sacristain et de quatorze chanoines.

Source : Le grand dictionnaire historique ou le mélange curieux de l'histoire sacrée par Louis Moreri en 1725.

Voir aussi Cathédrale en architecture.

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 35574
  • item : Ancienne Cathédrale Saint-Sacerdos
  • Localisation :
    • Aquitaine
    • Dordogne
    • Sarlat-la-Canéda
  • Code INSEE commune : 24520
  • Code postal de la commune : 24200
  • Ordre dans la liste : 6
  • Nom commun de la construction :
    • La dénomination principale pour cette construction est : cathédrale
  • Etat :
    • L'état actuel de cette construction ne nous est pas connue.

Dates et époques

  • Périodes de construction : 2 différentes époques marquent l'histoire du lieu.
    • 12e siècle
    • 17e siècle
  • Date de protection : 1840 : classé MH
  • Date de versement : 1993/06/11

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • non communiqué
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • non communiqué
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Interêt de l'oeuvre : 18 04 1914 (J.O.)
  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :
    • Notre base de données ne comprend aucun élément particulier qui fasse l'objet d'une protection.
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers :
    • Autre Information : propriété de la commune 1992
  • Détails : Cathédrale (ancienne) : classement par liste de 1840
  • Référence Mérimée : PA00082916

photo : Lomyre

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photo : joel.herbez

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