eymet

Le canton d'Eymet est situé dans le bassin de la Garonne, dont le Drot est un affluent; la ville est assise sur la rive gauche de cette rivière, dans une vallée étroite, mais fertile et riche en sites pittoresques.

Cette contrée présente les traces d'une population très-ancienne; elle possède un monument celtique assez remarquable que le temps et les barbares n'ont pu détruire. On voit à un kilomètre de Rouquette (bourg du canton d'Eymet), un cromleck formé de pierres calcaires, placées de champ, sur une ligne circulaire, et surmontées d'un énorme silex horizontal de trois mètres de longueur.

La civilisation romaine paraît s'être arrêtée en ce pays avec complaisance; des monuments curieux , et récemment découverts , y attestent sa présence pendant les siècles écoulés depuis les premiers temps de l'invasion jusqu'à la chute du Bas Empire.

Dans les déblais delà route royale, non encore terminée, de Limoges à Mont-de-Marsan, passant par Eymet, on a trouvé deux statues : l'une représente un homme d'un âge mùr et l'autre un adolescent. Toutes deux sont de grandeur plus qu'ordinaire et se distinguent par la pureté des formes et la correction du dessin. Des briques à parements, des fragments de poterie fine et quelques médailles impériales assez bien conservées les entouraient; à côté, gisait un tronçon de colonne cannelée d'une grande dimension. A cinquante pas de distance, et sur la même ligne, un pan de mur enfoncé de quatre mètres environ et démoli par les ouvriers, a laissé échapper de ses débris des médailles en argent et en bronze de Domitien , de Trébonius Gallus, des deux Gordiens, de Volusien, de Galien, de Salonine et de Philippe ; d'autres médailles romaines, à grand module, d'Adrien, de Trajan, etc., etc., avaient été rencontrées dans la commune de Rouquette, sous un chêne séculaire abattu par un bûcheron. Non loin de là, un propriétaire défonçant une terre en labour qui domine un frais vallon, a mis à jour un aqueduc en briques à rebords; enfin, tout annonce que la vallée du Drot plaisait aux conquérants des Gaules, et à cette espèce de colons militaires que Rome envoyait à la suite de ses armées pour consolider son empire. On ne sait pas si un camp romain (castrum) a occupé l'espace qui renferme actuellement la ville d'Eymet; mais le petit ruisseau qui se contourne autour de son enceinte et qui remplissait plus tard les fossés des murailles, porta de temps immémorial le nom de Tibre: ce nom s'étend à une rue et au quartier adjacent.

Suivant la tradition populaire, une abbaye de bénédictins s'éleva sur le terrain où se trouvent aujourd'hui placés l'église, le presbytère et la place contiguë. Cette abbaye, aussi bien que les constructions précédentes , fut entièrement ruinée lors de l'invasion des barbares; néanmoins, il est croyable qu'elle détermina, autour d'elle, l'établissement de quelques habitations plus ou moins importantes, premier noyau de la fondation postérieure de la ville.

Château de la bastide

Patrimoine classé, étudié ou inscrit dit 'Château de la bastide' à eymet (dordogne 24500). C'est du château d'Eymet, qu'Henri IV écrivit à Corisandre d'Andoins, veuve du comte de Grammont, une lettre textuellement rapportée par Voltaire, dans son Essai sur les mœurs et l'esprit des Nations.