photo : gerardgg
Lorsque je visitai, il y a quelques années, l'église de Saint-Hilaire de Melle, pour me fixer sur cette question, alors si controversée, des statues équestres, qui a donné lieu à un tournoi archéologique assez plaisant, je déplorai avec mon honorable cicérone l'état de délabrement où se trouvait cette gracieuse basilique.
Depuis lors la main intelligente de l'un de nos plus honorables collègues a fait disparaître en partie les affligeantes dégradations qui m'alarmaient, et bientôt ce temple, déjà remarquable à tant de titres, sera cité comme une des preuves les plus positives de tout ce que peut l'habileté d'un architecte dans l'art de restaurer.
M. Segrétain, en respectant avec scrupule les parties essentielles et l'ornementation de l'église, a su refaire, à peu près à neuf, un bijou monumental, et on lui saura gré d'avoir obtenu ce résultat important avec des ressources relativement fort restreintes.
Il est un point surtout qui m'a frappé, et sur lequel je crois devoir fixer votre attention.
Vous avez tous comme moi, Messieurs, en examinant la plupart des absides de nos églises du 12e siècle, regretté de voir ces parties si importantes de nos édifices religieux couvertes d'ignobles toitures en tuiles courbes ou plates, qui, loin de reposer sur un entablement ornementé, dépassent de plusieurs pieds la ligne verticale des murs, comme dans les plus ignobles baraques, et qui produisent le plus triste effet. Eh bien , M. Segrétain n'a pas voulu qu'on lui reprochera son œuvre cet aspect disgracieux, et assurément il a réussi. La toiture des absides de Saint-Hilaire de Melle se compose de pierres plates de 10 à 15 cent, d'épaisseur sur 35 environ de largeur, taillées en forme légèrement imbriquée, et dont chaque côté est muni d'un rebord assez saillant qui se soude avec du ciment au rebord de la pierre voisine. Chaque rang de pierres ainsi agencées est recouvert par un nouveau rang jusqu'au sommet, d'où partent comme autant de lignes en relief ou de rayons aboutissant à la circonférence, et qui sont formés par les rebords de chaque pierre. L'eau des pluies, dirigée forcément par la forme imbriquée vers les rebords, coule avec facilité et ne séjourne point sur la toiture, qu'elle ne peut pénétrer.
J'affirme que ce mode de couverture est essentiellement monumental, et que rien n'approche de l'effet grandiose qu'il produit. M. Segrétain a appliqué, dit-on, fort heureusement ce système à la construction d'une prison cellulaire à Niort. Ce n'est pas, du reste, le premier emprunt qu'il ait fait à l'architecture religieuse pour l'appliquer à l'architecture civile, et il m'a assuré qu'il n'avait eu qu'à se louer de ces emprunts, toutes les fois que sa science les avait mis à profit.
Source : Mémoires de la Société des Antiquaires de l'Ouest.
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