Cathédrale Saint-Etienne

Le Chapitre de la Cathédrale, appelé dans tous les actes Ancienne anciens Chapitre De Saint-Brieuc, avait pour armes: « d'hermines à trois figures de saints, une en chef à genoux les mains jointes, vêtue d'une aube et dalmatique de diacre, et deux en pointe étendant chacune une main, et tenant leurs crosses de l'autre, habillées pontificalement, affrontées et naissant de la pointe, le tout d'or (Nous avons retrouvé trois sceaux du chapitre; nous donnons le plus ancien a la fin de ce volume. Les autres ne diffèrent de celui-là qu'en ce que les deux patrons du diocèse, saint Brieuc et saint Guillaume, portent leurs crosses, et qu'ils ne sont pas encadrés dans des arcades; ils sont du XVIIe siècle. Dans l'un des deux, des rayons mouvant à dextre, indiquent le ciel ouvert devant saint Etienne, patron de la Cathédrale. ).

Plus ancien que la ville, puisque les premiers chanoines succédèrent aux compagnons du saint patron de ce diocèse ; seigneur du principal fief de la cité qui s'était peu à peu formée sous l'aile du monastère ; curé de la seule paroisse ; administrateur de la Cathédrale ; représenté dans toutes les assemblées politiques, ce corps vénérable tient, sans contredit, la seconde place dans l'histoire religieuse de Saint-Brieuc.

Cette histoire resterait, jusqu'à une époque assez rapprochée de nous, enveloppée d'épaisses ténèbres, si un acte, un seul, n'avait échappé « à la fraction et dégast » des 11 aout et 4 décembre 1592. Dans ces désastreuses journées, des soudards pillèrent et brûlèrent les riches archives de la Cathédrale. C'est aux Ligueurs que le second de ces ravages doit être imputé ; mais le soin que les pièces, écrites au moment de la réaction royaliste, mettent à désigner les premiers dévastateurs sous le terme vague de « gens de guerre,» semble indiquer qu'ils appartenaient à l'armée du roi.

Toujours est-il que, vers l'année 1233, l'archevêque Juhel était assis sur le siége de Tours ; un des principaux devoirs de sa charge consistait alors à visiter toutes les églises de sa province. Il vint donc au mois d'octobre vers celle de Saint-Brieuc qui était gouvernée par saint Guillaume ; c'était peu de temps avant la mort du saint. A la suite de sa visite, il fit un mandement que nous publierions in extenso, s'il n'avait été inséré déjà au tome II du Spicilège d'Achéry, et reproduit par Guimart à la suite de son Histoire des évêques de Saint-Brieuc. Nous nous contenterons donc d'en présenter une analyse fidèle, et d'y ajouter quelques observations.

« Juhel, par la grâce de Dieu, etc., y est-il dit d'abord, comme nous remplissions la charge de la visite au diocèse briochin, étant arrivé à l'église de Saint-Brieuc, nous avons prescrit pour cette église, en l'honneur de Dieu, du consentement de notre vénérable frère, Guillaume, Willelmus, et des chanoines que nous y avons trouvés présents, des règlements qui, s'ils sont bien observés, ne gêneront pas dans l'avenir cette église dans le service divin. » Ainsi, tout d'abord, c'est du consentement de l'évêque et du chapitre que l'archevêque donne un règlement, et ce règlement reçoit le sceau de l'évêque « qui presentibus litteris sigillum suum apposuit. »

Le premier article crée un vicaire perpétuel pour la paroisse ; les fonctions pastorales, jusque-là directement exercées par le chapitre, sont, à partir de ce moment, déléguées à un vicaire qui administre au nom des chanoines: « nous avons arrêté que les sept chanoines qui perçoivent leurs prébendes dans la ville, éliront pour la paroisse un vicaire, qu'ils présenteront à l'évêque, et qui recevra de ce dernier la charge des âmes. Ce vicaire aura sous lui deux chapelains qu'il présentera à l'évêque. Le vicaire et les deux chapelains seront tenus de desservir la paroisse et d'assister au chœur. » Quant aux émoluments, voici comment ils sont réglés: « Le vicaire touchera tous les revenus de ladite paroisse, excepté les offrandes des pèlerins et le blé des dîmes qui resteront aux sept chanoines, et aussi le vicaire leur paiera quatre livres de pension annuelle. Le vicaire et les chapelains jureront aux chanoines sus-mentionnés, qu'ils garderont fidèlement et leur rendront ceux de leurs revenus qui leur passeront par les mains. » A cette époque, prudence était mère de sûreté, et ce surcroît de précaution n'avait rien d'injurieux ; mais continuons.

« Les chanoines pourront toujours par l'un d'eux desservir l'église ; mais, à leur refus, le chantre et l'archidiacre Guillaume devront entretenir des vicaires prêtres, ce pourquoi chacun d'eux abandonnera cent sols sur sa prébende. » De plus, le chanoine-diacre (archidiacre) Guillaume, devra un diacre vicaire auquel il paiera annuellement soixante sols sur sa prébende ; maîtres Willelmus de Alla Villa et Petrus de Monantor (ou Moncontor) fourniront des vicaires sous-diacres, auxquels, sur leurs prébendes, ils donneront chacun cinquante sols.

Suivent diverses mesures de discipline: « que nul clerc du chœur briochin, depuis le coup de Matines jusqu'après la Grand'messe, et depuis le coup de Nones jusqu'après Complies, n'entre dans l'église sine supellicio. » Non seulement les petites heures se récitent au chœur, mais même elles sont annoncées au son de la cloche. Les revenus de l'église doivent être chaque jour distribués aux chanoines présents, à raison de quatre deniers pour Matines, trois pour la Grand'messe, deux pour les Vêpres; « que, si lesdits revenus ne peuvent suffire à ces distributions dans tout le cours d'une année, la distribution soit faite de préférence dans l'Avent et le Carême, afin que les manquements aient plutôt lieu dans d'autres temps. »

Des prébendes étaient très-fortes, d'autres très-faibles; Juhel voulut que toutes fussent égalisées à la mort des cinq chanoines qui jouissaient des premières: « Comme il est convenable que dans la vigne du seigneur, tous portent une part égale du poids et du travail, et que tous reçoivent une même récompense, nous avons décidé que toutes les prébendes, grosses et petites, seront portées a une valeur de XX livres chacune, et le surplus consacré au service de l'église. » Pour jouir de ces vingt livres, il fallait résider au moins six mois, ou se faire autoriser par le chapitre à fréquenter une école d'études générales (hautes études), permission qui ne pouvait être refusée.

« L'évêque susdit, ajoute Juhel, voulant l'honneur et glorification de son église, pour que le nombre des chanoines y soit augmenté, a concédé pour toujours, à notre prière, au chapitre Briochin, l'église de Ploedran, après la mort de la personne qui la possède actuellement. » L'évêque nommera donc pour les deux nouvelles prébendes sacerdotales deux chanoines qui jureront au moment de leur institution de servir par eux-mêmes dans l'église de Saint-Brieuc, et qui, sous un an, se feront ordonner prêtres, sans quoi ces prébendes deviendront vacantes de droit; ni l'évêque ni le chapitre ne pourront proroger ce délai; car « nous voulons, continue l'archevêque, que le service de cette église soit fait, non-seulement par des vicaires et chapelains, mais aussi par les prêtres chanoines. » Quant à Plédran, lorsque l'église viendra à vaquer, le chapitre proposera à l'évêque un vicaire pour avoir soin des âmes; celui-ci aura et entretiendra avec lui un chapelain, à qui une portion des revenus de cette église sera laissée. Si le revenu de cette paroisse donnait au-delà des quarante livres affectées aux deux prébendes, le surplus retournerait à l'église de Saint-Brieuc.

« Le chapitre, reconnaissant de la grâce que lui fait l'évêque, et voulant lui être agréable, lui cède librement et bénignement pour être possédé par lui et ses successeurs à perpétuité les églises de Plenée et de Hénanbihan. Enfin, pour que cette ordonnance soit irrévocablement observée dans les temps à venir, nous voulons que l'évêque nommé, après son sacre et avant qu'il ne soit reçu dans son église, jure qu'il l'observera et qu'il l'a scelle de son sceau; de même que chaque chanoine nommé, avant qu'il ne prenne sa stalle au chœur et sa place au chapitre, jure de la conserver. Il ne recevra ses deniers de distribution (lue pour les heures d'assistance, et il ne jouira de sa prébende que s'il a fait sa résidence, comme il est dit plus haut. »

Tel est l'acte de Juhel, daté de Saint-Brieuc et revêtu du sceau de saint Guillaume, du consentement du chapitre et du vitlinms de Pierre (sans doute le duc Pierre Mauclerc).

Ainsi donc, au temps de saint Guillaume, le chapitre de la Cathédrale se composait de douze prébendes, dont sept seulement étaient pourvues de titulaires. Le nombre en fut alors porté à quatorze par le métropolitain, de concert avec l'évêque et le chapitre; le pouvoir temporel se bornait à donner une sanction, un simple visa. Dans ce même temps nous trouvons deux doyens, l'un de Saint-Brieuc, l'autre de Goëllo, et deux archidiacres, l'un de Goëllo et l'autre de Penthièvre.

Le chapitre était composé à la Révolution, tel qu'il institution, l'était au siècle précédent. Nous y trouvons alors vingt prébendes et sept dignitaires que le rentier nomme dans l'ordre suivant: l'évêque, le doyen, le trésorier, l'archidiacre de Penthièvre, l'archidiacre de Goëllo, le scholastique et le chantre. La première prébende appartenait de droit au duc de Penthièvre. Une autre était réservée à la psalette, et une troisième au principal du collége ; cette dernière affectation ne remontait qu'au commencement du XVIIe siècle.

Source : Anciens évêchés de Bretagne : Diocèse de Saint-Brieuc par Jules Henri Geslin de Bourgogne.

Voir aussi Cathédrale en architecture.

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 31797
  • item : Cathédrale Saint-Etienne
  • Localisation :
    • Bretagne
    • Côtes-d'Armor
    • Saint-Brieuc
  • Adresse : place du Martray
  • Code INSEE commune : 22278
  • Code postal de la commune : 22000
  • Ordre dans la liste : 4
  • Nom commun de la construction :
    • La dénomination principale pour cette construction est : cathédrale
  • Etat :
    • L'état actuel de cette construction ne nous est pas connue.

Dates et époques

  • Périodes de construction :
    • Nous n'avons aucune informlation sur les périodes de constructions de cet édifice.
  • Date de protection : 1906/10/30 : classé MH
  • Date de versement : 1993/07/08

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • non communiqué
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • non communiqué
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :
    • Notre base de données ne comprend aucun élément particulier qui fasse l'objet d'une protection.
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers :
    • Autre Information : propriété de l'etat 1992
  • Détails : Cathédrale Saint-Etienne (cad. AT 89) : classement par arrêté du 30 octobre 1906
  • Référence Mérimée : PA00089582

photo : gerardgg

photo : Roi Dagobert

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