Eglise Saint-Florent

église de plufurL'ensemble paroissial composé de l'église, du placître et de la chapelle des Pénitents, présente des dispositions traditionnelles. L'église est révélatrice de l'architecture religieuse du troisième quart du 18e siècle. L'édifice a été reconstruit à la fin de ce siècle sur les plans de Félix Anfray, avec remploi d'éléments antérieurs. Plan en croix latine avec une nef de trois vaisseaux, un choeur dans le prolongement du vaisseau central terminé en hémicycle, et une sacristie accolée à l'est. La façade occidentale se compose d'un clocher porche. Au nord, tourelle d'escalier circulaire. L'ossuaire est placé en appentis, adossé au sud. A l'intérieur, les vaisseaux sont couverts d'un lambris peint.

Source : Ministrère de la culture.

Le retable de Plufur

Durant le XIIIe siècle ou peut-être seulement au commencement du XIVe, apparaît un autre type d'autel plus riche et se ressentant un peu de l'imagerie des derniers temps du moyen-âge. Le coffre est un massif cubique en granité, au centre duquel, en face, se trouve l'écusson du fondateur, encadré dans un trèfle à quatre feuilles. La table de pierre a sa tranche décorée d'élégantes moulures et est surmontée d'un bas-relief en granité, représentant des scènes de la bible ou de l'histoire ecclésiastique. Ces bas-reliefs, qui vinrent alors donner une sainte animation à nos autels, étaient souvent peints et parfois enrichis d'éclatantes dorures. Nous en avons visité un à Plufur, qui, bien que depuis longtemps enfoui dans les fondations de l'église, porte encore les traces de cette sorte de bariolage.

Mais l'étrange et la bizarre contradiction ! Eh quoi ! les modernes plufuriens renient assez les plus respectables traditions de leurs ancêtres, renient assez le sens commun, pour aller enterrer dans les fondations d'une sorte de grange qu'ils appellent leur église, Un monument religieux que leurs pères couvraient d'or et élevaient à si juste titre sur leur maître-autel ! Certes, si cette irrévérence est blessante pour les arts, elle l'est encore davantage pour la mémoire des anciens bienfaiteurs de l'église de Plufur.

Mais pour familiariser davantage le lecteur avec cette sorte de retables et surtout pour en justifier l'antiquité, nous allons entrer à ce sujet dans quelques détails. Le retable de Plufur a environ deux mètres quarante centimètres de longueur sur quarante centimètres de hauteur. Au centre on voyait jadis une croix dont il ne reste aujourd'hui que quelques traces que l'œil nu a de la peine à reconnaître. L'acte de vandalisme qui détruisit la plus respectable scène de ce bas-relief trouve son explication dans les archives de la fabrique, car celles-ci attestent que ce sujet avait été mutilé dans le dix-septième siècle pour donner une plus ample place au premier tabernacle en bois que la renaissance vint adosser, sur l'autel, à l'antique et vénérable retable en pierre. Mais cette mutilation, toute coupable qu'elle pût être, n'était que le prélude d'une irrévérence plus coupable encore, à savoir : celle que nous avons déjà signalée et qui plus tard relégua le retable dans les fondations de la nouvelle église.

Là, du côté droit de la place de l'ancienne croix se voit encore aujourd'hui l'adoration des mages dans un parfait état de conservation et d'un assez heureux effet. L'artiste, il est vrai, a fort peu tenu compte des anciennes modes orientales pour habiller ses monarques, mais la naïve et convenante liberté que se donne l'un de ces rois, en venant par derrière, prendre l'enfant Jésus dans ses bras de dessus les genoux de la sainte vierge, nous semble pleine de foi et de bonheur. Du côté gauche se trouve la résurrection, scène qui va nous caractériser l'époque de l'origine du monument. Notre seigneur paraît sortir d'un tombeau garni d'une grille en pierre percée d'ogives trilobées. Le sauveur montre les douloureux stigmates du mystère des cinq plaies à deux personnages dont l'un à genoux et les mains jointes semble l'adorer et implorer sa divine miséricorde. Quant à l'autre, nous avons été tenté, à la vue de son froc, d'y reconnaître un religieux du Paraclet, venu là, lui aussi, payer au saint rédempteur le juste tribut d'hommages qu'il lui devait pour les riches biens que possédait son ordre dans la paroisse de Plufur. Les moulures qui encadraient jadis ces sujets ont souffert nombre de mutilations ; mais, à en juger par les vestiges qui en restent encore, cet encadrement n'a jamais eu la moindre parenté avec les ornements prismatiques de la période flamboyante. Que si maintenant nous rapprochons ces moulures des arcatures trilobées que nous avons déjà décrites, il nous semble que par ce rapprochement nous aurons assez justifié l'antiquité que nous avons tout d'abord attribuée au retable de Plufur aussi bien que nous croirons avoir démontré, un peu peut-être contre les données précédentes de la science, que non-seulement la renaissance, mais encore les deux dernières périodes de l'architecture gothique ont eu, elles aussi, leurs retables historiés, pour la décoration des autels, dans nos contrées. Après cet exemple de retable de la période rayonnante, qu'est-il besoin que nous décrivions ici en détail des types de la période flamboyante, puisque la forme en est a peu près Ta même. À part, en effet, les doucines en accolade qui y encadrent l'arbre de la croix, ces derniers retables n'étaient que de fidèles copies de ceux de la période rayonnante.

Source : Collections de pièces inédites ou peu connues concernant l'histoire par Le Maout

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 31542
  • item : Eglise Saint-Florent
  • Localisation :
    • Bretagne
    • Côtes-d'Armor
    • Plufur
  • Code INSEE commune : 22238
  • Code postal de la commune : 22310
  • Ordre dans la liste : 2
  • Nom commun de la construction :
    • La dénomination principale pour cette construction est : église
  • Etat :
    • L'état actuel de cette construction ne nous est pas connue.

Dates et époques

  • Périodes de construction :
    • La construction date principalement de la période : 18e siècle
  • Date de protection : 1985/11/15 : inscrit MH
  • Date de versement : 1993/07/08

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • non communiqué
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • non communiqué
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :
    • Notre base de données ne comprend aucun élément particulier qui fasse l'objet d'une protection.
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers :
    • Autre Information : propriété de la commune 1992
  • Détails : Eglise Saint-Florent (cad. AB 146) : inscription par arrêté du 15 novembre 1985
  • Référence Mérimée : PA00089528

photo : pierre bastien

photo : pierre bastien

photo : pierre bastien

photo : pierre bastien

photo : pierre bastien

photo : pierre bastien

photo : pierre bastien

photo : pierre bastien