photo : perrine
Le château primitif aurait été construit à la fin du XIIe siècle par Alexandre de Bourgogne, fils du duc Hugues III. Il s'appelait alors La Roche Nolay et ne devint la Rochepot qu'en 1403, date de son achat par Regnier Pot, chambellan de Philippe le Hardi. Celui-ci y entreprit des ouvrages de fortification et des agrandissements, fit bâtir une grosse tour et creuser un puits de 70m de profondeur. Son fils Jacques et son petit-fils Philippe Pot poursuivirent les travaux.
La forteresse, flanquée de tours, comprenait un donjon, une chapelle, un colombier de plan carré et des bâtiments adossés à la muraille, elle subit quelques légers remaniements. Saccagé et en partie démoli à la Révolution, le château fut vendu et servit de carrière de pierre au début du XIXe siècle avant d'être complètement abandonné. Il n'en restait plus que des murailles en ruine et des vestiges de tours lorsqu'il fut acheté par la famille Carnot en 1893. Le fils du président Sadi Carnot en décida aussitôt la restauration et confia à Charles Suisse, architecte en chef des Monuments Historiques, la direction des travaux qui durèrent jusqu'en 1926.
Anciennement la Roche-Noulay, Rupes Noleti, Rocca, paroisse, vocable la Vierge (15 août), archiprétré de Couches, patronage du chapitre d'Autun. La première cloche est de 1524. C'était jadis un prieuré dépendant de l’abbaye de Flavigny, dont l’abbé rappela les religieux, faute de revenus ; il y avait encore un prieur en 1494. Les jésuites d'Autun disaient dans une requête de 1625, que ce prieuré avait plus de 400 ans de fondation. En 1527, le curé de Beaubigny et les habitants de la Rochepot s’emparèrent de l'église du prieuré dont les revenus ont passé au curé du lieu, qui prend le titre de prieur-curé. C’était autrefois l'annexe de Beaubigny dont elle fut désunie en 1654. Dans l'église, tombe d'un prieur.
Le château fut bâti au 13e siècle par Alexandra de Bourgogne, prince de Morée, sur une roche escarpée. Réné Pot le fortifia et y fit un large puits très profond, creusé dans le roc, qui , selon la tradition du pays, a coûté autant que le château. Jacques Pot, son fils, lui succéda. Leurs mausolées sont en l'église. La mort de Jacques est marquée en 4470. Philippe, Guy, Réné, Philippe Pot, ont joui successivement de cette terre ; elle passa de leur Maison très puissante, par le mariage d'Anne Pot, en celle de Montmorency, ensuite a N. de Silly, a Charles d’Angennes, marquis de Fargis, conseiller d’Etat en 1629, par son mariage avec Magdeleine de Silly ; aux Legoux de la Berehère ; enfin à J.B. Blancheton de Beaune, qui la fit ériger de nouveau en comté en 1742.
Le marquisat de Nolay, les fiefs de Bussy, de Liveron, plusieurs villages des environs étaient retrayants de ce château, imposant par sa situation, l’épaisseur et la hauteur de ses murailles qui contiennent six étages, des tours de même élévation aux quatre coins, des souterrains, un ancien prêche voûté et fort grand. On voit encore des vestiges des logements des différents retrayants ; une chapelle dont la grandeur et la charpente de châtaignier sont très remarquables ; elle est ornée de tableaux rares ; à la nomination du seigneur qui a aussi le droit de nommer un notaire authentique.
Source : Description générale et particulière du Duché de Bourgogne par Claude Courtepee et Edmond Beguillet 1847.