photo : manoir equivocal
Le manoir s'élève sur une légère hauteur à l'est et à 3 km. du village. Il se compose d'un corps de logis rectangulaire à deux étages, coiffé d'un toit à quatre versants, du milieu duquel émerge une haute cheminée de pierre. la façade, du côté de la cour, est divisée en deux parties par une tourelle circulaire, élégante, en saillie sur l'édifice et surmonté d'un toite en poivrière. De chaque côté deux baies à meneaux et à croisillons de pierre, à raison d'une par étage.
La façade du côté d'Argilly, c'est-à-dire du côté du vallon, n'offre que ses quatre fenêtres du même style que les précédentes ; cependant les croisillons des baies inférieures on été supprimés et seuls subsistent les meneaux verticaux. Au nord-est s'élève un colombier isolé.
Cette élégante demeure féodale devenue une simple maison de ferme, est actuellement habitée par les époux Prin, cultivateurs (ndw : en 1948 ce qui n'est plu le cas).
Les quatre salles du rez-de-chaussée sont pourvues chacune d'une vaste cheminée de pierre a moulures toriques et aux pieds-droits prismatiques. Elles sont couvertes de beaux plafonds a la française. Les deux pièces du premier étage, inhabitées, ont conservé dans leur état presque primitif leurs cheminées monumentales, leur carrelage de briques rouges et surtout leur élégant plafond à la française.
La tourelle qui saillit sur la façade contient un escalier a vis, de pierre (sauf les dernières marches supérieures qui sont en bois). Sur la porte extérieure qui lui donnais accès, aujourd'hui murée, se voit un écu martelé. Dans une petite pièce annexe, au sud-ouest de ce corps de logis, existe une ancienne cheminée ornée d'un écusson timbré d'une tour crénelée.
Les hôtes actuels de ce petit château ignorent s'il y eut jadis une chapelle et où elle était située. Un souterrain se dirigeant du côté d'Argilly existe encore, mais son entrée a été comblée récemment.
source : Mémoires de la Commission des antiquités du départment de la Côte-d'Or 1948.
Les publications de la Société d'histoire et d'archéologie de Beaune nous permettent de dresser un premier tableau historique et "géopolitique" de la rgion de Corgoloin.
"Étienne de Salins s'allia à l'une des plus importantes familles de l'Autunois; vers le milieu du 15e siècle, il épousa Claude, fille de Jean I de Montjeu, et de Philiberte Pioche, petite-fille d'Odile I de Montjeu, et de Marie de Saulx (Marie de Saulx, morte en 1395, était la fille d'Aymonin de Saulx et de Jeanne de Pommard. Elle avait pour frères Jean de Saulx, chancelier de Bourgogne, et Philibert, évèque de Chalon qui ont fait bâtir, à Beaune, l'hôtel de Saulx.). Cette demoiselle était la nièce de Philibert de Montjeu, évêque de Coutances, et la soeuur d'Antoine de Montjeu, ambassadeur à Venise, seigneur de Moux et de Corgoloin en partie (Le château de Moux, commune de Corgoloin, a été bâti par les Salins à l'époque de la Renaissance, on voit encore leur écusson sur une des cheminées. Le domaine de Corgoloin consistait en une maison close de murailles et de nombreuses terres en franc-alleu; il échut en partage aux Brancion. Ces propriétés provenaient des familles de Pommard et de Saulx)."
"Un acte de partage et liquidation de succession dressé en 1484, porte, entr'autres héritiers, le nom de Jean de Salins l'aîné, de son frère Jean de Salins le jeune, d'un troisième frère, Antoine et d'une soeur, Guye de Salins, mariée à Erard de Saint-Léger. Il s'agissait des biens délaissés par Marie de Montjeu, veuve de Guillaume de Sercey, dame d'Antully, de Pernand et d'Aloxe, et d'Antoine de Montjeu, ancien ambassadeur à Venise, seigneur de Corgoloin et de Moux. Pernand, Aloxe, Notre-Dame du Chemin furent partagés entre le doyen Antoine, des deux Jean de Salins, et leur soeur Guye. Corgoloin et une partie de Pernand échut aux Brancion (En 1489, Claude de Brancion, gouverneur de Châlon, est qualifié de seigneur de Pernand). Les Rouvray et les Ferriére eurent d'autres terres. Ces propriétés considérables provenaient des riches familles de Saulx Courtivron et de Pommard"
"Le doyen de Beaune avait une fortune considérable qui lui permit d'achever les embellissements commencés par son parent et prédécesseur Henri de Salins, c'est-à-dire le porche et la grille de la porte de fer, ainsi que les admirables vantaux de chêne des trois portes de la façade. Outre ses terres ou portions de terre d'Ivryet de Coraboeuf, il possédait une partie de Pernand et d'Aloxe « lèz notre Dame du chemin » ainsi qu'un fief à Corgoloin tout cela provenait des Montjeu, et avant eux des de Saulx et des Pommard."
"Les descendants de Pierre de la Collonge ont possédé Moux et Corabœuf. Ces fiefs ne provenaient pas, par succession, d'Etienne de Salins et de Marguerite Damas ; en 1567 une partie de Moux fut vendue à Jacques de la Collonge par Jeanne de Choiseul, veuve de Jacques de Salins 1'autre partie de Moux fut achetée, trente ans plus tard, aux héritiers d'Antoine de Salins par Philibert Oydclot, de Beaune."
"Corgoloin. Corgoêlin au 13e siècle. Guerricus Corgulonis, était seigneur vers le milieu de ce siècle. Renaud et Robert Séchal donnèrent au chapitre de Notre-Dame de Beaune une partie de la dime.
J. de Mypont.
J. de Bouton du Fay.
Claude de Brancion, gouverneur et capitaine de Châlon sur la fin du 15e siècle. Son fils Jean, mort en 1523, Hugues, son fils, tué, en 1533, à l'attaque du château de Hesdin, père de Françoise, qui épousa Louis de Villers-la-Faye; Jean Bataille, conseiller au Parlement, seigneur de la Chaume et de Corgoloin en 1540, 1568" (Courtépée P.391, t. II).
source :
Titre : Mémoires / Société d'histoire, d'archéologie et de littérature de l'arrondissement de Beaune
Auteur : Société d'histoire et d'archéologie de Beaune
Date d'édition : 1874-1904
Pour finir, en mai 1279, Jean, chevalier, sire de Rossillon, atteste les bienfaits de Robert, duc de Bourgogne, à son égard, et lui fait hommage des fiefs de Moux, Mont de Menesserre et du Vaul de Chassey.