photo : Lumière du matin
L’église romane d’Uzerche est du type des églises à crypte, déambulatoire et chapelles rayonnantes, sur le modèle de la cathédrale de Limoges ou de la basilique Saint-Martial, elles-même influencées par l’art auvergnat. Quelques dimensions:
Xe siècle |
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XIe siècle |
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XIIe siècle |
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XIIIe siècle |
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XIVe et XVe siècle |
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XVIe siècle |
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XVIIe siècle |
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XVIIIe siècle |
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XIXe siècle |
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XXe et XXIe siècle |
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Cette crypte se compose d’une salle principale de plan semi-circulaire voûtée en berceau annulaire. Elle se développe autour d’un pilier central de forme rectangulaire. Cinq ouvertures permettent la communication avec le déambulatoire. Ce dernier, voûté en plein cintre étant le plus ancien subsistant en Limousin. La crypte était reliée au transept de l’abbatiale par des fenestrelles (accompagnées d’escaliers) placées aux extrémités du déambulatoire. Présence dans le mur nord d’un autel ou d’un tombeau d’origine inconnue. L’appellation de crypte « Aux Corps Saints » fait référence aux reliques de 2 saints bretons transférées ici à la fin du 11e siècle.
Le croisillon sud reçoit une chapelle orientale de plan pentagonal. L’archivolte du portail méridional est ornée d’un rang de billettes.
Plusieurs inscriptions furent découvertes en 1838. Deux de ces épitaphes se situent dans le mur occidental du transept sud:
L’ épitaphe de Boson (identité exacte mystérieuse: fils du comte de la Marche ? L’abbé de Condat-sur-Gavaneix?). A droite de l’épitaphe, on note la scuplture en demi-relief d’un ange accroché aux épaules d’un religieux vêtu d’une tunique à capuche. L’épitaphe de Gaubert (il serait le frère du comte de la Marche).
Il s’organise selon un plan identique à celui de la crypte. On remarquera la complexité du voûtement du déambulatoire oscillant entre voûtes d’arêtes et voûtes en berceau. L’existence du déambulatoire s’explique par la position d’Uzerche sur un axe secondaire du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. Les pèlerins pouvaient ainsi y circuler et admirer, à travers des oculi, les reliques de Saint Léon et Saint Coronat exposées dans la crypte. A l’origine il y avait 5 chapelles rayonnantes, mais la chapelle axiale aurait été détruite pendant les guerres de religion au 16e siècle. Ces chapelles éclairées par une baie, sont voûtées en berceau se terminant en cul de four.
Le voûtement est en berceau légèrement brisé. La séparation avec la croisée du transept se fait par deux arcs doubleaux retombant sur des chapiteaux de colonnes à demi engagées. Le croisillon nord du transept est flanqué d’une absidiole orientée à l’est se terminant en cul de four.
Quatre piliers rectangulaires, chacun flanqué de trois demi-colonnes engagées avec chapiteaux sur lesquels retombent des arcs en ogive, définissent la croisée du transept.
Dans le choeur, présence d’un maître autel (XVIIIe siècle) dont la particularité rare est d’être sculpté sur les deux faces principales d’un décor semblable. On notera aussi les sculptures de son tabernacle de style rocaille. Un lutrin en bois doré constitué d’une colonne décorée de guirlandes de lauriers soutenant un globe terrestre sur lequel repose un aigle (la figure symbolique de l’évangéliste saint Jean). Deux séries de sièges, appelés stalles, séparés les uns des autres par des accoudoirs (milieu du XVIIIe siècle). L’abbatiale en compte 32. Les grilles du chœur portent en ornement les deux clefs en sautoir qui faisaient parties des armes de l’abbaye. A l’entrée ouest, présence d’un tambour (milieu du XVIIe siècle) constitué de 8 panneaux peints figurant 8 saints (6 apôtres et 2 évêques).
L’abbatiale compte 19 vitraux dont 4 (aux 4 points cardinaux) présentent des thèmes liés à son histoire:
Martial, premier évêque de Limoges, évangélise Uzerche (baie du transept sud) La remise des clefs à Saint-Pierre (baie axiale du choeur) Le martyr de Saint-André (frère de Pierre; baie de la façade ouest) Saint-François d’Assise (présent dans l’église à la faveur de sa popularité croissante; baie du transept nord)
L’architecture de la nef est caractérisée par une certaine sobriété. Quatre travées forment le vaisseau central, chacune de ces travées étant séparée de la suivante par un arc doubleau brisé. De grandes arcades permettent d’établir le lien entre la première travée de la nef et les collatéraux très étroits, caractéristiques de l’art roman limousin. La deuxième travée de la nef, délimitée par quatre piliers massifs, reçoit une coupole de plan octogonal sur pendentifs ainsi que le clocher à quatre étages.
à voir de l’extérieur :
Elément le plus remarquable de l’abbatiale, le clocher répond en tous points à la définition du clocher limousin à gâbles. Les deux premiers étages sont de plan carré. Le deuxième est percé de baies géminées dont la colonne centrale est ornée de superbes chapiteaux en calcaire. Le troisième établit la transition avec le dernier niveau de plan octogonal. Un gâble pointu prend place au-dessus de chacune des baies situées au centre de chaque façade. Le quatrième étage est lui aussi percé de baies géminées. Enfin, au sommet, on trouve un campanile à 8 pans. Un bandeau de pierre rythme le passage d’un étage à l’autre.
Il s’inscrit dans une archivolte ornée de billettes. Particularité de l’art roman limousin, une seule des quatre voussures est augmentée d’une moulure circulaire.
Deux tourelles accolées au transept nord et la tour dite tour Léocaire située à l’angle sud/est de l’abbatiale constituent les restes de l’ancien système défensif, datant du 14e siècle.
Source : Office du tourisme du pays d'Uzerche www.pays-uzerche.fr