photo : Lumière du matin
Il est difficile de trouver des informations concernant cet édifice, quoi qu'il en soit, le ministère de la culture précise que la construction daterait de la fin du 15e siècle et que le mur clocher aurait été élevé au 17e siècle.
Le ministère précise encore une participation de la famille Boisse de Lafarge aux travaux de restauration (présence d'armoiries au-dessus du portail sud) et signale des travaux de toiture au 19e siècle par l'entrepreneur Charbonnel.
Madame Michelle Vallière (Conservateur des Antiquités et Objets d’Art en 2009) Nous propose aussi une description du lieu suite a la restauration de 1998 / 2005 (portant sur 4 tranches : sondage des peintures, restauration, mobilier et changement de vitraux) via un document de renseignement qu'elle réalise a l'occasion des journées européennes du patrimoine.
Alors que bon nombre d’édifices ont été décrépis pour montrer l’hypothétique beauté des maçonneries, les restaurations intérieures sont aujourd’hui plus respectueuses des décors peints qui peuvent subsister sous les couches de chaux protectrices. Le plan patrimoine en Corrèze intègre systématiquement des sondages en recherche de peintures murales avant toute destruction d’enduit intérieur. Lors de la restauration de l’édifice, débutée en 1998, ces décors peints ont été mis au jour. Une bande noire, frappée aux armes des Boisse de Lafarge, est celui d’un décor funèbre (litre funéraire) réalisé lors des funérailles du seigneur. Celle-ci est à dater du XVIII ème siècle. Sur le mur du chœur, plusieurs niveaux de décors peints sont désormais visibles. Le plus ancien montre un arbre aux branches grêles dont la signification est difficile à préciser (XV ème -XVI ème siècle ?). Une fausse architecture peinte de colonnes et de draperies, moins onéreuse que la réalisation d’un retable de bois, accompagne la réalisation du nouveau maître-autel (fin XVII ème ) et la présence du cœur enflammé, atteste de la dévotion populaire au Sacré-Cœur dans les églises rurales. Lors des travaux entrepris au cours du XIX ème siècle, la baie circulaire d’axe est rehaussée d’un décor de faux claveaux peints en noir et blanc. Les chapelles présentent également des décors peints qui mettaient en valeur les autels.
Avant la restauration, le grand taux d’humidité intérieure de l’église favorisant le développement des insectes xylophages (vrillettes) avait fragilisé les objets en bois. Leur traitement fut nécessaire ainsi que leur consolidation avant le dégagement des surpeints (XIX ème siècle) en faux bois des autels. Le mobilier, mais aussi la statuaire en bois, étaient toujours soit peints pour les plus modestes soit dorés pour les plus riches. Quelques fois entre la réalisation de l’ébénisterie, ou la sculpture, et la peinture ou dorure plusieurs années pouvaient s’écouler car les coûts de polychromie ou dorure étaient très élevés. Le maître-autel présente une organisation classique issue de l’art de la Contre-Réforme : un tabernacle dont la porte est décorée du Christ de dérision et surmonté du buste de Dieu le Père, de part et d’autre des petites consoles supportaient des statuettes disparues. Des statues en plâtre polychrome de l’atelier Larrieu & Co à Alby témoignent de l’importance du renouveau mobilier au cours du XIX ème siècle ; elles représentent un Saint Pierre brisant ses chaînes, une Vierge à l’Enfant.
On sait très peu de choses sur la clôture des baies des petites églises rurales alors que l’on connaît bien celles des plus grands édifices et l’art du vitrail. La grande majorité de ces modestes édifices ne possédait pas de vitraux, trop onéreux pour elles, mais bien souvent de modestes volets en bois ou des châssis de bois et du verre à vitre à partir du XVII ème siècle clôturaient les baies. Elles étaient parfois défendues de l’extérieur par des barreaux ou des grilles qui peuvent encore subsister ou par leurs traces dans la maçonnerie. Valérie Moins, maître verrier installée à Brive la Gaillarde, a conçu ce nouveau décor dont la simplicité des lignes et le choix du coloris sont en accord avec les lignes architecturales et les décors peints. Les vitraux intègrent un dispositif discret de ventilation basse afin de faciliter l’aération de l’église. Alors que les vitraux sont généralement protégés de la casse par des raquettes extérieures en grillage, ici la grande transparence des verres nécessita la pose d’un doublage en verre blindé.
Source : Gourdon-Murat Eglise paroissiale Saint Pierre Fiche établie par Michelle Vallière, Conservateur des Antiquités et Objets d’Art Réalisation : Direction de la Communication - CG19